Les Vices du Capitalisme

Wall Street Journal : Les banques US face au piège du dividende

Wall Street Journal : Les banques US face au piège du dividende 

Les banques sont pour l’essentiel dépendantes de la conjoncture économique. Aussi, l’ampleur et la portée des retours sur capitaux autorisés vendredi par la Réserve fédérale des Etats-Unis ont-t-elles quelque peu surpris.

La banque centrale des États-Unis a indiqué vendredi qu’elle autorisait certaines des dix-neuf plus grandes banques américaines à verser de nouveau des dividendes ou à les augmenter, à l’issue de nouveaux tests de résistance bancaire.

À la suite de cet examen baptisé «Vérification et analyse complète du capital», «quelques établissements devraient reprendre des versements de dividendes ou les augmenter, racheter des actions, ou rembourser à l’État son capital», indique la Réserve fédérale dans un communiqué.

La Fed précise qu’elle ne publiera pas de résultats détaillés de ces nouveaux tests, mais que les banques s’y étant soumises en seront informées individuellement d’ici à lundi.

Elles recevront une analyse plus complète des plans de capitaux qu’elles ont présentés à la Fed «le mois prochain».

 La Fed considère l’économie américaine si faible que la semaine dernière, elle a réaffirmé son engagement à pousuivre son programme de rachat d’obligations d’Etat de 600 milliards de dollars. Pourtant, cela ne l’a pas empêchée de donner son feu vert à l’augmentation des dividendes de grandes banques, et même, dans certains cas, à d’importants rachats d’actions. Ce qui surprend, c’est surtout « l’ampleur et le moment » où interviennent ces décisions, note l’analyste de Credit Suisse Moshe Orenbuch

La banque américaine J.P. Morgan Chase (JPM) a ainsi annoncé qu’elle allait relever le montant de son dividende annuel d’environ 3,1 milliards de dollars, mais aussi qu’elle prévoyait de racheter environ 8 milliards de dollars d’actions en 2011. 

Et, du côté de Wells Fargo (WFC), l’accord de la Fed au rachat de jusqu’à 6,4 milliards de dollars d’actions au total au cours de Bourse de vendredi a fait paraître bien dérisoire en comparaison le relèvement du dividende annuel d’approximativement 1,5 milliard de dollars. 

On peut discerner une certaine logique dans le fait d’accorder aux banques une plus grande latitude en matière de rachats d’actions: les investisseurs considérent trop souvent les dividendes comme sacrosaints, et il n’est pas étonnant que, même lorsque la crise du crédit s’intensifiait, les banques étaient opposées à les réduire. 

Mais les entreprises rachètent généralement des actions durant les périodes les moins fastes, et les investisseurs n’en tirent pas toujours de bénéfices, car ces opérations se font en parallèle d’émissions d’actions réservées aux salariés.

 Les banques sont tombées dans ce piège avant la crise. En 2005 et 2006, les 24 banques de l’indice sectoriel de KBW ont dépensé quelque 70 milliards de dollars pour racheter leurs propres actions, et bon nombre d’entre elles se sont malgré tout retrouvées avec des capitaux insuffisants quand les marchés se sont finalement effondrés, ce qui a nécessité la mise en place de plans de sauvetage par le gouvernement. 

Les actionnaires, tout comme la Fed ne peuvent qu’espérer que les banques ne vont pas à nouveau acheter massivement au plus haut pour finir par vendre en bas de cycle.

 -David Reilly, The Wall Street Journal mars2011

http://online.wsj.com/article/SB20001424052748703512404576209043458872696.html

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