Art de la guerre monétaire et économique

Super Marc Faber : «Il faut laisser les pays et les banques en difficulté faire faillite, même si la solution est douloureuse»

Marc Faber : «Il faut laisser les pays et les banques en difficulté faire faillite, même si la solution est douloureuse»

Célèbre pour sa lettre financière mensuelle intitulée «Gloom, Boom & Doom Report», Marc Faber a prédit avec justesse le krach boursier de 1987, la chute des actions japonaises deux années plus tard et la crise financière actuelle. «Le Temps» a rencontré le gourou de la finance à Zurich pour une interview exclusive.

 Propos recueillis par Daniel Eskenazi Zurich

Le Temps: Les marchés ont dégringolé cette semaine. Comment analysez-vous la situation?

Marc Faber: Ils sont très survendus à court terme. Je m’attends à un rebond, puis à nouveau un ralentissement dès octobre ou novembre. Le S & P atteindra environ 1100 points [ndlr: il est vendredi à 1200 points]. Le troisième volet du programme d’assouplissement monétaire devrait ensuite être lancé [ndlr: dit «QE3»].

– Le dollar ne cesse de dégringoler. Anticipez-vous sa fin?

Oui, j’ai toujours pensé que la valeur terminale du dollar était zéro, car le gouvernement, le Trésor et la Réserve fédérale n’ont aucun intérêt à maintenir un dollar fort. Depuis 1913, année de création de la Fed, le billet vert a perdu 97% de son pouvoir d’achat. Sur le long terme, il a été faible par rapport à la grande majorité des autres devises, tout comme la livre sterling. La fin du dollar ne se produira pas du jour au lendemain, elle sera graduelle.

– Croyez-vous aussi à la fin de l’euro?

– Je n’en ai aucune idée, car il s’agit d’une décision politique. Aussi longtemps que l’Allemagne a la volonté de soutenir la Banque centrale européenne et de financer le fonds de stabilité, l’euro survivra.

Aux côtés de la Grèce figurent le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie. Devrait-on aussi laisser ces pays faire faillite comme vous le préconisiez avec la Grèce?

– Oui, même si cette solution est douloureuse. Cela ne me gêne pas que des assurances, des gouvernements et des banques ayant acheté des obligations de la Grèce perdent de l’argent. Si certains pays font faillite, ils entraîneront les banques avec eux. Mais laissons ces établissements faire défaut tout en protégeant les épargnants. Ce choix est nettement meilleur que de sauver les banques avec l’argent du contribuable et de se rendre compte deux années plus tard que les banquiers reçoivent des bonus record. Il faut punir les banquiers! Le secteur financier est devenu bien trop gros par rapport à l’économie réelle. A mon avis, le secteur financier doit s’occuper de garder l’épargne des gens et de la prêter à d’autres. Les banques ne devraient pas s’occuper de trading. Est-ce que le sauvetage des banques aux Etats-Unis a apporté quelque chose à l’économie? Non.

PLUS DE FABER EN SUIVANT :

La BNS a décidé cette semaine de resserrer le taux Libor et d’augmenter les liquidités en francs sur le marché monétaire. Est-ce une bonne stratégie pour lutter contre l’appréciation du franc?

Non, imprimer des billets en masse aura des conséquences. Le franc baissera, les prix de l’immobilier et l’inflation grimperont et l’économie réelle ne sera pas aidée. Il est évident qu’à court terme le franc fort fait souffrir les entreprises exportatrices. Mais, sur le long terme, que ce soit la Suisse, le Japon ou l’Allemagne avant l’euro, ces pays ont tous une monnaie forte. En d’autres termes, les pays qui sont tournés vers les exportations ont une monnaie forte, ceux qui exportent peu ont une monnaie faible. Dans le cas de la Suisse, pays qui ne produit pas de matières premières, les entreprises peuvent acheter à meilleur prix du fer, du cuivre et d’autres métaux grâce au franc fort. En conséquence, l’impact de l’appréciation d’une devise sur les exportations est nettement surévalué. Mieux vaut une monnaie forte qu’une inflation élevée.

En perte de compétitivité à cause du franc, certaines entreprises comme Lonza ont rallongé le temps de travail hebdomadaire de deux heures sur les sites de Viège et de Bâle. Cette mesure vous convainc-t-elle?

