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Risque Nucléaire /Japon : Nouvelle urgence à Fukushima

Nouvelle urgence à Fukushima

La centrale de Fukushima affronte un nouveau défi: l’eau qui a servi à refroidir ses réacteurs est elle-même devenue source de contamination

A Fukushima, une urgence a chassé l’autre. Durant les premiers jours de l’accident, la priorité avait été de refroidir les réacteurs endommagés de la centrale et ­d’empêcher la mise à nu de leur combustible en les arrosant abondamment. Aujourd’hui, alors que ce premier but a été au moins temporairement atteint, elle est d’empêcher les énormes quantités d’eau ainsi répandues, et devenues entre-temps très radioactives, de s’écouler en mer. Une gageure puisqu’il s’agit d’y parvenir sans laisser les installations se réchauffer à nouveau…

PLUS DE RISQUE EN SUIVANT :

Arroser ou ne pas arroser? Telle est la question.

 Il serait facile d’y répondre si la centrale était mieux équipée. Mais une fois encore les ingénieurs de Tepco n’avaient pas prévu le cas de figure. Alors que l’alimentation électrique qui avait tant manqué au début de l’accident est à nouveau disponible, tandis que les circuits de refroidissement, longtemps en panne, se sont remis à fonctionner, ce sont cette fois les bassins d’évacuation qui manquent. Et l’eau contaminée a commencé à se répandre dans la centrale, formant ici des flaques et remplissant là des caniveaux.

Tepco continue à jongler avec les problèmes. En ce début de semaine, il a ralenti l’injection d’eau dans le réacteur 2 dans l’espoir de limiter les fuites. Mais il a dû parallèlement arroser davantage le réacteur 1 en proie à une soudaine hausse de température, tout en disposant des sacs de sable et du ciment pour éviter qu’une tranchée ne déborde et ne déverse son contenu dans l’océan.

Le risque ne peut être négligé. L’Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a estimé la radioactivité de l’eau qui a rempli les bâtiments des turbines. Ses conclusions: le débit de dose reçu au contact du liquide se monte à 1 sievert par heure, soit à mille fois la dose annuelle maximale autorisée pour le public.

Les principaux radionucléides à l’origine de cette contamination sont deux substances volatiles caractéristiques des accidents nucléaires, l’iode et le césium. Mais du plutonium a également été découvert dans le sol de la centrale. Et dans les circonstances présentes ce métal lourd, donc en principe peu mobile, est susceptible de se répandre dans la nature grâce au ruissellement des eaux. L’activité des échantillons, qui variait de 0,18 à 0,54 becquerel par kilo, est trop infime pour représenter un danger pour la santé humaine, a assuré un représentant de l’Agence japonaise de sûreté nucléaire. Mais l’homme s’est dit en même temps «peu optimiste»: une telle présence signifie que le mécanisme de confinement du combustible est rompu.

La mer n’a pas attendu cette semaine pour subir les effets de l’accident. Elle a d’ores et déjà avalé des rejets directs de la centrale, ainsi que des radioéléments propulsés dans les airs, poussés vers l’est par les vents et rabattus sur ses flots. Des taux de radioactivité 1850 fois supérieurs à la valeur relevée en temps normal ont été enregistrés samedi dernier à 300 mètres au large de Fukushima. Déjà supérieurs de 50% à ceux enregistrés deux jours avant, ils sont susceptibles de s’élever encore sensiblement si de grosses quantités d’eau contaminée parviennent à s’échapper.

Ce nouveau risque ne signifie pas une absence de progrès. A tout prendre, une telle pollution vaut mieux qu’une pollution atmosphérique, a confié au Monde Thierry Charles, directeur de la sûreté des installations nucléaires à l’IRSN. «Elle est beaucoup plus maîtrisable, explique ce spécialiste. On peut interdire à la population de consommer des produits marins, on ne peut pas l’empêcher de respirer.»

