Art de la guerre monétaire et économique

Avant l’euthanasie : Rentiers, inquiétez vous révoltez vous et déclenchez la prochaine crise !

Avant l’euthanasie : Rentiers, inquiétez vous révoltez vous et déclenchez la prochaine crise !

L’accalmie transitoire offerte par les marchés pendant la trêve des confiseurs ne doit pas masquer la persistance de très forts risques pour la zone euro en ce début d’année. La crise des dettes souveraines jusqu’ici jugulée par les gouvernements ne demande qu’à resurgir et, comme on l’a vu cette semaine avec le Portugal, les investisseurs n’ont en rien renoncé à exiger des primes de risque élevées des États qu’ils jugent insolvables.

PLUS/MOINS DE RENTE EN SUIVANT :

Fin décembre, des rumeurs de presse évoquaient les négociations menées par la Grèce avec des banques commerciales pour obtenir un allongement du délai de remboursement de sa dette, à l’image de celui accordé par le FMI et l’Union européenne. L’arrivée à terme en 2013 du plan d’aide de 110 milliards d’euros constitue une impasse financière insurmontable qui contribue à maintenir les taux grecs à des niveaux insupportables.

Selon les calculs de l’économiste Philippe Brossard, avec des taux à dix ans à 12 %, la probabilité d’une faillite de la Grèce dépasse les 99 % !

 La situation de l’Irlande, qui a bénéficié d’une aide de 85 milliards d’euros, est aussi très difficile d’autant que l’accord est très favorable aux banques irlandaises, au détriment de la croissance du pays.

Pour les marchés, la question n’est pas de savoir quand mais qui sera le premier État à ne pas honorer sa dette.

La palette des instruments mise en place par les gouvernements européens continue de susciter le scepticisme, soit parce que le montant semble insuffisant pour faire face à une crise d’un « gros » État comme l’Espagne, l’Italie ou même la Belgique, soit parce qu’il y a un doute sur la volonté réelle ou la capacité politique (ce qui revient au même in fine) d’Angela Merkel de faire contribuer les Allemands plus avant au sauvetage de la zone euro. Pour convaincre les marchés, il faudrait que le plan de sauvegarde de l’Europe et du FMI (750 milliards d’euros) soit plus que doublé. Rappelons que, pour sauver les banques, l’Europe a dû mettre en jeu plus de 3.000 milliards d’euros en garanties potentielles, dont le tiers a été réellement utilisé.

La poussée inflationniste qui a porté la hausse des prix en zone euro à 2,2 % en rythme annuel en novembre pourrait bien venir encore plus compliquer le jeu en plaçant la Banque centrale européenne (BCE) sous une contrainte accrue.

 Pour l’instant, il ne s’agit que d’une inflation importée liée à la flambée des cours des matières premières. À défaut d’une contagion par les salaires, que l’on ne voit guère qu’en Allemagne, le danger inflationniste est encore modéré. Sauf flambée du prix du pétrole ou effondrement de l’euro, on devrait d’ailleurs voir dans les mois à venir la hausse des prix revenir dans des étiages plus en ligne avec la cible de la BCE (inflation de moyen terme inférieure à 2 % mais proche de 2 %).

La mécanique d’euthanasie des rentiers chère à Keynes (l’inflation efface en douceur les dettes) est donc lente à se manifester.

Les détenteurs d’obligations n’ont pas encore perdu leur mise mais sont pris en étau entre deux risques imprévisible mais l’un comme l’autre de plus en plus probables : celui du défaut de paiement d’un État, ou d’une restructuration de sa dette, ce qui pousse les investisseurs à acquérir les titres les plus sûr (allemands et français), dont les taux restent du coup très faibles ; ou bien celui d’une perte sur la valeur de ces titres lorsque l’inflation viendra, vraiment, manger son capital. Les crises obligent à la création de liquidité, , ce qui alimente les Bulles suivantes.. Or la gestion d’un patrimoine obligataire d’emprunts d’état, rassurante à court terme, n’est pas si aisée à long terme, comme le montre la fameuse euthanasie lente des rentiers au 19 et 20ème siècles par l’inflation ou les dévaluations sucessives…

(Source La tribune jan11)

L’effondrement programmée de l’Europe par François Lenglet

En Vidéo et en stéréo!!!

EN RAPPEL QUELQUES DONNEES ESSENTIELLES :


 

7 réponses »

  1. – Emprunt à 3 ans :

    Pays-Bas : taux d’intérêt pour les obligations à 3 ans : 1,158 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GNTH3YR:IND

    Allemagne : taux d’intérêt pour les obligations à 3 ans : 1,314 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GDBR3:IND

    France : taux d’intérêt pour les obligations à 3 ans : 1,480 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GFRN3:IND

    Et le Portugal ?

    Mercredi 12 janvier 2011, pour un emprunt à 3 ans, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 5,396 % (contre 4,041 % lors d’une opération similaire en novembre dernier).

    – Emprunt à 9 ans :

    Allemagne : taux d’intérêt pour les obligations à 9 ans : 2,934 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GDBR9:IND

    Pays-Bas : taux d’intérêt pour les obligations à 9 ans : 3,039 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GNTH9:IND

    France : taux d’intérêt pour les obligations à 9 ans : 3,249 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GFRN9:IND

    Et le Portugal ?

