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Bankster un jour , Bankster toujours : les bonus ont la peau dure ! et la kleptocratie la vie facile….

Bankster un jour , Bankster toujours : les bonus ont la peau dure ! et la kleptocratie la vie facile….

Du 3 au 12 janvier 2011, le site eFinancialCareers.com a mené une enquête auprès de 2.511 banquiers et professionnels de la finance dont : 1 009 professionnels basés aux Etats-Unis, 654 au Royaume-Uni et 848 en Asie (Hong Kong, Singapour et Australie).

Alors que les gouvernements et les organismes de contrôle tentent de restreindre le niveau des bonus dans le secteur bancaire, Londres est à l’index. La City est l’une des places financières qui accorde les bonus les plus élevés.

 Compensation in Financial and Non-financial sectors. Compression trade? Fuck no.

PLUS DE KLEPTOCRATES EN SUIVANT :

 Sur les 654 banquiers et professionnels interrogés, 49% déclarent recevoir cette année un bonus plus élevé que l’an dernier, tandis que 25% des répondants constatent une baisse. Tous métiers confondus, les bonus du secteur ont augmenté de 5% au Royaume-Uni, les bonus moyens les plus élevés étant versés aux professionnels des ‘hedge funds’ et du ‘trading’. A titre de comparaison, la moyenne des bonus a baissé de 5% aux Etats-Unis.

Parmi les banquiers et professionnels de la finance britannique ayant reçu un bonus en hausse, la moyenne de bonus délivrée aux professionnels du ‘front office’ s’élève à 84.409 Livres sterling (environ 98.000 Euros). Les professionnels du ‘middle office’ reçoivent en moyenne un bonus de 31.705 Livres sterling (environ 37.000 Euros) tandis que ceux du ‘back office’ touchent en moyenne 18.895 Livres Sterling (environ 22.000 Euros).

En comparaison, dans la zone Asie Pacifique et en l’occurrence Hong Kong, Singapour et Australie, 59% des professionnels interrogés ont vu leur bonus augmenter. En revanche 16% ont constaté une baisse. Le bonus moyen est plus bas qu’au Royaume-Uni. Aux Etats-Unis, 56% des répondants déclarent recevoir un bonus plus élevé cette année tandis que 19% enregistrent une baisse. La moyenne générale des bonus a diminué de 5%.

Sur tous les marchés, les bonus payés aux professionnels de la finance exerçant en ‘front office’ sont au moins 3 fois plus élevés que ceux versés aux professionnels du middle ou du back office.

Ramenée à la rémunération totale, la part des bonus pour des Britanniques ne représente pas plus de 32% de la rémunération totale. Elle est de 28% aux Etats-Unis et en Asie. Cependant, pour les professionnels ‘sell-side’ les plus performants, ce pourcentage peut atteindre jusqu’à 40% de leur rémunération totale contre 32% précédemment. De plus, la majorité des répondants au Royaume-Uni et en Asie affirment qu’ils reçoivent toujours l’intégralité de leur bonus en cash. Seulement moins de 10% des britanniques touchent plus de 25% de leur bonus en différé ; 20% d’entre eux déclarent bénéficier de bonus garantis. Par ailleurs, les professionnels du front office travaillant au sein de banques détenues majoritairement par l’Etat britannique, reçoivent un bonus équivalent seulement au tiers de ce qu’obtiennent leurs collègues des grandes banques d’investissement indépendantes.

Toutes branches confondues, les niveaux de satisfaction liés aux bonus perçus cette année sont relativement élevés au sein du panel. Au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, un tiers des répondants sont mécontents de leur bonus ; en Asie, seul un quart des répondants se déclarent insatisfaits. Cependant, au Royaume-Uni et en Asie, plus de 40% des répondants envisagent de changer d’employeur en 2011. D’autre part, 8% des professionnels au Royaume-Uni et 17% de ceux basés en Asie indiquent qu’ils cherchent à changer de poste au sein de leur entreprise actuelle.