Pendant ce temps, sur la terre ferme, la situation ne semble toujours pas stabilisée. Des poches de contamination radioactive ont été repérées bien au-delà de la zone de sécurité de 30 kilomètres établie autour de la centrale. Le phénomène, déjà observé après l’accident de Tchernobyl, s’explique par l’action irrégulière des pluies qui forment des dépôts en «taches de léopard».

Confronté à ce problème, le premier ministre japonais Naoto Kan a déclaré devant le parlement qu’il étudiait la possibilité d’élargir de 10 kilomètres la zone à vider de sa population, soit de la faire passer d’un rayon de 20 à un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale. Une décision lourde de conséquences puisqu’elle supposerait le départ de 130 000 habitants en plus des 70 000 déjà évacués à la mi-mars.

Des traces de radioactivité sans danger cette fois pour la santé humaine ont été décelées beaucoup plus loin à la ronde. Les gouvernements sud-coréen, chinois et philippin ont assuré en début de semaine avoir détecté de très faibles quantités d’iodes 131 provenant de la centrale de Fukushima. Plus étonnant encore: selon l’Agence américaine de l’environnement, de l’eau de pluie prélevée dans le nord-est des Etats-Unis, soit dans les Etats de Pennsylvanie et du Massachusetts, contenait pareils résidus de l’accident.

Il reste à savoir si la centrale de Fukushima va encore émettre beaucoup de poussières radioactives. Mais personne n’ose s’avancer sur ce point. Le vice-président de Tepco, Sakae Muto, l’a lui-même avoué lundi: «Nous n’avons pas de calendrier concret nous permettant actuellement de dire dans combien de mois, ou d’années, la crise sera terminée.»

Par Etienne Dubuis/le temps mars2011

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«La catastrophe, le fruit de l’imprudence des hommes»

 Propos recueillis par Philippe Pons tokyo/Le Temps

L’ex-gouverneur de la préfecture de Fukushima porte un regard accusateur sur la politique nucléaire japonaise

Depuis des années, des personnalités politiques ont mis en cause le manque de transparence de la politique nucléaire japonaise. C’est le cas de l’ancien gouverneur de la préfecture de Fukushima, Eisaku Sato, qui avait engagé une bataille contre Tokyo Electric Power Company (Tepco), le propriétaire et l’exploitant de la centrale de Fukushima.

Réélu à cinq reprises, hostile à la politique  du premier ministre Junichiro Koizumi (2001-2006), cet ancien diplomate et sénateur, âgé de 71 ans, fut, entre 1988 et 2006, à la tête de la préfecture où il réside toujours.

Depuis des années, Tepco a falsifié des documents d’inspection. Vous-même, avez-vous pu constater ces malversations?

Eisaku Sato: Il n’y a pas que Tepco qui est en cause. En 2002, mon administration a reçu un document de l’Agence pour la sécurité nucléaire et industrielle (NISA) nous informant que Tepco avait reconnu avoir falsifié le contenu de rapports d’inspection concernant des dégâts détectés sur l’enveloppe du cœur de deux réacteurs dans Fukushima Daiichi. J’ai pensé qu’une telle attitude était inadmissible, aussi bien de la part de Tepco que de NISA, l’organisme d’Etat chargé de la surveillance du fonctionnement des réacteurs nucléaires, qui avait gardé secrète cette information alors qu’elle leur avait été révélée deux ans auparavant. Ce scandale a entraîné la fermeture du réacteur No 1 et l’année suivante de 16 autres réacteurs pour procéder à des inspections. Jusqu’au 11 mars, je suis resté obsédé par ce cauchemar de falsification, lourd de présages. Ce que je redoutais s’est révélé exact.

Au début des années 2000, vous avez reçu une vingtaine de lettres d’employés de sous-traitants de Tepco se plaignant du non-respect des normes de sécurité à la centrale…

Nous avons commencé à recevoir des «notifications de l’intérieur» de la part de ceux qui ne faisaient plus confiance à l’autorité de surveillance. Ces lettres, qui résonnaient comme des appels désespérés, reflétaient l’inquiétude des employés pour leur sécurité en raison des conditions de travail.

