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Après un plongeon momentané, les cours du cacao battent deux records à la hausse

Après un plongeon momentané, les cours du cacao battent deux records à la hausse

Il est parfois difficile de comprendre le comportement des cours. Ceux du cacao se sont brutalement effondrés mercredi 2 mars dernier, à New York. Un ordre de vente massif avait déclenché d’autres ordres de vente « stop », automatiques ceux-là, ce qui a accéléré le plongeon : – 12,5 % en quelques secondes ! L’intercontinental Exchange à New York est alors intervenu pour interdire les transactions sous les 3 400 dollars, ce qui a immédiatement fait remonter les cours, mais aussi lésé les opérateurs qui s’étaient aventurés en dessous.   

Certains sont très mécontents, ils seraient plus favorables à des limites journalières de baisse ou de hausse, ou à l’interruption des échanges quand les cours sont trop volatils. Oubliant cet incident technique, les cours ont ensuite atteint un nouveau pic à Londres, et deux nouveaux records de 32 ans à New York, jeudi 3 et vendredi 4 mars, où le contrat livrable en mars a dépassé les 3 800 dollars, avant de rebaisser à la clôture, prises de bénéfice oblige. 

Beaucoup d’opérateurs se sont donc rués sur le marché à terme avant le week-end pour couvrir leurs achats de cacao. Ils sont majoritairement pessimistes sur l’approvisionnement ivoirien, le premier au monde. Plus que la prolongation de l’embargo sur les exportations de cacao, ils craignent la dégradation de la situation politique, qui s’apparente aujourd’hui à un état de guerre civile. Etant donné l’insécurité et le manque de liquidités financières pour tous les acteurs, des paysans aux transporteurs et aux stockeurs, comment la récolte secondaire de cacao en Côte d’Ivoire, celle qui commence au printemps, peut-elle se dérouler normalement ? Les fèves ne peuvent pas non plus rester indéfiniment dans les entrepôts sans s’abîmer.

Cacao ivoirien: l’Etat prend le contôle de l’achat et de l’exportation

Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a décrété la prise de contrôle par l’Etat de l’achat et de l’exportation de cacao, dont le pays est premier producteur mondial, alors que ces activités étaient jusque-là dominées par des multinationales. Selon une ordonnance lue sur la télévision publique RTI, «l’achat du café et du cacao aux producteurs et aux groupements de producteurs s’effectue exclusivement par l’Etat sur l’étendue du territoire national». Le café et le cacao représentent 40% des recettes d’exportations de la Côte d’Ivoire et environ 20% de son PIB.

Dans ce contexte morose, l’annonce d’une récolte de qualité en Indonésie, le troisième producteur mondial, ne rassure pas : elle n’est pas abondante, cette année.

 Les intervenants sur le marché du cacao ne croient pas non plus aux prévisions optimistes de l’Organisation internationale du cacao, selon lesquelles la production mondiale de cette campagne, qui s’achève fin septembre, serait excédentaire de 119 000 tonnes, après un déficit de 66 000 tonnes l’an dernier, d’autant que les besoins de broyage pour l’industrie du chocolat auront dans le même temps augmenté de 3 %.

Par Claire Fages/rfi mars11

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