Art de la guerre monétaire et économique

L’Edito : Le scénario 2010 vole en éclats, attention aux pertes par Bruno Bertez

L’Edito : Le scénario 2010 vole en éclats, attention aux pertes par   Bruno Bertez   

   Ce début d’année 2011 nous laisse une impression bizarre. Par certains aspects, comme la bonne tenue des actions, nous sommes dans le prolongement de 2010; mais en même temps, nous sommes en rupture comme, par exemple, sur les taux. 

Quelque chose a changé qui produit une sorte de dislocation, de bouleversement dans le paysage financier. Cela n’est guère facile à définir, mais c’est néanmoins une certitude, cela bouge.  Une sorte de nouvelle mise en ordre se dessine. Une sorte de mise en ordre, qui, à notre avis, va être très coûteuse pour ce que nous avons l’habitude d’appeler la grande communauté financière spéculative. Celle qui prend de gros paris pour ou contre les gouvernements et les Banques Centrales.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

D’abord, il y a les changes. La spéculation était short. Elle était vendeur de l’euro contre le dollar. Elle vient de prendre une perte mémorable. L’euro était il y a quelques jours sous les 1,30; on vient de passer les 1,36. On peut dire que la spéculation a été littéralement crucifiée. 

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Les positions publiées par la CFTC le montrent clairement: nous assistons à un colossal rally alimenté par les rachats du découvert. Ces rachats sont de proportion historique comme on en avait déjà vu au début de l’été 2010.

La reprise de l’euro est-elle durable? Nous verrons. Aux niveaux actuels, l’euro et le Dollar Index sont à la croisée des chemins. Rien ne permet de trancher et de dire celui qu’ils vont se décider à emprunter. On peut retourner en arrière et annuler le mouvement qui vient d’être accompli, tout autant   qu’on peut persévérer et amplifier. Retenons une chose, les paris sont difficiles, l’incertitude est grande, les risques attachés à toute position sont élevés. 

Le renversement de tendance sur les changes n’a pas été le seul renversement spectaculaire. On a vu la même volte-face sur la dette et sur le crédit des périphériques européens. Rétrécissement violent des spreads, quasi effondrement des Credit Default Swaps

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Image: CMA Datavision

En trois semaines, le paysage a été bouleversé. On est passé d’une situation où les marchés imposaient leur loi aux  gouvernements et aux Banques Centrales à la situation exactement inverse: la communauté spéculative est en train de rendre gorge. Le macro scénario de la dislocation européenne, de la cassure de l’euro ou de la restructuration des dettes, ce scénario a volé en éclats.

Les pertes comme sur les changes ont dû être colossales. Et bien souvent, elles s’ajoutent et se cumulent. La spéculation était, tout ensemble et en même temps, vendeur d’euros, acheteur de CDS et de spreads sur les périphériques, vendeur de financières, acheteur d’or et de matières premières. Elle prend la claque des deux côtés. D’après les statistiques, le mouvement de rachat du découvert n’est pas loin d’être terminé. Les positions sont en train d’être nettoyées. Comme sur les changes, nous sommes peut-être à la croisée des chemins. Le risque, le vrai, pas celui des théoriciens, est redevenu élevé.

Autre point sur lequel nous souhaitons attirer votre attention: les taux d’intérêt. On entend des craquements inquiétants sur ce marché. La bulle se fissure.

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La hausse des taux longs qui s’était dessinée en fin d’année 2010 s’accélère, elle se prolonge et se généralise. En même temps que les taux longs qui montent puissamment, les anticipations de hausse des taux courts se propagent. Certes, les courbes de taux restent exceptionnellement pentues, mais tout se passe comme si on anticipait le retournement du cycle.

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On va dans le sens d’une remontée des taux directeurs en Grande-Bretagne et en Europe. Le mouvement déclenché par les émergents dans le cadre de leur politique de lutte contre l’inflation est peut-être en passe de toucher les pays industrialisés. Les émergents deviendrait-ils directeurs au plan global? Si c’est le cas, si les anticipations se vérifient, les pertes vont là aussi être très élevées. La communauté spéculative est encore très longue sur les taux et surtout très en levier. Et le public aussi est très chargé. Il ne faut pas oublier le raz de marée de capitaux qui s’est précipité vers les fonds obligataires en 2009 et 2010. Il ne faut pas oublier les émissions, les ponctions records des deux dernières années. Tout comme celles qui sont en cours ou en préparation. On vient bien que les émetteurs se pressent pour prélever le plus vite possible, le plus gros possible, le plus long possible, avant le renchérissement.