Les auteurs disaient qu’ils de­vaient effectuer les travaux d’inspection deux fois plus rapidement que le prescrivaient les directives. Sans donner les noms, j’ai fait part du contenu de ces lettres à l’autorité de surveillance. J’ignore les suites qui ont été données à ces notifications après que j’ai quitté mes fonctions en 2006.

La responsabilité de la catastrophe actuelle revient-elle uniquement à Tepco?

La catastrophe à laquelle nous assistons a été provoquée par l’imprudence des hommes due à une dégradation progressive du processus de décision politique. Des voix se sont élevées depuis des années pour demander que l’organisme de surveillance soit séparé du Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI). En d’autres termes, l’organe de surveillance est dans la mouvance de l’administration qui promeut la construction des centrales. On peut difficilement en attendre qu’elle soit très regardante. Le Japon passe pour un pays démocratique. Il l’est jusqu’à un certain point. Mais bien des décisions sont prises en fonction d’intérêts opaques et bien des domaines sont gangrenés par la corruption.

Pensez-vous que la gestion de l’énergie nucléaire doit être laissée à des entreprises privées, guidées par le principe de rentabilité, ou bien par l’Etat?

Je ne pense pas que le problème se pose en ces termes. La tragédie de Tchernobyl s’est produite dans une centrale sous contrôle de l’Etat. Au Japon, c’est une entreprise privée, mais la question de fond reste le contrôle démocratique du processus décisionnel.

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La peur du plutonium Par Lucia Sillig/Le Temps

Le plutonium suscite énormément de craintes. Pourquoi cet élément a-t-il si mauvaise réputation?

Rayonnement. Le plutonium émet ce qu’on appelle des rayons alpha. Contrairement aux rayonnements émis par d’autres éléments radioactifs, ceux-ci ont une faible capacité de pénétration. «Ils sont arrêtés par les couches extérieures de la peau», précise Bernd Krusche, physicien nucléaire et des particules à l’Université de Bâle. Sur place, où le personnel est équipé de combinaisons et de masques, le plutonium ne présente donc pas de danger immédiat.

Incorporation. Le gros risque est qu’il soit incorporé d’une manière ou d’une autre: en le respirant ou l’ingérant, poursuit le spécialiste. Une fois dans le corps, les rayons alpha à faible dose peuvent engendrer des mutations génétiques et entraîner des cancers. En grande quantité, ils attaquent directement le fonctionnement des cellules proches et détruisent les tissus et les organes. Le plutonium – dont on ne trouve aucune forme stable dans la nature – est aussi un métal lourd, extrêmement toxique.

Doses. Les doses létales sont infimes, mais celles détectées sur le site de Fukushima le seraient visiblement encore plus, selon Tepco qui estime qu’elles ne présentent pas de risque sanitaire majeur. Une analyse partagée par plusieurs experts. La société japonaise ajoute que le niveau de plutonium résultant des incidents récents n’excède pas les traces des essais nucléaires en plein air du siècle passé encore présentes dans l’environnement.

Volatilité. En outre, cet élément a l’avantage d’être peu volatil. «Il ne se disperse pas facilement, observe Bernd Krusche. C’est plutôt un problème local.» Heureusement, puisque, quand il s’installe, c’est pour longtemps. Il faut par exemple 24 000 ans pour que la moitié des radionuclides de plutonium-239 se désintègrent.

Réacteurs. Les spécialistes s’inquiètent surtout de savoir ce que la présence de ce plutonium signifie sur l’état des réacteurs. Il pourrait provenir du réacteur n° 3, qui utilise comme combustible un mélange d’oxyde d’uranium et de plutonium, appelé MOX. Mais l’élément est aussi présent dans les autres, ainsi que dans le combustible usé.

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Fukushima, le suivi journalier

Du plutonium 238, 239 et 240 a été détecté dans le sol à cinq endroits de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Suite à cette découverte, aucune surprise de la part de Tepco qui souligne: «il s’agit de quantités infimes qui ne posent aucun danger pour la santé».