Source Boursier.com jan11

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Cent trente-cinq milliards de dollars (98 milliards d’euros), c’est le montant versé à leurs employés par les grandes banques d’affaires et maisons de courtage de Wall Street au titre de l’année écoulée, deux ans après la crise qui a ravagé le secteur, affirme mercredi le Wall Street Journal.

Les vingt-cinq grands établissements étudiés par le quotidien économique ont versé à leurs salariés 135 milliards de dollars sous forme de salaire et de rémunérations variables (bonus, primes…). Ce montant est supérieur de 5,6 % à celui versé au titre de 2009.

Le rythme de progression de la masse salariale est sensiblement supérieur à celui du chiffre d’affaires des banques de Wall Street, qui a crû de 0,9 %, pour atteindre, lui aussi, un nouveau record de 415 milliards de dollars. Ce chiffre était de 411 milliards en 2009 et de 377 milliards en 2007, la dernière année d’exploitation normale avant la grande crise.

La progression de la masse salariale des maisons de Wall Street tient en partie à la relance des recrutements, relève le quotidien. L’augmentation des rémunérations variables est également poussée par le versement de bonus différés acquis au titre de l’année 2009, qui est la conséquence de l’application des pratiques recommandées par le G20.

Source afp fev11

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 Le salaire du patron de Citigroup passe de un dollar à 1,75 million

 Le directeur général de la banque américaine Citigroup, Vikram Pandit, qui depuis 2009 ne se faisait rémunérer qu’un dollar par an, va toucher désormais un salaire annuel de 1,75 million de dollars, a annoncé la banque vendredi.

« Le conseil d’administration est très content des progrès réalisés par la société sous la direction de Vikram », a commenté le président du conseil d’administration Richard Parsons dans un communiqué publié par les autorités boursières.

« Vikram a travaillé sans relâche pour remettre Citi sur les rails, menant une restructuration qui a permis de faire renouer la banque avec les bénéfices et de la positionner pour la croissance future », a ajouté M. Parsons, jugeant « mérité » le nouveau salaire de M. Pandit.

En février 2009, quelques mois après que sa banque eut été sauvée de la faillite grâce à l’injection de 45 milliards de dollars de fonds fédéraux, M. Pandit avait lui-même proposé de ne recevoir pour salaire qu’un dollar par an.

« Mon but est de faire renouer Citi avec les bénéfices dès que possible, et j’ai dit à notre conseil d’administration que mon salaire devrait être d’un dollar par an, sans prime, jusqu’à ce que nous redevenions profitables », avait-il dit lors d’une audition parlementaire.

M. Pandit avait auparavant fait fortune avec un fonds d’investissements à risque, Old Lane Partners, cédé à Citi en 2007 pour un montant non dévoilé.

Citigroup a annoncé mardi avoir retrouvé sa rentabilité en 2010 avec un bénéfice de 10,6 milliards de dollars, contre une perte en 2009, grâce à une embellie sur le front du crédit…..

Citigroup, la banque américaine qui a obtenu un renflouement de 45 Milliards de dollars au coeur de la crise, devrait payer une plus grande partie des primes versées à ses employés en actions, y compris les traders, selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg. La banque basée à New York souhaiterait payer au moins 50% des bonus accordés en actions, comparativement à environ 40% un an plus tôt.

Les banques américaines sont sous la pression des régulateurs et des législateurs pour freiner les bonus. La flambée des paiements en espèces et la rémunération excessive ont été citées dans une étude du  » Council of Institutional Investors  » comme encourageant les traders de Wall Street à ne pas tenir compte des risques dans la recherche du profit, ce qui aurait conduit à la crise financière.

source afp janv11

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Banques : 3 MdsE de bonus en 2009 pour les traders  et les banquiers d’affaires français

La nouvelle réglementation a permis de réduire de 20% les bonus versés l’année dernière par les banques, s’est félicité  le rapport Camdessus. Ce qui n’empêche pas le montant moyen des 100 premiers bonus d’atteindre 1,65 million d’euros.