Vous avez certainement compris à ce stade où nous voulons en venir.

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Nous voulons souligner deux idées fortes:

  • 1) que les paris de 2010 se débouclent et qu’ils s’avèrent coûteux
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  • 2) que la manœuvre en cours sur les taux d’intérêt mérite d’être prise au sérieux, c’est peut-être plus qu’une péripétie, elle peut durer un certain temps, elle peut être ratifiée par des décisions de resserrement des régulateurs.

Autrement dit, là où en 2009 et 2010, la dominante était la thèse déflationniste, la dominante de 2011 peut devenir la thèse inflationniste.

Nous nous attendons à la mise en place d’une sorte d’ordre financier nouveau. Nous disons ordre par commodité, mais nous devrions plutôt dire bien entendu désordre: le désordre ancien se disloque. Les corrélations se brisent. Des scénarios sont déjoués. Les pertes réelles ou potentielles sont très élevées.

Les périodes de transition sont dangereuses. Non seulement parce que ce sont des périodes de changement, mais parce qu’elles sont instables et réversibles. Le facteur risque enfoui dans les marchés est important. Nous voudrions insister, le risque est beaucoup plus important que celui que l’on a l’habitude de mesurer et de côtoyer parce que les marchés ne sont pas de vrais marchés, ce ne sont pas des marchés naturels, des marchés de confrontation honnêtes. Ce sont des marchés artificiels, manipulés par les gouvernements, les Banques Centrales et les banques courroies de transmission. Ce ne sont pas des marchés qui s’ajustent pas à pas en douceur, ce sont des marchés où le risque de rupture est toujours présent. Tout le monde peut se précipiter vers la sortie au même moment. Les marchés sont soutenus, canalisés, pilotés. Il y a des planchers, des barrages, des canalisations qui peuvent céder. Il faut de temps en temps rendre hommage à Trichet, il y a quelques mois, il disait: nous sommes peut-être au cœur d’une situation où les choses risquent d’évoluer de façon non linéaire.

Nous en sommes persuadés car deux phénomènes se conjuguent:

  • 1) des marchés artificiels
  • 

  •  2) une communauté spéculative en hyper levier. Les erreurs se paieront comptant et au centuple.

Authentique incertitude, risques élevés, dans ce contexte, nous pensons qu’il est utile de rappeler notre position de base, notre position de référence.

Si vous êtes de nos fidèles lecteurs, si vous nous suivez depuis longtemps, et si vous avez de la mémoire, vous savez quatre choses.

Premièrement, nous sommes fondamentalement haussiers sur le prix des actions exprimé en monnaie de papier. Nous vous rappelons que le prix d’une action résulte de l’échange entre d’un côté une part d’entreprise et de l’autre côté de la monnaie. Nous faisons le pari, vérifié depuis plus de vingt-cinq ans, de la monétisation systématique de tous les problèmes, de tous les déséquilibres, de toutes les crises.  Appelez cela comme vous voulez, nous, nous appelons cela « la hausse de misère », mais il y en a d’autres plus alarmistes qui appellent cela la « weimarisation » ou la « zimbabweisation ». Nous avons la forte conviction que nos sociétés sont incapables de résoudre les problèmes et qu’elles ne sont capables que de fuite en avant, que de gagner du temps, que de « kick the can ».

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La monétisation permet, dans l’esprit des responsables de la conduite des affaires, de préserver l’ordre social, ce qu’ils croient être l’intérêt général.  Ils ne se rendent pas compte que l’ordre actuel est fondé sur la kleptocratie dans les pays développés et sur les bourgeoisies compradores chez les émergents.

Nous vous rappelons, pour clore ce premièrement, que les assets n’ont plus de valeur intrinsèque. Ils ont une valeur extrinsèque car ils sont des instruments de gestion des gouvernements et des Banques Centrales. En attendant qu’ils subissent une nouvelle mutation, qu’ils changent une nouvelle fois de nature et qu’ils deviennent des refuges contre la dépréciation des monnaies.

Deuxièmement, la hausse de la valeur des assets, conséquence et objectif des monétisations, ne signifie pas enrichissement de tous les détenteurs. Certains sont un peu plus favorisés que d’autres.