Cependant, cet indice confirme des dommages graves sur le réacteur No 3. Avant cette annonce Greenpeace classait cet accident au niveau 7 soit l’équivalent de Tchernobyl et demandait que la zone de sécurité soit élargie à 40 km de la Centrale

Tepco, l’opérateur de la centrale, a reconnu pour la première fois que de l’eau fortement radioactive s’était échappée des bâtiments des réacteurs. Cette eau utilisée pour refroidir les réacteurs pourrait avoir ruisselé jusqu’à l’océan Pacifique. En effet, les niveaux de radioactivité seraient identiques à ceux mesurés à l’intérieur des bâtiments et de l’eau fortement radioactive a été découverte dans les tunnels passant sous les bâtiments des réacteurs 1, 2 et 3, et débouchant à l’extérieur.

Des traces de radioactivité provenant de Fukushima ont été relevées dans de l’eau de pluie aux USA (Pennsylvanie et le Massachusetts). Dans l’Ohio, les chercheurs ont indiqué qu’ils avaient découvert de faibles niveaux d’Iode 131 dans des eaux de pluie récupérées sur le toit d’un immeuble de cet Etat

Le premier ministre japonais Naoto Kan a annoncé que son gouvernement «était en alerte maximum pour éviter que la centrale accidentée de Fukushima ne provoque une catastrophe écologique. Nous ne pouvons pas nier que l’évaluation du danger d’un gros tsunami à l’époque a été largement erronée.» Il a finalement reconnu que la situation restait «imprévisible».

La colère des Japonais est en train de monter et pousse le Gouvernement à enfin se distancer de Tepco. Depuis le début de la catastrophe, l’opérateur de la centrale ne brille pas par sa transparence et ses capacités à maîtriser, ce qui devient de jour en jour, un monstre qui fait peur

La Chine et la Corée du Sud ont annoncé avoir à nouveau détecté de faibles quantités d’iode 131 radioactif provenant de Fukushima. Le ministère chinois de la santé a demandé aux autorités de 14 régions, dont Pékin et Shanghai, d’effectuer des tests de radioactivité sur l’eau et dans la nourriture. La Corée teste les poissons péchés dans ses eaux territoriales.

A la bourse, l’action de Tepco, a de nouveau plongé de 18,67%. Le titre a perdu plus de 75% de sa valeur depuis le début de la catastrophe. Le vice-président de Tepco, Sakae Muto, a regretté de ne pas pouvoir dire «dans combien de mois ou d’années» la crise sera finie.

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L’eau est impropre pour les bébés à Tokyo

Les autorités locales ont déconseillé de donner de l’eau du robinet aux bébés dans l’immédiat en raison d’un taux d’iode radioactif dépassant la limite légale admise. Certains produits agricoles ont également été interdits

La radioactivité a baissé au réacteur no 2 de la centrale nucléaire de Fukushima. Depuis le séisme et le tsunami ayant endommagé la centrale japonaise le 11 mars, la radioactivité a dépassé par moments les 10 000 microsieverts par heure.

Un taux d’iode radioactif dépassant la limite légale admise pour les bébés a toutefois été mesuré dans l’eau du robinet de Tokyo, ont annoncé mercredi les autorités de la capitale. Les produits agricoles de deux préfectures près de la centrale de Fukushima ont aussi été interdits.

Les autorités locales ont déconseillé de donner de l’eau du robinet aux bébés ou de l’utiliser pour préparer leurs biberons dans l’immédiat. Une concentration d’iode de 210 becquerels par kilogramme a été relevée sur des échantillons de l’eau courante, alors que la limite fixée par les autorités nippones est de 100 becquerels pour les bébés, a expliqué un responsable du gouvernement métropolitain de Tokyo.

Le Premier ministre japonais a ordonné mercredi l’interdiction du lait et de légumes à feuilles vertes provenant des préfectures de Fukushima et d’Ibaraki, au nord-est de Tokyo. Il a pris cette décision en raison de taux élevés de radioactivité liés à l’accident nucléaire de Fukushima.

Le ministre a demandé à la population de ne pas manger les légumes dans lesquels une radioactivité anormale a été détectée, notamment les épinards, les brocolis, les choux et les choux-fleurs. Il a en outre ordonné que les légumes à feuilles vertes de Fukushima et le lait cru et le persil d’Ibaraki ne soient plus vendus pour l’instant.