 Au total, les traders ont ainsi touché un bonus moyen de 242.000 euros. Mais dans les quatre grosses banques françaises, les 100 traders les mieux payés ont touché pas moins de 1,7 million d’euros et 50 ont perçu au moins 2,5 millions… Les Echos dressent un portrait robot des traders les mieux payés grâce au rapport. « Il s’agit d’un homme, de 41 ans en moyenne, et qui affiche 9 ans d’ancienneté. Son bonus ne sera pas inférieur à 100.000 euros et peut dépasser… les 10 millions d’euros. Il vit à Paris le plus souvent, mais aussi à Londres ou à New York ».

Lire ici: Le rapport de Michel Camdessus

Michel Camdessus a constaté que les six grands groupes bancaires contrôlés BNP Paribas) , Crédit Agricole  , Société Générale  , Dexia , BPCE et Crédit Mutuel ont alloué à l’ensemble de leurs banques de financement et d’investissement un total de près de 3 Milliards d’Euros de rémunérations variables au titre de l’année 2009 (hors charges sociales), dont 99% sur quatre établissement.

Le rapport de Michel Camdessus  s’attache notamment aux 8 200 « professionnels des marchés » qui se sont vu attribuer 2 milliards d’euros, soit les deux tiers de l’enveloppe globale. Mais l’inégalité de cette répartition ne s’arrête pas là. Dans les quatre principaux groupes étudiés (BNP Paribas, Société générale, Crédit Agricole et BPCE), en effet, 400 personnes (les 100 premières rémunérations de chaque établissement) ont ainsi reçu 660 millions euros de bonus en 2009, soit près du quart de l’enveloppe globale des banques de financement, d’investissement et de marché (BFI). Et si le bonus moyen s’élève à 242.000 euros, ce chiffre s’inscrit en fait dans des fourchettes très larges.

Le rapport relève ains que le minimum versé aux cent premières rémunérations varie, suivant les groupes, de 0,1 à 1,7 million d’euros. Le maximum va, selon les banques étudiées, de 1,8… à un peu plus de 10 millions d’euros. La moyenne varie de 0,5 à 3,1 millions d’euros et la médiane de 0,4 à 2,5 millions d’euros. Le montant moyen des cent premiers bonus s’élève à 1,65 million d’euros et celui des dix premiers bonus à 4 millions d’euros.

Des montants qui étonnnent même les auteurs du rapport. Lesquels font le parallèle avec les rémunérations moyennes et médianes des dirigeants du Cac 40, proches de 2,5 millions d’euros. « Bien que les responsabilités managériales et sociales des chefs d’entreprise soient d’une toute autre portée, soulignent-ils, on peut observer, par exemple, que la rémunération d’un seul dirigeant du CAC 40 dépasserait la moyenne du premier bonus de ces quatre banques mentionnées ci-dessus. »

L’âge moyen de ces salariés très bien payés, parfois mieux que leur patron, est de 41 ans. L’ancienneté moyenne dans leur établissement de 9 ans. La proportion de femmes n’avoisine que 5% et aucune ne figure parmi les dix premiers bonus de chaque banque.

Face à ce constat, le rapport prévient que « des progrès demeurent possibles et que le retour aux pratiques antérieures demeure un risque ». Une mise en garde reprise à son compte par Christine Lagarde, qui souhaite que les banques « poursuivent leurs efforts de modération en 2011 ». Les bonus sont revenus sur le devant de la scène européenne ces derniers jours avec une vive polémique au Royaume-Uni, où le gouvernement a dû promettre un abaissement des rémunérations variables des banquiers britanniques après avoir été accusé par l’opposition travailliste de renier ses engagements.

