Trappe à Dettes : Les Etats-Unis dans l’impasse pour enrayer le gonflement de leur dette
Les députés républicains claquent la porte. Objectif, s’entendre d’ici au 2 août sur un relèvement du plafond de la dette
source Wall Street Journal
EN LIEN : http://online.wsj.com/article/SB10001424052702304657804576401592689113956.html
Les pourparlers entre démocrates et républicains au sujet du relèvement du plafond de la dette publique américaine sont dans l’impasse. Jeudi, après sept semaines de négociations sous la houlette du vice-président Joe Biden, les deux représentants républicains du groupe parlementaire bipartisan de six personnes ont quitté la table des négociations.
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Les représentants des deux partis n’arrivent toujours pas à se mettre d’accord sur la marche à suivre pour enrayer le gonflement de la dette fédérale. D’un côté, les démocrates demandent, entre autres, l’augmentation des impôts et la réduction des dépenses militaires. En face d’eux, les républicains souhaitent une diminution des coûts liés à la santé et au système des retraites. «Les démocrates persistent dans l’idée que tout accord doit inclure des augmentations d’impôts», s’est plaint jeudi Eric Cantor, le chef de la majorité républicaine de la Chambre des représentants, après avoir claqué la porte.
Un accord devra toutefois être trouvé d’ici au 2 août pour qu’un relèvement de la limite légale de la dette publique puisse être voté par le Congrès. Cette échéance avait précisément été fixée dans l’espoir qu’un groupe bipartisan ait le temps d’élaborer un plan d’économies budgétaires atteignant 2000 milliards de dollars sur les dix prochaines années. Un accord sur la façon d’atteindre cet objectif reste donc une condition sine qua non pour un vote du Congrès.
Pour l’heure, la dette brute de l’Etat fédéral ne cesse de progresser. Selon le bureau du budget du Congrès américain (CBO), alors qu’elle se montait à 40% du produit intérieur brut américain à la fin de 2008, elle atteint désormais 70% du PIB. Soit un total de 14 300 milliards de dollars. D’après un rapport publié jeudi par le CBO, la dette pourrait même atteindre 200% du PIB vers 2035, si la fiscalité restait à son niveau actuel et sans coupes drastiques dans les dépenses. A titre de comparaison, la dette de la Grèce atteint actuellement près de 150% du PIB du pays.
Ces difficultés à trouver un accord ne sont pas de nature à rassurer les marchés, alors que vendredi de nouveaux indicateurs confirmaient un ralentissement de l’économie américaine au premier trimestre: selon la deuxième estimation officielle, le taux de croissance s’est établi à 1,9% alors qu’il était de 3,1% au quatrième trimestre 2010.
Vendredi, Timothy Geithner s’est certes dit «absolument certain qu’un accord serait conclu sur le plafond de la dette». Mais les propos tenus début juin par ce même secrétaire au Trésor, selon lequel «si un accord n’intervenait pas rapidement, les Etats-Unis seraient obligés de faire défaut sur, au moins, certains de leurs emprunts», restent dans les mémoires.
Dans une tribune du Wall Street Journal publiée jeudi, deux économistes d’UBS ont fait part de leurs vives inquiétudes. Selon eux, «une incapacité – même temporaire – de la part des Etats-Unis à rembourser leurs emprunts suffirait à mettre à mal le rôle d’instrument financier sans risque de référence que jouent les bons du Trésor». Cela menacerait le «rôle de grande puissance» des Etats-Unis et «le système financier international».
Par Sébastien Dubas/ le temps juin11