Nous sommes dans une situation d’excès de capital, excès de dettes, excès de promesses. Et tous ces excès doivent être détruits. C’est la fonction des marchés d’opérer cette destruction. Dans leur fonction que les économistes appellent de découverte des prix, les marchés ruinent le maximum de participants. Par la volatilité, par la rotation, par l’avantage systémique donné au secteur financier sur les épargnants, les marchés complètent le travail des taux zéro, c’est à dire le travail des taux réels négatifs. En fait,  ils réduisent l’excès de capital des uns au profit des autres.

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chart of the day, deficits and surpluses, jan 2011

Le symétrique de la destruction de l’épargne, c’est le transfert au profit du secteur financier et des Etats. Il n’existe pas dans l’histoire d’exemple de crise financière payée par ceux qui en étaient responsables. Toujours, c’est le public, le citoyen, le contribuable qui paient. Par l’intermédiaire des marchés, c’est ce que s’efforce de réaliser depuis 2008 le couple organiquement lié des gouvernements et du secteur financier. Un couple qui, en réalité, est un ménage à trois puisqu’il comprend les gouvernements, les Banques Centrales et le système bancaire.

Ce qui se passe actuellement en Europe est une caricature. Le système bancaire des pays créditeurs est insolvable. Dans un premier temps, on a fait passer cela pour une crise de la dette des pays périphériques; maintenant, on le fait passer pour une crise de l’euro. Le tour est joué. La mystification est bouclée: il faut sauver l’euro, n’est-ce pas? Qui oserait s’y opposer? Surtout pas Merkel qui, dans sa déclaration du 12 janvier, en a solennellement posé le principe, « tout, absolument tout sera fait pour sauver l’euro ». Entendez par là que finalement l’Allemagne paiera ou plus exactement que le core-européen paiera, c’est à dire encore plus précisément que les contribuables et citoyens européens paieront

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Image: Societe Generale

 Troisièmement, dans cette situation, il convient d’être détenteur d’or. Depuis 2007 et renouvelé et 2008, nous conseillons, sans jamais changer d’avis, d’être détenteur d’or. D’or physique car l’or papier ne sera pas honoré. Nous ne nous préoccupons absolument pas d’éventuelles plus ou moins-values. Ce n’est pas notre démarche. Ce n’est pas notre problème. L’or n’est pas un asset, c’est une assurance. C’est l’assurance ultime face à la mauvaise gestion des monnaies, face aux choix des Banques Centrales et des gouvernements, face aux spoliateurs et prédateurs. Pour ceux qui n’ont pas d’or, la correction actuelle pourra peut-être être mise à profit.

chart of the day, gold vs other commodities, jan 2011

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Quatrièmement, de temps à autre, la crise peut connaître des répits, on peut la croire terminée. Il peut y avoir des embellies, non seulement cosmétiques ou statistiques, mais aussi réelles. Nous pensons que nous sommes dans une de ces embellies pour les grands pays industrialisés, sous la conduite des Etats-Unis, d’une part, et de l’Allemagne, d’autre part. Les conditions nous paraissent réunies pour qu’une ébauche de cycle vertueux se dessine, pour qu’une apparence de mécanique auto-entretenue se mette en place.

Bruno Bertez 23 Janvier 2011

EDITOS PRECEDENTS : L’Edito du Wolf : C’est grave Docteur ? Don’t worry be happy, Prozac Bernie veille sur tes économies $$$$$

L’Edito :2010 Année du No Exit par Bruno Bertez

EN BANDE SON :

 

9 réponses »

  1. Bonne analyse
    En regardant le VIX, on a l’impression d’être dans le calme qui précède la tempête… nous verrons ce que ça donne ^^

  2. La dette publique des Etats-Unis.

    Du train où vont les choses, en 2020, les rentrées fiscales aux États-Unis ne représenteront plus qu’un quart des dépenses de l’État fédéral ; en 2025, les recettes ne permettront plus de couvrir qu’un seul poste budgétaire : le service de la dette, le versement des intérêts sur la dette publique.
    Une telle situation étant ingérable, il faudra bien entendu prendre des mesures drastiques bien avant.