 Selon le rapport Camdessus, « les banques françaises figurent (…) parmi celles qui se sont le mieux conformées aux règles du G20« . En revanche, le contrôleur plaide pour une application des nouvelles normes « plus homogène » au « niveau international », ce qui « revêt une importance cruciale ».  »

Une analyse partagée par la Fédération bancaire française (FBF) qui estime que « la priorité doit être donnée à l’application stricte et homogène des principes du G20 sur toutes les places financières internationales ». « Il sera difficile de conserver nos règles strictes en Europe si elles ne sont pas aussi appliquées par les banques américaines et asiatiques », insiste-t-on à Paris. Les banques françaises se sont engagées fin 2009, sous la pression du gouvernement, à encadrer les rémunérations variables des traders, des règles ensuite gravées dans le marbre d’une directive européenne.

Concrètement, ces normes prévoient le versement d’au moins 40% des bonus, et jusqu’à au moins 60% pour les plus hautes rémunérations, de manière différée sur une durée minimale de trois ans. Elles prévoient aussi le versement de 50% de la rémunération variable sous forme d’actions. Le rapport Camdessus déplore toutefois « la persistance de pratiques contraires à l’esprit des règles » et souligne que le processus de fixation des bonus conduit encore « à des niveaux de rémunération qui demeurent très élevés ». Les plus hauts bonus n’ont pas diminué en montant par rapport aux niveaux atteints en 2006 et 2007, même si la part versée immédiatement en numéraire a été réduite

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Le patron de Goldman Sachs triple son salaire par Guillaume Guichard

Lloyd C. Blankfein, directeur exécutif de Goldman Sachs, a vu son salaire triplé en 2010.

Le conseil d’administration de la banque d’affaires américaine a décidé de verser 2 millions de dollars à Lloyd C. Blankfein. La firme a pourtant vu ses profits chuter en 2010.

La banque a moins gagné d’argent mais son patron est récompensé par une hausse de salaire. Le conseil d’administration de Goldman Sachs, fleuron de Wall Street, a décidé de multiplier par trois le salaire du directeur exécutif, Lloyd Blankfein. Sa paie augmente ainsi de 600.000 à 2 millions de dollars (1,47 millions d’euros).

La générosité de la banque d’affaires ne s’arrête pas là. Elle a alloué un bonus de 12,6 millions de dollars (8,8 millions d’euros) à son patron, en hausse de 3,6 millions. Un niveau encore loin de celui d’avant la crise, Blankfein recevant à l’époque 68,5 millions de dollars de bonus, rappelle le New York Times. En plein milieu de la crise de 2009, le versement de 9 millions de stocks options au patron avait soulevé une rare vague d’indignation parmi le public.

Le directeur d’exploitation Gary Cohn, le directeur financier David Viniar, et les deux vice-présidents Michael Evans et John Weinberg, toucheront chacun désormais 1,85 million de dollars, a précisé la banque dans un document .

Ces sommes ne comprennent par les primes que pourraient en outre toucher ces cadres dirigeants. L’an dernier, Lloyd Blankfein avait perçu une prime de 9 millions de dollars au titre de l’année 2009, versée uniquement en titres et sans numéraire, tout comme Gary Cohn.

L’augmentation de la paie de Lloyd Blankfein peut paraître paradoxale, au vu de l’année laborieuse traversée par Goldman Sachs. Sa réputation a pris un coup sévère lorsque le gendarme de la Bourse américain, la SEC, l’a accusée d’avoir trompé ses clients sur certains produits financiers complexes. La banque a préféré verser 550 millions de dollars (404 millions d’euros) pour clore l’affaire.

Les résultats présentés par Lloyd Blankfein n’ont pas non plus été reluisants. Le bénéfice a chuté de 37% par rapport à 2009, à 8,35 milliards de dollars (6,13 milliards d’euros). Mais la banque a fait relativement mieux que ses concurrentes qui se sont remis moins rapidement de la crise financière.

