Asie hors émergents

Risque Nucléaire/Japon : Taux d’iode très élevé au large de Fukushima

Risque Nucléaire/Japon : Taux d’iode très élevé au large de Fukushima

source The Big Picture

Experts français et robots américains à la rescousse de l’opérateur Tepco

Un taux d’iode radioactif 3355 fois supérieur à la norme légale a été mesuré dans l’eau de mer prélevée à 300 mètres au sud de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a rapporté mercredi l’agence de presse nippone Jiji. Il s’agit du plus haut niveau mesuré depuis le début de la catastrophe le 11 mars. Les fuites radioactives se sont multipliées depuis, l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs ayant probablement ruisselé jusqu’à l’océan Pacifique.

Les rejets radioactifs de Fukushima seront sans conséquence majeure à l’échelle planétaire, assurent les spécialistes, mais ils pourraient avoir un impact notable, voire durable, sur la vie marine au large de la centrale. L’océan Pacifique agit comme un «réservoir» gigantesque où ces polluants se diluent très rapidement sous l’effet du brassage des courants et des marées. Mais des organismes marins, notamment les algues et certains mollusques, peuvent à leur tour les «reconcentrer» au point de devenir eux-mêmes toxiques.

Les autorités japonaises ont assuré mercredi étudier toutes les options pour réduire les émissions radioactives et évacuer des tonnes d’eau contaminée à la centrale. Y compris en recouvrant les réacteurs d’une bâche spéciale ou en utilisant les réservoirs d’un tanker.

PDG hospitalisé

L’opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco), a accepté l’aide d’experts du groupe nucléaire français Areva, spécialisés dans la décontamination des rejets radioactifs. Le Ministère américain de l’énergie a pour sa part mis à sa disposition des robots résistant aux radiations, capables de recueillir des informations sur les réacteurs dans des endroits où la radioactivité est trop élevée.

Le gouvernement japonais a ­ordonné mercredi un contrôle ­urgent de tous les réacteurs nucléaires du pays, afin de s’assurer qu’ils ne rencontreront pas un jour les mêmes avaries que celles endurées par la centrale de Fukushima. Une lettre en ce sens a été adressée par le ministre de l’Economie, du commerce et de l’industrie, Banri Kaieda, aux PDG des neuf compagnies régionales d’électricité du Japon ainsi qu’à deux autres exploitants de centrales nucléaires. Le pays compte plus de 50 réacteurs, tous situés en bord de mer, sur un archipel qui est intégralement menacé de secousses sismiques.

Le PDG de Tepco, Masataka Shimizu, a été hospitalisé mardi soir, a annoncé sa compagnie, confirmant une information des médias qui ont précisé qu’il souffrait d’hypertension artérielle. Critiqué pour sa discrétion, le dirigeant était déjà tombé malade le 16 mars, soit cinq jours après le séisme, et avait pris une semaine d’arrêt de travail.

Toutes les éoliennes japonaises actuellement en fonction ont survécu au tremblement de terre, y compris les turbines semi-offshore situées à proximité de l’épicentre du séisme comme celles de Kamisu située à 300 km de l’épicentre.

Tepco envisage de bâcher les réacteurs 1, 2 et 3 afin de réduire les émissions radioactives dans la nature. Un tanker pourrait être utilisé afin d’évacuer l’eau contaminée utilisée pour refroidir les réacteurs. L’objectif est de limiter les rejets radioactifs dans l’océan Pacifique. 

Les actions de Tepco sont toujours en forte baisse à Tokyo, -17% . Depuis le début de la catastrophe, le titre a perdu 79%. Le Gouvernement japonais a démenti qu’il n’allait pas nationaliser l’entreprise afin de ne pas faire porter les coûts de la catastrophe sur les épaules des contribuables japonais.

Source agences mars2011

BILLET PRECEDENT :

Risque Nucléaire /Japon : Nouvelle urgence à Fukushima

Laisser un commentaire