Des substances radioactives en quantités supérieures aux normes légales ont été détectées dans onze légumes dans des zones proches de la centrale nucléaire de Fukushima, a indiqué le ministère de la Santé. Du lait cru contaminé a également été trouvé dans la préfecture d’Ibaraki, a ajouté le ministère.

Les Etats-Unis ont eux aussi annoncé mardi qu’ils interdisaient l’importation de certains produits alimentaires provenant du Japon

Source Agence mars11

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Tepco passera-t-il en mains étatiques? Par Gabriel Sassoon/Le Temps

Les appels à la démission de son président «absent» se font entendre

Rumeurs de nationalisation, appels à la démission de son pré­sident, plongée à la bourse nippone. Tokyo Electric Power (Tepco) subit de plein fouet les répliques de sa gestion critiquée de la crise nucléaire. Mardi, la cotation du titre de l’exploitant de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi a été suspendue pour clôturer en baisse de plus de 18%. L’action de Tepco a perdu près des trois quarts de sa valeur depuis le début de l’accident, soit environ 27 milliards de francs.

Les investisseurs redoutent désormais que les finances de la firme ne soient secouées par une crise aussi aiguë que celle frappant la centrale. Les analystes se sont jusqu’à présent montrés confiants en la survie du groupe, faisant état de sa solidité financière et de ses réserves importantes. Ceux-ci mettent également en avant le soutien du gouvernement japonais qui lui permet d’être une des entreprises électriques les mieux notées au monde. La société serait ainsi «too big to fail» aux yeux de Tokyo.

Mais l’impuissance apparente de l’opérateur à arrêter les fuites radioactives semble toutefois changer la donne. L’agence de notation Moody’s a d’ailleurs décidé de réévaluer la note de Tepco. S’ajoute à cela une inconnue qui risque de porter un sérieux coup à l’entreprise: le montant des sommes à verser aux victimes irradiées.

Contradictions officielles

C’est sur ces incertitudes que s’est ouvert le débat sur la nationalisation de la compagnie. Yoshimi Watanabe, leader du parti d’opposition Your Party, affirmait vendredi lors d’une conférence de presse que le passage en mains étatiques semblait constituer la seule solution. Hier, le ministre délégué à la Stratégie nationale, Koichiro Gemba, a indiqué que celui-ci était une option possible, avant de se voir contredire par le porte-parole du premier ministre Naoto Kan, affirmant que rien n’était prévu en ce sens.

Cible privilégiée des critiques adressées à Tepco, son président, Masataka Shimizu, brille par son absence, symptomatique de la communication défaillante et sporadique du groupe. Après s’être exprimé le 13 mars – seulement 29 heures après les premiers incidents – lors d’une conférence de presse, puis par voie de communiqué le 18 mars, le Japonais de 67 ans est depuis aux abonnés absents. La presse nippone rapporte ces jours qu’il serait tombé malade peu après s’être fait sérieusement réprimander par le premier ministre. Il aurait ainsi passé une semaine en arrêt maladie. Les analystes estiment qu’il ne s’agit que d’une question de temps avant qu’il ne démissionne. Employé par la compagnie depuis 43 ans, Masataka Shimizu a accédé à son poste actuel en 2008.

Créé en 1951 après la privatisation du secteur, Tepco est le ­quatrième producteur mondial d’électricité et leader du marché japonais depuis une soixantaine d’années, place qu’il dispute à neuf autres compagnies d’électricité dans l’Archipel. Le groupe, qui emploie 38 227 employés, fournit du courant à neuf préfectures, dont celle de la mégapole de ­Tokyo. L’exploitant, qui compte 28,62 millions de clients, a dégagé un chiffre d’affaires de 50 milliards de francs lors de l’exercice fiscal 2009-2010. Tepco exploite 17 réacteurs nucléaires.

BILLET PRECEDENT : Risque Nucléaire / Japon : Chaos calme à Tokyo

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