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Le nième retour en force des Cassandres…Mais il est encore trop tôt pour qu’il soit déjà trop tard !!!! par Bruno Bertez

Le nième retour en force des cassandres…Mais il est encore trop tôt pour qu’il soit déjà trop tard !!!! par Bruno Bertez

 

  Les derniers chiffres de l’emploi américain ont fait l’effet d’un coup de tonnerre. Avec 18 000 créations nous sommes très loin à la fois des espoirs, des prévisions et encore plus des normes. Le consensus du « soft patch » c’est a dire du creux passager a été largement mis à mal. Il va de soi que la situation de l’emploi américain est à la fois structurelle et cyclique.

 Cyclique parce que le deuxième trimestre a connu un ralentissement dont une fraction est liée à des éléments exceptionnels.

Structurelle pour deux raisons :

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

1) parce que la reprise de l’activité provoquée par les politiques de la FED et du Gouvernement sont insuffisantes pour provoquer un retour significatif de la croissance

2) parce que le point d’application de ces politiques n’est pas le bon.

On continue de favoriser les entreprises lesquelles regorgent d’argent et font des profits records;

On persévère dans l’erreur de reconstituer les bilans des banques par l’exploitation au lieu de le faire par le couple reconnaissance de la vérité/recapitalisation.

On tourne non seulement le dos aux vraies solutions, mais en plus on aggrave les problèmes.
Nous avons diagnostiqué la hausse des assets, la validation du capital fictif, le partage de la valeur ajoutée défavorable aux revenus des travailleurs et vrais épargnants comme central dans le marasme actuel.

La politique de la FED , la politique du gouvernement US produisent du chômage en augmentant la contrainte de profit c’est a dire la nécessité de comprimer les coûts au lieu d’alléger cette contrainte.

Quand les assets sont gonflés artificiellement il faut une course-poursuite entre la valeur des assets et le profit pour valider, soutenir, le niveau atteint par les assets. Cette course-poursuite est fatale aux salaires et à l’embauche.

Contrairement à la propagande le crédit ne repart pas aux états Unis, il ne peut soutenir la demande et remplacer les revenus salariaux ou ceux de la vraie épargne. Les derniers chiffres publiés la semaine dernière sont une illusion : Ils font ressortir une hausse , le réel est en recul car la hausse ne vient que des prêts étudiants gonflés par la politique du gouvernement. Les prêts étudiants américains sont un nouveau subprime en cours de formation.

Beaucoup de Cassandres ont saisi l’occasion des mauvais chiffres de l’emploi pour redresser la tête et revenir à la charge. Ils ont tort. Le système n’a pas épuisé ses ressources. On peut encore mentir beaucoup, travestir, déformer, manipuler.

Ce n’est pas le commencement de la fin même si inéluctablement, on s’en rapproche ; la fin ce sera quand tous les amortisseurs auront été usés, quand toutes les marges de manoeuvre auront été utilisées. Ce n’est pas pour demain.

La clé de voûte du système c’est le couple débiteur américain/créditeurs globaux et ce couple fonctionne encore.

La chine a autant besoin des classes moyennes us pour soutenir son économie, que l’économie américaine; la chine n’a pas une croissance autoentretenue ce qui signifie qu’elle doit avaler les couleuvres de la gestion américaine. Elle devra avaler le nouveau round de keynésianisme et la nouvelle fournée d’avilissement monétaire. Et c’est la Chine qui est centrale dans le soutien du système. Avec les Etats Unis elle constitue le Centre du Centre ou plutôt si le système est une ellipse, les Etats Unis et la Chine sont les deux centres, les deux foyers.

Les dernières indications en provenance de Chine sont mauvaises, inflation accrue, croissance ralentie, multiplication des dysfonctionnements.

source Financial Times

source Wall Street Journal

C’est quand la Chine sera en bout de course, quand elle aura épuisé les possibilités du système présent, quand elle aura touché ses limites que la question finale se posera, pas avant.

BRUNO BERTEZ LE 10 JUILLET 2011

EN LIEN :

L’Edito : Suspendus dans les airs… de la finance Par Bruno Bertez

EN BANDE SON :

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