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La Réflexion du Jour : L’allocation mondiale du revenu est inefficace par Patrick Artus

La Réflexion du Jour :  L’allocation mondiale du revenu est inefficace par Patrick Artus

L’allocation mondiale du revenu se déforme de plus en plus :

 – en faveur des pays exportateurs de pétrole et des pays chroniquement excédentaires (Chine autres pays d‘Asie), qui épargnent une fraction importante de leur revenu sous la forme d’actifs improductifs (dette publique des pays de l’OCDE) ;

– à l’intérieur des pays de l’OCDE, en faveur des entreprises, ce qui génère des profits supérieurs aux besoins d’investissements et qui sont utilisés de manière stérile (rachats d’actions, placements financiers).

 Les prix des matières premières élevés sont évidemment favorables aux pays producteurs de matières premières, dont certains font une utilisation efficace de ces revenus. Mais au total, ils transforment surtout du revenu en épargne inefficacement utilisée,

il en est de même pour la déformation excessive du partage des revenus au détriment des salariés. Epargne inefficacement utilisée veut dire freinage de la croissance potentielle du Monde à terme.

source : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=56844

Que penser du débat sur les salaires dans la zone euro ?

J. C. Trichet a dit que, dans les circonstances présentes (inflation due aux prix des matières premières), des hausses de salaires dans la zone euro seraient « une bêtise » ; beaucoup d’hommes politiques des pays de la zone euro ont réagi assez négativement à cette déclaration. Que penser du débat qui s’installe ainsi sur les salaires dans la zone euro ?

 D’un point de vue positif, il est clair que la seule manière d’éviter des hausses de taux d’intérêt de la BCE est qu’il n’y ait pas d’indexation des salaires à l’inflation qui vient des hausses des prix des matières premières, ou de hausse des salaires quelle qu’en soit la cause ; seulement l’absence de « second round effects » et de hausses supplémentaires des salaires peut empêcher la BCE de monter ses taux directeurs.

 D’un point de vue normatif, il faut se demander si le poids de la hausse des prix des matières premières doit plutôt être supporté par les entreprises (ce qui est le cas si les salaires augmentent en réaction à l’inflation, ou même davantage avec une politique volontariste de soutien de la demande), ou plutôt par les ménages (ce qui est le cas si les salaires ne sont pas indexés et n’augmentent pas).

Dans les pays où les profits très élevés et non investis apparaissent (Allemagne, Pays-Bas, Finlande, Belgique, Autriche, Grèce, Irlande) les hausses de salaires sont favorables ;

 dans les pays où la profitabilité est déprimée (France, Italie, Portugal) elles sont à bannir car elles mettraient en danger les entreprises.

 Il ne peut donc pas y avoir de règle commune pour la zone euro en matière de hausse des salaires.

source :  http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=56879

EN LIEN : http://bercy.blog.lemonde.fr/2011/02/28/une-hausse-des-salaires-mettrait-en-danger-les-entreprises-selon-natixis/

2 réponses »

  1. Pardonnez mon ignorance, mais comment une épargne pourrait-elle être ‘inefficace’? Sauf a imaginer que l’épargnant remplisse son matelas avec des billets, cette épargne travaille, d’une manière ou d’une autre. Du point de vue d’un gouvernement l’épargne est inefficace, ne générant pas de rentrées fiscales immédiates, mais l’est elle du point de vue de l’économie?
    En bonne théorie Keynesienne la dette publique n’est elle pas ‘productive’? (c’est me semble-t-il l’avis de Bernanke), il n’y a pas que les revenus engendrés pour les détenteurs de cette dette, il y a aussi des dividendes politiques. Voir l’impact que peut avoir la chine détentrice des créances des états unis.
    Je suis plus convaincu par l’argument sur la nocivité d’une règle commune sur la hausse des salaires.

    • Les marchés financiers ont me semblent ils 2 vertus principales et par là même trouvent et prouvent leur utilité : la formation des prix boussole de l’entrepreneur, de l’épargnant et de l’investisseur et l ’optimisation de l’allocation du capital vers les projets les plus judicieux et pertinents en termes de creation de richesse pour l’ensemble des populations…Pour faire vite les marchés financiers permettent à l’échelle planètaire une rencontre optimale entre les porteurs de projets et l’argent des épargnants…cela passe bien evidement par des intermédiares que sont les fonds de pension , les assureurs, les banques…
      Que dénonce artus : le gaspillage de l’épargne (qui est rappelons le une denrée rare et le fruit du travail de plusieurs générations) dans des projets qui n’en sont pas et qui ne constitue en rien des projets créateurs de richesse pour l’avenir, bref un complet détournement de qui fait la force du vrai capitalisme au profit d’une minorité de kleptocrates…dont Bernanke est devenu aujourd’hui le parfait symbole en voulant maintenir a nimporte quel prix le système aussi biaisé soit il : pretend and extend… (prolonger et faire semblant)…étant devenu sa devise…..
      il s’en suit que face à une politique de l’offre viciée ou règne une totale distorsion et des revenus (répartition capital/travail) et des marchés (aux mains des Etats) Artus réclame de manière circonstanciée en zone euro une augmentation des salaires seule désormais porte de salut pour les classes moyennes..

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