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L’échec italien jette un froid sur les perspectives européennes

L’échec italien jette un froid sur les perspectives européennes

 Une exposition des Banques Européennes à la Dette italienne très importante

chart of the day, bank holdings of piigs' sovereugn debt, may 2011

L’Italie a enregistré la plus basse croissance de l’Union européenne sur la dernière décennie, a indiqué lundi l’Institut national des statistiques (Istat) en présentant son rapport annuel sur le pays.

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Avec un taux de croissance moyen de 0,2% sur la période 2001-2010 contre une moyenne annuelle de 1,1% pour l’Union européenne, l’Italie s’inscrit comme l’économie la moins dynamique d’Europe.Sur cette période, le rythme d’expansion de la péninsule a été inférieur d’environ la moitié par rapport au taux de croissance moyen européen et l’écart s’est nettement creusé au cours de la crise et de l’actuelle reprise, souligne l’Istat. En 2010, l’économie italienne a progressé de 1,3% contre un taux moyen de 1,8% dans l’Union européenne. Au premier trimestre 2011, l’Italie a enregistré un taux de croissance de 0,1% par rapport au trimestre précédent et de 1% par rapport au premier trimestre 2010 contre respectivement 0,8% et 2,5% en moyenne pour l’Union européenne, selon l’Istat.

La faiblesse de l’économie italienne sur la dernière décennie a concerné le système productif dans son ensemble, note l’Istat.

L’impact de la crise a été pénalisant notamment pour l’emploi. Le nombre de personnes occupant un poste de travail en Italie a diminué de 532.000 unités sur 2009-2010, en particulier pour la catégorie des 15 et 29 ans, souligne l’institut de statistique dans son rapport annuel.

L’Italie forcée de lancer un signal aux marchés

L’abaissement surprise de la perspective de Standard & Poor’s sur l’Italie pourrait marquer le début d’une surveillance accrue du marché à l’égard de la troisième économie de la zone euro. C’est pourquoi l’Italie dévoilera plus tôt que prévu son plan de recul des déficits. Le gouvernement italien va dévoiler le mois prochain des mesures de réduction des déficits représentant de 35 à 40 milliards d’euros, soit plus tôt que prévu, ont rapporté lundi deux sources gouvernementales.

Cette annonce intervient après que l’agence Standard & Poor’s a abaissé samedi de “stable” à “négative” sa perspective pour l’Italie, évoquant de faibles possibilités de croissance et des chances réduites de réduire la dette du pays.

La date de présentation de ces mesures, destinées à équilibrer le budget, a été avancée, pour donner un “signal aux marchés” après la décision de S&P, ont précisé les sources.

L’Italie doit relever des défis sans doute trop ardus pour elle.  Rome a échappé pour le moment à la crise de la dette qui secoue la Grèce, l’Irlande et le Portugal, en grande partie grâce à une politique budgétaire prudente et à de bas niveaux d’endettement privé.

Dénonçant l’incapacité du gouvernement à réformer et à stimuler la croissance de l’activité, l’agence de notation estime à une sur trois les chances que les emprunts du pays soient déclassés dans les deux ans à venir. Face à la fragilité de la coalition de droite de Silvio Berlusconi, S & P craint en outre un «blocage politique éventuel» qui pourrait «contribuer à un dérapage fiscal». Autant d’éléments qui ne permettraient plus au gouvernement de respecter son budget, ce qui, par effet ricochet, «mettrait en péril le plan de réduction de la dette».

Mais si les investisseurs commencent à se focaliser sur les chiffres de la croissance, les faibles perspectives de réformes et leurs conséquences pour le plan de réduction de la dette publique, alors les rendements des emprunts italiens pourraient s’envoler et rendre la situation intenable.

L’agence de notation Standard & Poor’s a précisément mis le doigt sur ces problèmes pour justifier samedi un abaissement de sa perspective sur la note de crédit de Rome. L’évolution de la situation dans la zone euro semble si imprévisible que le pays est bel et bien fragilisé.

L’écart de rendement entre la dette italienne à 10 ans  et son équivalent allemand de même échéance a touché lundi son plus haut depuis janvier, grimpant de 15 points de base (pdb) à 187 pdb. Selon les analystes, le rendement des obligations d’Etat italiennes devrait sans doute grimper à court terme, puis se calmer, mais les faibles performances économiques du pays deviendront à moyen terme une épée de Damoclès pour ses emprunts. Mais une envolée durable des taux italiens semble peu probable étant donné que S&P n’a pas placé Rome sous CreditWatch avec implication négative, ce qui aurait impliqué une probable modification de la note à court terme, généralement sous 90 jours.

Le vrai problème de l’Italie, c’est la faiblesse de la croissance. Selon les données cette fois du Fonds monétaire international (FMI), son économie a connu la quatrième plus faible expansion au monde entre 2000 et 2010, juste derrière le Zimbabwe, l’Erythrée et Haïti. Sur les dix dernières années, c’est la seule économie développée qui a connu un recul de son PIB par habitant et le pouvoir d’achat réel des Italiens a reculé de 4%.

source agences mai11 

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