    Une échéance interviendra d’ailleurs d’ici deux à trois mois : avec un déficit près de 10 fois plus élevé que celui de la France (1.300 milliards de dollars en 2010, contre environ 100 milliards d’euros pour le déficit de la France), la dette publique américaine atteindra le plafond de 14.300 milliards de dollars fixé par le Congrès en avril, ou au plus tard au début mai 2011.

    Les démocrates s’efforceront de faire voter une hausse de ce seuil, les républicains ont promis de s’y opposer. Si un accord ne peut pas être obtenu, les États-Unis feront défaut sur leur dette.

    Une commission bipartisane, créée par le président Obama, la National Commission on Fiscal Responsibility and Reform, a proposé en décembre dernier un ensemble de mesures qui pourraient permettre de retrouver un équilibre en 2015 ; elles comprennent en particulier une réduction de l’aide médicale aux retraités, la taxation du carburant, et une réduction de la défiscalisation sacro-sainte des versements d’intérêts.

    Des mesures envisagées un moment comme l’introduction de la TVA (inexistante aux États-Unis) ou d’une taxe-carbone ont été rejetées à la suite d’un veto de la Chambre de Commerce. Une victime toute désignée des mesures envisagées : la fin des États-Unis comme superpuissance militaire et de leur fonction de gendarme du monde.

    Aucune majorité parlementaire ne peut cependant être réunie pour voter les mesures proposées par la commission, ce qui a conduit l’agence de notation Moody’s à lancer un avertissement qu’une dégradation de la note de risque de crédit des États-Unis était envisageable ; la nouvelle majorité républicaine au Congrès a conduit à l’extension des exonérations d’impôt pour les plus riches introduites par le président Bush, aggravant encore le déficit.

    En décembre, le président Obama a introduit un moratoire gelant pour deux ans le salaire des fonctionnaires.

    Les États et les administrations locales licencient (près d’un demi million de postes de fonctionnaires ont été perdus depuis août 2010 au niveau local), gèlent, ou réduisent le salaire de leurs fonctionnaires (– 10 % en Californie) et relèvent les taux d’impôts locaux, provoquant du coup une fuite des entreprises et des particuliers vers les États moins endettés.

    Certains réclament le vote d’une loi permettant aux États et aux municipalités de faire faillite et de restructurer leur dette (seul le Vermont a le droit jusqu’ici de présenter un budget déficitaire). « La Grèce n’est pas seulement en Europe » dit-on aux États-Unis : elle est ici aussi.

    Paul Jorion.

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=20697

  3. Analyse très intéressante et qui me paraît pertinente.
    Pour approfondir, n’ayant pas trouvé le graphique de la CFTC (« Les positions publiées par la CFTC le montrent clairement »), pourriez-vous donner un lien vers cette info.
    merci par avance.

    • Il n’y a pas un graphique mais une série de graphiques puisqu’il s’agit du marché à terme des contrats passés sur les commodities…Pour faire court tout ceux(les hedge funds) qui se protégeaient contre une éventuelle chute des marchés matières prmières, qui jouaient le dollar contre l’euro….ont dut racheter leurs positions short à toute pompe pour ne pas y laisser leur chemise because on ne peut pas aller contre le marché surtout quand celui ci est controlé et manipulé par les autorités via les banques centrales et que le maitre mot est : faites monter les actions !!!! et cassez les reins aux hedge f. qui par leurs comportement donnent trop d’indications aux opérateurs…

  4. Espagne : les caisses d’épargne en difficulté pourront être nationalisées.

    L’Espagne a lancé lundi un nouveau message pour rassurer les marchés en exigeant un effort supplémentaire de recapitalisation des caisses d’épargne, maillon faible de son système financier, et en autorisant la nationalisation partielle des plus fragiles d’entre elles.

    Le besoin total de recapitalisation supplémentaire des caisses d’épargne est chiffré à 20 milliards d’euros, selon une estimation de la Banque d’Espagne, qui leur avait déjà injecté 11,5 milliards d’euros en 2010 à travers le fonds public Frob.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=2fd46cbfbbfffa6fca679fb7eda6b870

    Récapitulons :

    – 2010 : à travers le fonds public Frob, les contribuables ont payé 11,5 milliards d’euros pour recapitaliser les caisses d’épargne espagnoles.

    – 2011 : si les caisses d’épargne ne parviennent pas à emprunter 20 milliards d’euros sur les marchés, elles seront nationalisées en septembre 2011.

