Commentaire de Marché

Inflation : Le retour de la Bète immonde par The Wolf

Le retour de la Bète immonde par The Wolf

L’inflation va-t-elle affecter les marchés ?

 Certains signes indiquent que l’inflation pourrait occuper le devant de la scène dès  cette année.

PLUS DE WOLF EN SUIVANT :

Ignore Dow 12000, This Rally Is Not Based On Sound Evidence   Jusqu’à présent, à l’exception de la Chine pour le monde émergent et du Royaume-Uni pour le monde développé, l’inflation n’était pas vraiment une source d’inquiétude. Mais le tocsin d’alerte inflationniste a sonné avec  la variation de chacune de ces trois composantes suivantes : l’amplitude des prix des matières premières qui a atteint un paroxysme ; les corrélations actions/obligations qui se normalisent rapidement et les anticipations d’inflation qui ont atteint la borne haute de la bande de fluctuation à long terme, sans pour autant pour l’heure la dépasser.

Bien sur ces indicateurs reflètent le sentiment de marché et non pas l’économie réelle.

Les statistiques montrent que les principaux pays de l’OCDE ont encore d’importantes capacités disponibles du fait d’écarts de production significatifs, qui suggèrent qu’il faudra plusieurs années avant que des tensions en termes de capacité conduisent à une accélération de l’inflation. Ajoutons à cela que  rien ne laisse présager un retour du pouvoir de fixation des prix chez les syndicats étant donné les faibles pressions sur les salaires et l’absence de signes d’érosion sur les marges et la rentabilité des entreprises. La règle de Taylor permettant de mesurer la politique monétaire (en estimant le taux d’intérêt d’équilibre à partir des mesures d’écart de production et d’inflation) suggère que ce taux devrait être négatif aux États-Unis, entre -4 et -5 %.

Oui mais voilà çà c’est pour la théorie, c’est seulement pour se rassurer parce que si l’on prend cette fois non plus les chiffres OCDE mais ceux disponibles  au niveau mondial, il semble qu’il y ait très peu voire aucune capacité disponible. Selon BNP Paribas, l’écart de production mondiale s’est refermé, créant un risque de hausse de l’inflation d’ici 1 à 2 ans. L’analyse cette fois  intègre le monde émergent et montre que l’écart de production était négatif en 2008, juste avant la récession mondiale. Apparemment, la récession de 2008/2009 n’a donné lieu qu’à un écart de production limité, qui s’est refermé au gré de la reprise en 2009/2010.

Il y a d’autres raisons de s’inquiéter des tensions sur la capacité. Un des inconvénients de l’analyse traditionnelle des écarts de production tient au fait qu’elles’appuie  sur les données de comptabilité nationale qui sont décalées dans le temps et peu consistantes. De plus, le dernier retournement a donné lieu à une liquidation de biens d’équipement (notamment les ordinateurs obsolètes), ce qui suggérerait que la capacité disponible effective est inférieure au niveau des statistiques officielles.Et enfin  Il y a également une triste dimension humaine derrière tout cela, puisque les chômeurs de longue durée ont tendance à être plus difficilement employables compte tenu de la dégradation de leurs compétences induite par leur inactivité. Cela pourrait également avoir pour effet de réduire la capacité disponible effective. 

Si lon n’est pas convaincu on peut également recourir aux indicateurs avancés pour mesurer les pressions inflationnistes., lesquels évaluent à quel point les banques centrales ont besoin de relever leurs taux d’intérêt. Ces mesures montrent que le Royaume-Uni vient de franchir la limite signalant une hausse des taux, tandis que les autres économies du G4 (États-Unis, zone euro et Japon) s’en rapprochent. Les États-Unis sont en queue de peloton, ce qui pourrait expliquer en partie le maintien d’une politique monétaire accommodante de la part de la Fed.

The balance of inflation risks, from Societe Generale: 

Chart

  Le risque de politique monétaire entendez par là une hausse des taux  pourrait ainsi mettre les marchés sous pression cette année – sans doute plus tôt que le marché ne l’anticipe. Credit Suisse estime que les marchés à terme intègrent un resserrement monétaire de seulement 28 pb aux États-Unis et dans la zone euro, et de 64 pb au Royaume-Uni. Ce calme relatif sur la partie courte de la courbe des taux pourrait faire long feu si les investisseurs estimaient que les banques centrales sont « en retard sur la courbe » dans leur lutte contre les pressions inflationnistes.

De plus en plus d’investisseurs s’inquiètent dailleurs de l’inflation dans les marchés émergents, plusieurs marchés présentant des taux réels négatifs (à l’exception du Brésil). L’expansion mondiale réduisant la capacité disponible en 2011, les conditions monétaires accommodantes risquent de nourrir une hausse des prix des marchandises plutôt qu’une hausse des prix des actifs financiers, et l’effet de (T)richesse cher à notre ami Bernanke en prendrait un sacré coup. . Le génie de l’inflation est peut-être donc bien sur le point de sortir de sa bouteille

Et cerise sur le gateau  et sorte de point d’orgue , non des moindre, Mervyn King le président de la Banque d’Angleterre l’a dit clairement récemment lors de son discours télévisé : les salaires ne pourront plus connaître une hausse qui compense l’inflation.