«Diminuer les bonus»

Autre raison invoquée par les médias américains pour expliquer cette grasse augmentation, le mode de rémunération des pontes de Wall Street est en train de changer. «Les régulateurs et les législateurs poussent les établissements financiers à augmenter les salaires et à diminuer les bonus» indexés à leur résultats immédiats, explique le Wall Street Journal. «Ils espèrent que cela encouragera les employés à se concentrer sur les performances à long terme.» La stratégie des bonus stratosphériques est accusée d’avoir encouragé traders et banquiers à prendre des risques inconsidérés ayant provoqué l’effondrement du système financier en 2008 et 2009.

source agence jan11

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L’homme qui valait 5 milliards

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Pauvres banquiers : nous les croyons si riches quand leurs modestes émoluments sont désormais contraints par de nouvelles législations qui entendent les soumettre à l’approbation de leurs actionnaires, tandis que d’autres se pavanent hors de si désolantes entraves et sans que quiconque leur en tienne rigueur. Prenez le cas de John Paulson. Alors que son homonyme Henry, ex-PDG de Goldman Sachs et secrétaire au Trésor de George Bush, entrait dans la postérité à l’automne 2008 en refusant de sauver la banque d’affaires Lehman Brothers, suscitant ainsi la plus grande crise financière de l’ère contemporaine, John, pendant ce temps, continuait de mener ses juteuses affaires à la tête du hedge fund (fonds spéculatif) portant modestement son nom, puisqu’il en est le créateur : Paulson & Co.

L’année précédente, alors que le nouveau PDG de Goldman, Lloyd Blankfein, était admiré par ses homologues pour avoir perçu une prime annuelle record de 68 millions de dollars, John Paulson, lui, en avait engrangé 3,8 milliards. On écarquille bien les yeux, on laisse s’installer l’information dans son cerveau – un homme a gagné, pour lui tout seul, près de 4 milliards en une seule année – et on n’a pas le temps de laisser reposer que, déjà, un nouveau chiffre apparaît. En 2010, une fois la crise financière passée, John Paulson a fait mieux : des milliards de dollars, il en a gagné plus de 5. Pour bien comparer le niveau d’émoluments entre le numéro un de la spéculation financière et un trader, il suffit d’indiquer que Goldman Sachs, la même année, a mis de côté la somme de 8,35 milliards de dollars pour payer les bonus de ses… 30 000 salariés.

John Paulson est un spéculateur de très haut vol. Son fonds avait engrangé en 2007 un bénéfice-record de 15 milliards de dollars. Il pouvait dès lors s’offrir ce qui se fait de mieux : il embaucha Alan Greenspan, l’ex-président gourou de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale). Ces milliards, il les avait essentiellement gagnés en misant sur l’effondrement des subprimes, ces titres hypothécaires basés sur des emprunts pourris qui ont miné la planète finance. Fabrice Tourre : vous vous souvenez ? C’est ce trader français qui, à la City de Londres, oeuvrait à « fourguer » aux clients de sa banque (Goldman Sachs) un CDO (collaterized debt obligation) intitulé Abacus 2007-AC1 adossé à des emprunts subprimes aux performances qui allaient vite s’avérer calamiteuses. « Nous sommes au service des clients, mais ne sommes pas leur conseil », avait déclaré le jeune Tourre pour justifier son comportement. Qui donc, croyez-vous, avait demandé à Goldman Sachs de « structurer » ce produit pourri pour pouvoir miser contre – short, en langage boursier – et empocher les sommes investies par les gogos qui faisaient confiance à Abacus ? John Paulson, qui avait versé à la banque d’affaires 15 millions de dollars à cet effet. Neuf mois plus tard, 99 % du portefeuille Abacus ne valait plus rien et son fonds avait raflé 1 milliard de dollars dans l’opération.

