Asie hors émergents

Japon : Sony, Toyota et Honda frappés par la pénurie de pièces détachées

Japon :  Sony, Toyota et Honda frappés par la pénurie de pièces détachées

 

La double catastrophe qui a frappé le Japon continue d’avoir des répercussions négatives sur les entreprises de l’Archipel. Toyota et Honda reportent le redémarrage des chaînes d’assemblage, tandis que Sony suspend la production sur cinq sites.

PLUS DE PENURIE EN SUIVANT :

Le redémarrage des chaînes d’assemblage de Toyota n’interviendra que le 27 mars au plus tôt, en raison d’une pénurie de pièces comme les équipements électroniques et les produits caoutchouc, a précisé le premier constructeur mondial. Le déficit de production pour Toyota atteindra 140.000 véhicules en cas de reprise à cette date. Le constructeur nippon a en revanche repris jeudi la production de pièces détachées destinées au marché intérieur, et lundi celles alimentant les marchés étrangers.

De son côté, Honda, deuxième constructeur japonais (ex aequo avec Nissan), avait prévu de suspendre la production de ses voitures et deux roues dans ses trois usines jusqu’à mercredi. Mais le constructeur ne reprendra pas la production avant le 28 mars. Honda décidera ou non de relancer la production à cette date en fonction de «l’état de récupération de la société japonaise dans son ensemble comme de ses chaînes d’approvisionnement».

Sony, le plus grand exportateur japonais d’appareils électroniques, suspend jusqu’à fin mars la production sur cinq sites. L’entreprise fait elle aussi face à une pénurie de pièces détachées. Les fabriques concernées par cette interruption sont situées dans le centre et le sud du pays et produisent notamment des écrans LCD pour télévisions, des caméras, des GSM et des microphones. Le nombre total de sites japonais à l’arrêt chez Sony s’élève ainsi à douze. Sept autres entreprises situées dans la région de Tokohu ont en effet dû cesser leurs activités. Sony, qui n’exclut pas la possibilité de transférer temporairement une partie de sa production à l’étranger si la pénurie se poursuit, a toutefois annoncé mardi la reprise des activités dans sa fabrique de batteries de Shomotsuke, au nord de Tokyo.

Trois causes principales découlant du séisme handicapent le redémarrage industriel, avec des effets de grande amplitude.

Primo, les dégâts causés aux moyens de production, y compris la disparition de salariés.

Deuxio, la mise hors service de 14 réacteurs nucléaires, dont ceux de Fukushima, qui force à des coupures planifiées d’électricité pour réguler la demande.

Tertio, les dysfonctionnements des réseaux de transport et la rupture des chaînes logistiques.

Les préfectures de Myagi et Fukushima, les plus dévastées, comptent au moins sept importantes usines d’équipementiers pour l’automobile qui sont actuellement à l’arrêt.

La Banque mondiale a estimé que les catastrophes qui ont frappé l’Archipel devraient coûter entre 122 et 235 milliards de dollars, soit entre 2,5 et 4% du PIB de la troisième puissance économique mondiale.

A noté que le président de Tokyo Stock Exchange a déclaré qu’il n’envisageait pas de réduire les heures de cotation de la bourse de Tokyo pour faire face à la pénurie de l’électricité .

source agences mars11

 EN COMPLEMENT : La Banque du Japon inonde le marché de liquidités

La BoJ a porté à quelque 39.000 milliards de yens les sommes mises à la disposition des banques depuis le séisme.

La Banque du Japon (BoJ) a réussi à stabiliser la situation économique de l’archipel en procédant à des injections records de yens dans le circuit bancaire depuis le séisme du 11 mars, mais des solutions plus pérennes vont être nécessaires pour relancer le pays. «Ils font un peu comme les pompiers pour les centrales nucléaires, ils inondent de liquidités pour pallier le risque. Ce qu’on a trouvé de mieux jusqu’à présent», résume Jean-Louis Mourier, du cabinet Aurel. Mardi, la banque centrale nippone a encore proposé 2.000 milliards de yens (17 milliards d’euros) supplémentaires au marché.

Depuis le séisme, qui a fait plus de 20.000 morts et disparus et paralysé des pans entiers de l’économie, la banque centrale nipponne a porté à 39.000 milliards de yens (339 milliards d’euros) les sommes mises à la disposition des banques de l’archipel pour les aider à soutenir l’activité. «Les montants annoncés sont impressionnants mais ce sont des fonds proposés à des taux à quasiment zéro, à disposition des banques qu’elles prennent ou pas, suivant les besoins», explique M. Mourier.

Laisser un commentaire