    Dans la tradition tardive, arrivées aux Enfers, les Danaïdes sont jugées et précipitées dans le Tartare, condamnées à remplir éternellement des jarres percées. Ce châtiment est resté célèbre par l’expression du « tonneau des Danaïdes », qui désigne une tâche absurde ou sans fin.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Tonneau_des_Dana%C3%AFdes

    • personne ne connait le montant des pertes dissimulees par les Cajas
      les estimations les plus serieuses sont de 60 mds d’euros
      le chiffre de 20 mds est comme tous les chiffres espagnols, un chiffre facon Enron
      les besoins en fonds propres de banques traditionnelles espagnoles sont raisonnablement evaluees a 20 mds cela parait correct
      le gouvernement espagnol cherche un moyen d’echapper a la situation Irlandaise c’est a dire d’ eviter d’etre tenu pour responsable de la dette de ses banques
      pour cela il va tenter de faire financer son secteur bancaire et les Cajas par le secteur prive ou appramment prive
      la manoeuvre sera delicate car les specialistes ont deja decortique le subterfuge

  5. Voici l’évolution du chômage en France depuis les trois derniers mois :

    Catégories A, B, C, D, E (ensemble) :

    – Octobre 2010 : le chômage atteint un nombre total de 4 599 900 personnes.

    – Novembre 2010 : le chômage atteint un nombre total de 4 618 600 personnes.

    – Décembre 2010 : le chômage atteint un nombre total de 4 650 700 personnes.

    Variation sur un mois : + 32 100 chômeurs.

    Variation sur un an : + 272 000 chômeurs.

    En pourcentage :

    Variation sur un mois : + 0,7 %.

    Variation sur un an : + 6,2 %.

    http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/IMG/pdf/PI-Mensuelle-_Poz71.pdf

  6. Nous avons ete interroge par plusieurs membres de la communaute Lupus sur notre article recent intitule  »la Fed produit de la deflation »

    http://lupus1.wordpress.com/2010/10/27/la-fed-produit-de-la-deflation-par-bruno-bertez/

    L’affirmation n’est paradoxale qu’en apparence.
    D’abord la deflation dont nous parlons est celle de l’emploi sous ses deux aspects, nombre de personne au travail et remunerations.
    Nous visons ce contre quoi la Fed pretend lutter.
    La politique des banques centrales vise a faire baisser les taux d’interet au profit des banques et des entreprises. La baisse a pour objectif avoue la resolvabilisation des banques; la stimulation keynesienne des investissements des entreprises et la creation d’un effet de richesse qui inciterait les menages a consommer.
    Le resultat de cette politique est limite ; l’effet essentiel est la hausse du prix des assets sur les marches.
    Cette hausse du prix du capital sur les marches ne produit pas d’investissement de capacite et d’expansion dans les pays industralises et singulierement aux Etats Unis; elle produit des investissments de productivite, des investissments de rationalisation et des delocalisations.
    Le schema est le suivant :
    le marche exerce une pression constante sur les entreprises et leurs dirigeants pour qu’ils delivrent les profits attendus et pour qu’ils valident les cours de bourse.

    La valeurs d’un asset c’est la somme actualisee des cash flows futurs; si les prix des assets montent il faut pour ratifier les prix atteints, que les cash flows montent egalement, ceci cree une course sans fin pour la maximisation des profits dans un monde de concurrence du capital.
    La mecanique pour forcer a la recherche de la rentabilite du capital est tres efficace
    en raison des elements suivants
    la remuneration par bonus des dirigeants les conduit a delivrer les resultats inclus, embedded, dans le prix du capital
    les buy backs, les menaces d’OPA, les menaces de rachat par le private equity etc sont d’autant plus efficaces que la liquidite pour ces operations est grande.
    Tout ceci conduit a une pression sur l’emploi, une pression sur les remunerations
    En resume la politique monetaire qui dirige les credit et les liquidites vers les marches de risque gonfle le prix du captital et les firmes et leurs dirigeants n’ont pas d’autre possibilite que de faire monter le taux de profit pour satisfaire leurs actionnaires.
    Ceci est possible parce que le rapport de forces est en faveur du capital, parce que les liquidites sont surabondantes et parce que l’arbitrage international du travail et des couts est possibles grace au reservoir des emergents
    Le phenomene majeur a savoir les marges records en periode de crise se trouve ainsi explique et cesse d’etre un paradoxe.

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