Dans une lettre qu’il a envoyée à ses clients, le 20 janvier, l’homme à la « Midas touch » – qui, comme le roi de la mythologie, dispose de cette faculté de transformer ce qu’il touche en or – rappelle la règle numéro un de « l’investisseur » (c’est le mot qu’il utilise pour dire spéculateur) : « anticiper ». Paulson avait anticipé dès la fin 2005 la dégringolade des titres subprimes. Bingo ! En 2009, il a récidivé, misant cette fois sur la hausse de l’or. Il a créé un fonds spécifique qui a acquis des valeurs or pour l’équivalent de 96 tonnes métriques de métal jaune. Il a aussi pris des participations dans des sociétés minières aurifères comme AngloGold Ashati, Kinross Gold et d’autres. Et comme il est un spéculateur audacieux et sûr de sa bonne étoile, il n’a pas spéculé qu’avec l’argent de ses clients mais aussi, massivement, avec le sien propre – pour quelque 10 milliards de dollars, une paillette. Re-bingo ! L’or ayant monté de 30 % en 2010, sur ses 5 milliards de bénéfices, 4 sont issus de ses engagements personnels.

Au fond, un spéculateur de ce type n’est qu’un propriétaire d’une petite banque d’investissement qui, prenant plus de risques, bénéficie aussi d’avantages légaux refusés au banquier d’affaires usuel. La réforme américaine des marchés financiers lui a imposé certaines restrictions (la limitation des opérations pour compte propre allant à l’encontre des conseils délivrés aux clients, par exemple), mais bien moins qu’aux banques d’affaires. D’où les gains mirifiques de certains de ces hedge funds. Paulson est leur champion, mais David Tepper, patron du fonds Appaloosa, Ray Dalio, de Bridgewater Associates, James Simons, de Renaissance, d’autres encore, ont tous réalisé des bénéfices personnels dépassant le milliard de dollars en 2010. C’est aussi le cas de George Soros (propriétaire du fonds Quantum) ou d’Eric Mindich, du fonds Eton Park, qui ont beaucoup joué sur l’or.

Etonnez-vous que le nombre de fonds spéculatifs américains soit passé de 3 000 en 1998 à 10 000 en 2008, et les avoirs qu’ils gèrent de 374 à 1 920 milliards de dollars sur la même période (source : Hedge Fund Research, Chicago). Après avoir beaucoup chuté durant la crise, les sommes qu’ils gèrent ont presque retrouvé leur plus haut du printemps 2008. Depuis le début de l’année cependant, l’or a reculé de 5,8 %. La plupart des analystes pronostiquent la poursuite de son recul. Que va faire John Paulson ? L’homme est extrêmement secret. Et il n’a confiance qu’en un seul analyste : lui-même.

cypel@lemonde.fr

Sylvain Cypel Article paru dans l’édition du Monde du 02.02.11

EN COMPLEMENT : En 2009, les patrons du CAC 40 Français  ont gagné en moyenne 190 fois le smic

Une étude du cabinet de conseil Proxinvest note que les rémunérations des patrons d’entreprises du CAC 40 ont baissé pour la deuxième année consécutive, mais restent en moyenne de 3 millions d’euros par an.

Les rémunérations des patrons d’entreprises du CAC 40 ont baissé de 14 % par rapport à 2009, mais elles tournent encore en moyenne aux alentours de 3 millions d’euros, selon une étude du cabinet de conseil aux investisseurs Proxinvest, diffusée mardi 14 décembre. Selon le document, la rémunération totale des présidents exécutifs du CAC 40 s’est élevée en 2009 à 3,06 millions d’euros en moyenne, stock-options et actions gratuites comprises. Cela représente 190 fois le smic annuel.

Sur le podium des patrons les mieux payés, on retrouve Carlos Ghosn (Renault-Nissan) avec 9,2 millions d’euros par an, Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis) avec 8,2 millions et Bernard Arnault (LVMH) avec 7,6 millions. En outre, poursuit l’étude, les revenus des patrons d’entreprises du CAC 40 sont restés, en 2009, sans commune mesure avec ceux des petites et moyennes entreprises.