    Mercredi 12 janvier 2011, pour un emprunt à 9 ans, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 6,716 % (contre 6,806 % lors d’une opération similaire en novembre dernier).

  2. Les opérateurs américains ont été « soulagés » par le fait que le Portugal est parvenu à emprunter 1,25 Milliard d’euros via deux émissions à 3 et 9 ans pour respectivement 650 Millions et 599 Millions à des taux de 5,4% pour l’adjudication à court terme et 6,7% pour le long terme. Les taux pour les obligations de maturité 2014 sont supérieurs de 1,4 point de pourcentage à la moyenne de l’émission conduite en octobre.Sur le 2020, les taux de 6,72% sont par contre inférieurs aux 6,81% atteints lors de la précédente vente….

  3. Mercredi 12 janvier 2011 :

    Ralentissement et inflation : 2008 est de retour, selon la Banque mondiale.

    La Banque mondiale a dit mercredi craindre un retour des maux économiques qui avaient assombri le début 2008 : un ralentissement de la croissance et une flambée des prix des matières premières.

    Après la récession en 2009 et le rebond en 2010, 2011 devrait être selon l’institution une année de décélération.

    Dans ses prévisions économiques semestrielles, elle table sur 3,3 % de croissance pour la planète, après 3,9 % l’année dernière.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=5ba1e5d5be1f315ddfb359117f282574

  4. Bonjour Lupus, je crois que l euthanasie des rentiers se manifeste malheureusement depuis 2001 avec les taux reels négatifs de mr greenspan. Comme beaucoup, j ai du mal à prendre au serieux les indices d inflation du gouvernement, avec ce que je vois ts les jours. Aux US des boites comme Shadowstats publient des indices alternatifs qui montrent des différences énormes (?)avec les chiffres du gouvt. http://www.shadowstats.com/alternate_data/inflation-charts
    Connaissez vous des instituts privés européens qui donnent une vision moins biaisée et partisane de l inflation?

    • Bonjour Charles,

      Plus que l’inflation en elle mème toujours moyennisée à outrance et bien souvent outil supème de manipulation d’une réalité que l’on voudrait conforme à la réalité idéologique il me parait en matière de politique économique et monètaire préférable de suivre la piste des attentes/perceptions d’inflation…Pour ce qui est concerne les modes de calcul de l’inflation en elle mème je ne connais rien qui soit significativement et statistiquement interessant sur le sol européen…

  5. Espagne : le gouvernement réussit à emprunter le montant prévu, taux en hausse.

    L’Espagne a emprunté 2,999 milliards d’euros de bons du Trésor à cinq ans, soit le maximum prévu (de deux à trois milliards d’euros envisagés), grâce à une forte demande de 6,308 milliards d’euros, mais à un taux moyen de 4,542 % en très nette hausse par rapport au taux de la précédente émission du même type.

    Lors de la dernière opération pour ce type d’obligations, le 4 novembre 2010, Madrid avait levé 3,387 milliards d’euros à un taux moyen de 3,576 %.

    http://www.romandie.com/infos/news/201101131130161AWP.asp

    Et pour l’Italie :

    L’Italie lève 6 milliards d’euros, mais à des taux en hausse.

    Les taux d’intérêt se sont en revanche encore inscrits en hausse à 3,67 % pour les titres à cinq ans (contre 3,24 % lors de la dernière émission similaire le 12 novembre 2010), et à 5,06 % pour les titres à quinze ans (contre 4,81 %).

    http://www.lepoint.fr/economie/l-italie-leve-6-milliards-d-euros-mais-a-des-taux-en-hausse-13-01-2011-129302_28.php

  6. Les emprunts des banques portugaises auprès de la Banque centrale européenne (BCE) sont repartis à la hausse en décembre, à 40,9 milliards d’euros contre 37,9 milliards le mois précédent, a rapporté jeudi la presse économique citant des données de la Banque du Portugal.

    Après une baisse en novembre, le montant des emprunts des banques auprès de la BCE a augmenté de 3 milliards d’euros par rapport au mois précédent, précise la presse.La dépendance des banques auprès de la BCE s’était accentuée en mai dernier dans le sillage de la crise de la dette grecque.

    Ces emprunts avaient doublé entre avril et mai, passant de 17,7 à 35,8 milliards d’euros, avant d’atteindre un pic en août, à plus de 49 milliards. « Globalement, le marché est fermé depuis plusieurs mois », explique l’économiste de la banque BPI Cristina Casalinho au quotidien Diario Economico.

    Les conditions de financement du secteur bancaire ne pourront s’améliorer qu’avec « des progrès notables au niveau du financement de l’Etat » et une « résolution de la crise de la dette souveraine », ajoute-t-elle. La BCE, qui a mis en place des mesures exceptionnelles permettant notamment aux banques de se financer au taux historiquement bas de 1%, a conseillé à plusieurs reprises aux institutions financières portugaises de diversifier ses sources de financement.

    Paris, 13 janvier 2011 (AFP)

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