Agefi Suisse

Marchés Actions : Ce que reflète l’approche technique

Marchés Actions : Ce que reflète l’approche technique

Tous les indicateurs sont en mode survente. Le VIX reste toutefois loin de ses pics.

Les territoires négatifs sont largement atteints. Mais une cassure suffisamment nette et puissante hors des zones de neutralité reste encore à vérifier. De plus, les indices de volatilité, VIX sur S&P 500 aussi bien que le V3VI sur le SMI(indice suisse), sont encore loin des niveaux de gap extrême touchés le 18 mars dernier, suite à la crise nucléaire au Japon.

Ce qui laisse penser que l’anxiété prédomine, à défaut d’un sentiment de panique affirmé. Toutetfois, le ratio put/call sur les options négociées au CBOE ont atteint un record la semaine dernière. Plus il est élevé, plus le sentiment des opérateurs se détériore, menant à des effondrements de cours et à des rebonds significatifs de la volatilité implicite. Des stratégies de stellage sur indices et sur volatilité pourraient s’avérer efficace d’ici quelques semaines, voires quelques jours.

Mais la poursuite d’une évolution en trading range pourrait jouer contre de tels positionnements à travers la détérioration de la valeur-temps. L’éventuel renforcement des craintes liées à la Grèce, de plus en plus envisagée comme le Lehman Brother européen, sera probablement le facteur décisif.

PLUS DANALYSE TECHNIQUE EN SUIVANT : 

La volatilité ne reflète pas encore les surventes

Les indices spécifiques ont parfois eu tendance à baisser lors de marchés très vendus. Anomalie temporaire.

A l’instar des indices actions internationaux, le SMI est nettement survendu sur la base des indicateurs techniques. Ces derniers sont pratiquement tous en zone de survente. Le RSI (14) se situe à 38,012, le MACD (12,26) est négatif à -7,6862. (Pour mémoire, les signaux de vente sont pertinents lorsque cet indicateur se situe en zone négative). Ce dernier, ayant momentané croisé sa ligne de signal à la hausse durant la séance hier pour se trouver en territoire positif, a recroisé à la baisse sa MA(9) pour se situer clairement dans le négatif. Le marché est en vente forte, certes, mais on ne peut pas parler de panique.

L’indice V3VI de volatilité du SMI est en hausse de 20% environ à 16,1 depuis le début du mois. Toutefois, il demeure largement en-deçà du pic du 18 mars à 24 et semble systématiquement butter sur ce qui semble être une forte résistance à un peu moins de 18, sans jamais la franchir à la hausse depuis fin février (hormis le pic précité attribuable au tsunami au Japon). Au niveau de la MACD (12,26), la moyenne mobile évolue dans un long couloir depuis début mai sans casser de manière nette, à la hausse comme à la baisse, sa ligne de signal. Son plus bas sur trois mois a frôlé les -1, mais remonte graduellement pour progresser parallèlement à sa ligne de signal.

Quant au RSI sur le V3VI, il demeure à 51,16, ne cassant jamais nettement sa zone de neutralité. Contrairement à ce qui a été observé entre février et mars. Il s’agit donc plutôt d’une vente ordonnée, ce qui coïncide assez bien avec les volumes relativement faibles sur la volatilité. Les traders pourraient être tentés d’être long dès maintenant sur la volatilité implicite ou de mettre en place des stratégies de stellage (straddle) en anticipation d’un rebond. Toutefois, comme indiqué précédemment, ces replis, qui auraient dû s’accompagner d’une plus forte volatilité implicite, ont eu tendance à certains moments à évoluer dans le même sens que celle-ci (corrélation positive inhabituelle). Le VIX S&P 500 et son indice sous-jacent font l’objet de la même corrélation. Si cette configuration devait se maintenir l’effet valeur temps (thêta) pourrait jouer contre eux. D’un autre côté, cette évolution en trading range de la volatilité et de certains indicateurs techniques pourraient prendre fin avant la fin de l’été. Avec des cassures majeures à la baisse ou à la hausse hors des zones de neutralité.

Le ratio Put/Call sur les options VIX du CBOE, qui mesure le sentiment des investisseurs, a atteint son plus haut niveau la semaine dernière, observe Jim Strugger, stratège sur produits dérivés auprès de la société de gestion américaine MKM Partners. Plus ce ratio est élevé, plus le sentiment de marché est fortement baissier avec comme corollaire un effondrement des cours. A noter aussi le renforcement de Williams %R (mesure de la force de la tendance de marché), qui est passé d’un niveau déjà largement survendu lundi à -84,4 à -90,076 hier. L’anxiété des opérateurs s’expliquent surtout par l’idée grandissante que la Grèce pourrait devenir le Lehman Brother souverain de l’Europe.

Levi-sergio Mutemba/Agefi juin

Laisser un commentaire