Le salaire moyen des dirigeants de PME était de 61 300 euros nets annuels en 2008, selon l’Insee, et « auront sans doute baissé en raison de la crise » en 2009, rapporte Jean-François Roubaud, le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). « On voit bien la différence fondamentale entre les rémunérations des dirigeants du CAC 40, qui sont des managers, et ceux des chefs d’entreprise », souligne-t-il.

LES BONUS TOUJOURS DANS LE FLOU

Le cabinet Proxinvest note que « la saison 2010 (…) présente un tableau plus apaisé sur le front de la question des rémunérations des dirigeants après plusieurs années qui ont vu se creuser un écart préoccupant entre l’entreprise et l’opinion ». En 2008, après plusieurs scandales autour d’indemnités de grands patrons jugées abusives, le Medef et l’Association française des entreprises privées (AFEP) avaient adopté un code éthique. Une « révolution » pour la patronne du Medef, Laurence Parisot. L’Autorité des marchés financiers (AMF) s’est également félicitée de la transparence de ces rémunérations. Les salaires des patrons du CAC 40 ont baissé depuis deux ans.

Mais pour Proxinvest, il y a encore des marges d’amélioration, notamment sur les critères d’attribution des bonus. Par exemple, le bonus de Bernard Arnault, d’un montant de 2,2 millions d’euros, est resté « inchangé » en 2009 alors que deux des trois critères financiers servant à son calcul ont baissé. « La moitié du bonus repose sur des critères qualitatifs non transparents », note l’étude. Autre préoccupation : la rémunération des présidents non exécutifs, qui échappe toujours au contrôle des actionnaires. Or, ces rémunérations d’administrateur à caractère exceptionnel demeurent parmi les plus élevées en Europe avec 928 000 euros en moyenne par dirigeant du CAC 40 en 2009

source afp dec10

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La Tribune s’intéresse aux salaires des patrons et pointe des disparités criantes entre les dirigeants d’entreprises de moins de 250 salariés et ceux du CAC 40. Selon l’enquête annuelle de l’Insee pour le compte de la CGPME publiée en exclusivité par le quotidien économique, « les rémunérations des dirigeants de PME ont augmenté de 5,3 % entre 2007 et 2008 à 61.300 euros nets annuels, soit 5.108 euros par mois ». Le cabinet de conseil Proxinvest « évaluait à 1,2 million d’euros la rémunération globale moyenne des équipes dirigeantes des entreprises cotées au SBF 120 en 2008 et à 1,7 million celle touchée par les dirigeants du CAC 40 ». Proxinvest a depuis publié d’autres chiffres, selon lesquels les patrons des 40 plus grandes entreprises françaises ont touché 3,06 millions d’euros en moyenne en 2009, soit 190 fois le Smic, une rémunération en baisse de 14% par rapport à 2008 en raison de la crise. Les cinq présidents exécutifs les mieux payés du CAC 40 sont Carlos Ghosn de Renault avec 9,2 millions d’euros par an, Christopher Viehbacher de Sanofi-Aventis avec 8,2 millions, Bernard Arnault de LVMH avec 7,6 millions, Franck Riboud de Danone avec 5,9 millions, et Henri de Castries d’Axa avec 5,6 millions, selon le cabinet de conseil.

Selon La Tribune, le gouvernement renonce à punir les entreprises relevant de branches dont le salaire minimum est toujours inférieur au Smic. Le ministère du Travail repousse donc au 1er janvier 2013 les sanctions prévues et va l’officialiser « dans un rapport qui sera présenté mardi aux partenaires sociaux dans le cadre de la Commission nationale de na négociation collective (CNNC) et dont le quotidien a obtenu copie.

1 réponse »

  1. à mon sens la rémunération des traders n’est que la partie émergée de l’iceberg
    la vraie question est de savoir pourquoi les banques génèrent des milliers de milliards (dont elles redistribuent quelques miettes aux traders), sans créer aucune richesse
    la réponse est dans la video « L’Argent Dette » de Paul Grignon

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