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En pleine tourmente géopolitique l’indice boursier des valeurs saoudiennes s’est effondré

En pleine tourmente géopolitique l’indice boursier des valeurs saoudiennes  s’est effondré 

source Bespoke

La déstabilisation des pays voisins engendre une baisse importante de l’indice Tadawul All-Share. Il a chuté de 20% en deux semaines.

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Malgré les remous observés sur la bourse saoudienne au cours des deux derniers jours, la situation en Arabie Saoudite reste calme.  Robert Eid, CEO d’Arab National Bank à Riyad, attribue la forte baisse de l’indice actionnaire TASI (Tadawul All-Share Index) à l’inquiétude engendrée par les troubles en Libye et surtout par l’agitation à Bahreïn, au Yémen et – de manière plus inattendue – dans le Sultanat d’Oman, voisins immédiats de l’Arabie. Cette inquiétude purement psychologique, n’est pas basée sur les fondamentaux économiques. La situation économique et financière de l’Arabie – ainsi que celle du Qatar – est excellente avec une balance des paiements largement excédentaire (52 milliards de dollars en 2010).

Les mesures prises par le roi Abdallah à son retour en février semblent avoir prévenu les tensions. Elles comportaient un volet social concernant les fonctionnaires (intégration d’une prime de 15% dans leurs salaires) et les étudiants à l’étranger ainsi que l’annonce d’un package financier de 36 milliards de dollars destiné à l’éducation, à l’infrastructure et à la santé qui n’est que le premier volet d’un programme plus substantiel de 400 milliards à répartir sur les quatre prochaines années. Pour l’instant, l’économie tourne sans heurts – business as usual.

Il n’en reste pas moins que l’indice TASI a accusé hier une nouvelle baisse de 3,9% à 5323,27, son niveau le plus bas depuis avril 2009. Il avait déjà baissé mardi de 6,78% à 5538,72 consécutivement à une chute de 5,15% au cours des deux jours précédents. Sur les treize dernières sessions, la valeur des titres échangés sur le Tadawul est tombée de 20%.  Pour Robert Eid, une intervention gouvernementale sur le marché des actions reste une possibilité qui, d’après certains observateurs, pourrait avoir été mise en œuvre il y a peu de temps.

La chute du Tadawul a donné le ton aux autres marchés de la zone. L’indice DFM de Dubai est en retrait de 3,5% à 1374,43, le marché du Qatar de 3,6% à 7657,47, le benchmark du Koweit de 2,6% à 6157,70 et Abu Dhabi de 1,8% à 2527,40. Pendant ce temps, le Brent crude est monté à 116,37 dollars le baril (livraison d’Avril).

Les évènements dans la région du Golfe Persique se précipitent à un rythme qui surprend les observateurs.

Suite aux troubles de la semaine dernière, le prince Salman de Bahreïn déclarait lundi, selon l’agence gouvernementale BNA, qu’il pensait pouvoir établir le dialogue avec les manifestants et a estimé que «les mesures prises dans les derniers jours avaient apaisé la situation et restauré un climat propice au dialogue à Bahreïn. Cependant certains continuent à bloquer la réforme».

Au cours du week-end dernier l’Emir de Qatar a déjoué un coup d’état militaire visant à le renverser alors que simultanément une partie de sa propre famille contestait sa légitimité en critiquant le comportement de son épouse jugé déshonorant en raison de ses apparitions  publiques.

Les manifestations qui ont eu lieu entre Muscat et Sohar à Oman lundi se sont déroulées pacifiquement de même que celles de Salalah et de Buraimi mardi. Les manifestants ont réclamé du travail, des hausses de salaire et le jugement de certains ministres qu’ils soupçonnent de corruption.

Les six membres du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCG) – l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar – ont initié des pourparlers diplomatiques visant à la conception d’un plan de soutien de Bahreïn et du Sultanat d’Oman pour en améliorer les conditions économiques et sociales et créer des opportunités d’emploi et de logements.

Nicolette de Joncaire/Agefi mars11

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