Il en fallait donc  un; un banquier central, détaché des influences et des divers gouvernements, pour clamer haut et fort ce que les politiciens de part et d’autre de l’Atlantique rechignent tant à formuler, à savoir, que cette crise qui est l’achèvement de dépenses excessives(publiques et privées),  ne trouvera son issue que dans la détérioration du niveau de vie des pays concernés et la mise à bas des classes moyennes (tout age confondu) des dits pays concernés.  

Enfin aux États-Unis ou  la situation n’a guère évolué  c’est l’inquiétude qui doit dominer  face à cette reprise artificielle dont les fondamentaux ne sont guère solides. Où sont les réels investissements? La crise immobilière est-elle résolue? Le gouvernement fédéral est-il prêt à réduire le déficit? La parité du billet vert ne reflète-t-elle pas l’excessif usage de la planche à billets et l’assouplissement quantitatif continu? Pourquoi le chômage reste-t-il aussi obstinément élevé? Et enfin, un pays, toute superpuissance soit-il, peut-il s’extirper par davantage de prodigalités d’une crise où l’a précisément précipité sa «générosité»?

chart

Les réponses  nous paraissent ici évidentes….Quelques questions plus en rapport avec notre sujet d’aujourdhui demeurent :

l Pourquoi l’inflation qui s’insinue partout ailleurs ne s’est-elle toujours pas manifestée aux Etats-Unis, et quand le fera-t-elle?

l Quand les liquidités dont on a inondé le marché par l’assouplissement quantitatif seront-elles drainées? Quelle sera la valeur d’une dette publique dont le cours ne sera plus soutenu par l’achat des autorités et mise en concurrence d’un marché libre?

A la réflexion, on sait pertinemment que la réponse quantitative d’une banque centrale tend tôt ou tard à verser dans l’inflation quand ce n’est pas l’hyper-inflation. Alors en plus si celle ci n’est plus indexée sur les salaires….. Angela Merkel y travaille déjà et veut obtenir des autres dirigeants l’engagement d’assurer la grande modération… salariale ….

A noter : Une flambée des prix signifie aussi une ère glaciaire pour les actions. Comme le note le Financial Times, le chiffre magique c’est 4%. A 14 reprises, depuis 1927, l’inflation a franchi ce cap aux USA. Et, à chaque fois, sauf une, les actions ont perdu 5%, voire plus…

EN BANDE SON:

3 réponses »

  1. Les aliments plus chers que jamais.

    Les prix des aliments ont atteint un nouveau sommet en 21 ans en janvier 2011, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

    Les prix des aliments ont progressé de 3,4 % dans le monde entre décembre et janvier.

    L’indice de la FAO atteint ainsi son plus haut niveau depuis que l’organisation a commencé à tenir ces statistiques, en 1990.

    L’organisation craint même que la hausse des prix alimentaires ne provoque des émeutes de la faim, à l’image de celles qui avaient éclaté dans de nombreux pays africains en 2008.

    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2011/02/03/003-prix-aliments-fao.shtml

  2. Vendredi 4 février, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement européens n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour porter le FESF à 1500 milliards d’euros.

    Lundi 7 février 2011 :

    Nordine Naam est stratégiste obligataire chez Natixis.

    Une légère déception a été notée après le sommet de l’Union européenne et la décision des dirigeants des pays de la zone euro de se rencontrer fin mars pour prendre une décision finale sur les moyens de renforcer les moyens de leur Fonds de secours financier. Cela a créé une légère tension sur les taux des pays fragiles, a expliqué M. Naam.

    http://www.romandie.com/infos/news/201102071917070AWPCH.asp

    Les marchés internationaux ont sanctionné cet échec européen en fuyant les obligations des cinq PIIGS.

    Bilan de la journée du lundi 7 février : les taux des PIIGS sont repartis à la hausse.

    Italie : les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont augmenté de 1,788 %.

    Espagne : les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont augmenté de 1,869 %.

    Irlande : les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont augmenté de 0,180 %.

    Portugal : les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont augmenté de 1,557 %.

    Grèce : les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont augmenté de 0,984 %.

    Bilan de la journée du mardi 8 février : les taux des PIIGS sont de nouveau à la hausse.

    Italie : les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont augmenté de 1,325 %.

    Espagne : les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont augmenté de 1,216 %.

    Irlande : les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont augmenté de 0,266 %.

    Portugal : les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont augmenté de 1,876 %.

    Grèce : les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont augmenté de 1,302 %.

  3. Pétrole : l’Arabie Saoudite n’aurait plus rien sous le pied.

    WikiLeaks cables : Saudi Arabia cannot pump enough oil to keep a lid on prices.

    US diplomat convinced by Saudi expert that reserves of world’s biggest oil exporter have been overstated by nearly 40%.

    The US fears that Saudi Arabia, the world’s largest crude oil exporter, may not have enough reserves to prevent oil prices escalating, confidential cables from its embassy in Riyadh show.

    The cables, released by WikiLeaks, urge Washington to take seriously a warning from a senior Saudi government oil executive that the kingdom’s crude oil reserves may have been overstated by as much as 300bn barrels – nearly 40%.

    Article original en langue anglaise :

    http://www.guardian.co.uk/business/2011/feb/08/saudi-oil-reserves-overstated-wikileaks

    Info signalée par le site auxinfosdunain.blogspot.com

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