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Une couverture contre l’inflation : Les maîtres du « pricing power » profitent de l’inflation

Une couverture contre l’inflation :  Les maîtres du « pricing power » profitent de l’inflation

La thématique du « pricing power » est remise au goût du jour. Certaines marques sont maîtres dans cet exercices: Hermes, BMW, Louis Vuitton, Danone… et Solvay.

A présent que l’inflation ressort ses griffes, la question du « pricing power » taraude à nouveau les investisseurs. Cette thématique qui à trait à la capacité d’une entreprise à augmenter ses prix de ventes est redevenue à la mode sur les marchés d’actions.

PLUS DE POWER EN SUIVANT :

Pour qui s’en souvient, lors de son récent passage devant la commission d’enquête sur la crise financière (FCIC) aux Etats-Unis, le milliardaire Warren Buffett, qui était, il y a peu encore, un important actionnaire de l’agence de notation financière Moody’s, a contribué à lui donner un nouvel élan.

 « Je n’étais au courant de rien au sujet du management de Moody’s », déclarait-il en substance à ceux qui l’interrogeaient. Il justifiait sa présence dans l’actionnariat de Moody’s par la seule capacité de l’agence à augmenter ses prix. « La seule et plus importante décision dans l’évaluation d’une société, c’est son « pricing power », disait-il.

Les maîtres du pricing

Le « pricing power » est donc le pouvoir qu’ont des entreprises à rehausser leur prix de ventes, et donc à accroître leurs marges bénéficiaires. Ou d’au moins à répercuter la hausse des coûts intermédiaires (prix des matières premières, par exemple), afin de préserver ses marges.

Les facteurs qui favorisent le « price power » sont multiples. Le manque de concurrence pour un bien en est un notamment, surtout si la demande existe.

C’est le cas, par exemple, des maisons de repos, qui attisent de plus en plus l’intérêt des gérants de sicafi par exemple en Belgique.

 Parce qu’il avait observé que la concurrence fait défaut pour la ligne de chemin de fer, le groupe financier Berkshire Hathaway, dirigé par Warren Buffett, s’était permis d’acquérir Burlington Northern Santa Fe pour… 26,5 milliards de USD en 2006. Et on pourrait ainsi multiplier les exemples. 

Pour d’autres raisons, des entreprises sont passées maîtres dans le « pricing power ». « Citons, parmi les cas les plus célèbres, Hermes, BMW, Louis Vuitton, et Actimel (Danone), dont la marque à elle seule assure leur base de clientèle fidèle », affime Catherine Delhaye, gestionnaire de fonds d’actions belges chez Dexia Asset Management. « Quels que soient les prix, des gens sont prêts à débourser ce qu’il faut pour un bien. Il est bien sûr plus facile d’augmenter les prix », explique-t-elle. 

Capacité d’innovation

En dépit des idées parfois répandues sur les marchés, tous les secteurs d’activité peuvent, en réalité, être concernés par le « pricing power ».

Dans le cadre de la publication de ses résultats jeudi, le groupe chimique belge Solvay avait ainsi indiqué qu’il avait pu augmenter les prix dans sa division plastique, en raison d’une forte demande.  « En règle générale, souligne la gestionnaire de Dexia, il suffit pour les entreprises d’être capables d’innover. Qu’on se souvienne de la sortie il y a quelques années des premiers écrans plats, dont les prix étaient nettement plus élevés qu’aujourd’hui. Les clients acceptaient de payer pour avoir la primeur ».

 Marc Collet/L’Echo/fev11

EN COMPLEMENT : Quelles sont justement celles qui comportent de tels attributs en Suisse?

  Sans hésiter Richemont et Swatch Group, qui possèdent plusieurs marques horlogères à fort pricing power. Cartier et Van Cleef & Arpels recèlent ces qualités dans la joaillerie par ailleurs, s’agissant de Richemont.

Dans l’industrie agroalimentaire, Nestlé et Lindt & Sprüngli ont également le pouvoir de rehausser leurs prix. Du moins pour différentes lignes de produits de Nestlé et pour la seule marque internationale de chocolat haut de gamme (premium), à savoir Lindt, en ce qui concerne Lindt & Sprüngli.

Ces aptitudes sont le reflet d’un avantage compétitif, non seulement foncièrement stable, mais se renforçant continuellement. On peut aisément imaginer que ces entreprises internationales seront encore plus fortes dans cinq, dix ou vingt ans, notamment avec une présence toujours plus importante sur les marchés émergents.

Devenu le leader européen de la technologie sanitaire grâce à une politique d’innovation exemplaire, Geberit joue également dans un tel registre. Alliée à une performance des produits et à une qualité de service irréprochable, sa culture de l’innovation positionne Geberit comme un créateur de solutions nouvelles qui est à même d’imposer ses prix.

A une bien plus petite échelle, Uster Technologies, qui innove constamment, exploite une base de données unique en matière de test et certification dans l’industrie textile et est présent sur tous les grands marchés émergents, spécialement la Chine, l’Inde et le Brésil, peut également imposer ses prix de vente.

SGS , Kühne & Nagel ou Schindler sont d’autres groupes globaux  qui possèdent un pricing power, bien qu’ils relatent chacun une certaine pression sur les prix dans certains segments.

A l’aune de la marge brute, les techniques médicales restent attractives avec des firmes telles que Sonova, Synthes, Straumann ou Nobel Biocare.

source Agefi fev11

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