C’est une bonne idée si les employés travaillent plus en Suisse, car ils gagnent déjà 30% à 40% de plus que dans la zone euro. Mais un problème me préoccupe davantage en Suisse: le prix des produits. Un ami a récemment acheté un article Geberit en Suisse pour 150 francs. En Allemagne, il coûte deux fois moins cher. On paie ici une Porsche 190 000 francs, alors qu’elle coûte 95 000 francs en Allemagne. J’imagine que les marges sont en Suisse beaucoup plus élevées qu’ailleurs.

Comment l’économie suisse va-t-elle évoluer durant les six prochains mois?

– Elle ne va pas connaître une forte croissance, mais ce n’est pas grave. Il y aura toujours Zurich, Verbier, Genève et d’autres régions qui se développeront, car la Suisse est fiscalement attractive. Mais, un jour, cela pourrait changer en raison des pressions de l’Union européenne.

Les tensions fiscales entre la Suisse et ses voisins européens n’ont en effet pas disparu. Croyez-vous que l’impôt libératoire peut être obtenu ou que la Suisse n’a pas les moyens de résister aux pressions pour l’échange automatique d’informations?

La Suisse ne parviendra pas à résister et devra céder à l’échange automatique d’informations. C’est la raison pour laquelle je conseille de transférer les capitaux à Singapour ou à Hong Kong, où l’Union européenne n’est pas aussi active et où elle peut se faire envoyer balader par les autorités. Dans quelques années, il y aura davantage d’actifs sous gestion à Singapour qu’en Suisse. Beaucoup d’argent de l’Union se déplace déjà vers ce centre offshore, car il est plus sûr.

Les nouvelles règles de Bâle III suffiront-elles à stabiliser le système bancaire international?

Ces nouvelles règles sont bonnes, mais le timing est mauvais. Il aurait fallu les introduire il y a 10-15 ans et les assouplir maintenant. Or les gouvernements n’ont rien fait durant les dernières années, et maintenant que les banques devraient être encouragées à prêter de l’argent, ces réglementations les en empêchent. Au lieu d’être pro­actifs, les Etats sont réactifs. En fait, le problème n’est pas tant le manque de réglementations, mais des politiques monétaires beaucoup trop laxistes qui encouragent la spéculation. Il serait mieux d’avoir des politiques plus restrictives avec des taux d’intérêt plus élevés que des gouvernements qui ne cessent d’augmenter leurs dépenses et de baisser les taux.

Beaucoup d’analystes s’inquiètent encore d’un éclatement de la bulle immobilière en Chine. Vous n’y croyiez pas l’an dernier. Est-ce toujours le cas?

– Les gens ne réalisent pas que la Chine a une population presque équivalente à celle des Etats-Unis et celle de l’Europe combinées. Il peut donc y avoir une bulle immobilière dans une ville, voire dans une province, tandis que dans celle d’à côté la situation est normale. Une bulle se définit par des taux d’intérêt bas, des liquidités excessives qui sont investies dans l’un ou l’autre secteur. Selon cette définition, il existe une bulle en Chine, mais son ampleur n’est pas facile à estimer. Car, contrairement à ce que l’on observe dans les économies occidentales, les Chinois n’empruntent pas beaucoup d’argent quand ils achètent des appartements. Ils paient l’essentiel en cash. Pour mémoire, lorsque la bulle immobilière a éclaté à Hong Kong et que les prix ont chuté de 70%, personne n’a fait faillite. L’endettement des gens était très faible, tout comme celui des agences immobilières.

Investissez-vous en Chine?

Non, je n’y suis pas intéressé, même si je reste optimiste sur la Chine. J’estime que la moitié des entreprises cotées sont frauduleuses. Je préfère être exposé à la Chine via Hong Kong où des entreprises paient des dividendes de 5% à 6%. Le risque de perdre de l’argent est faible. De plus, en cas de problèmes, le dollar de Hong Kong peut toujours être réévalué par rapport au dollar.

Malgré une légère correction, les prix des matières premières ont grimpé depuis début 2010. C’est un secteur sur lequel vous misez, tandis que certains pointent du doigt la spéculation. Vous sentez-vous responsable de cette évolution?

– Non, il y a eu l’an dernier des pénuries alimentaires pour certaines matières premières agricoles dues à des sécheresses. Des inondations ont endommagé des récoltes. A titre privé, je déconseille d’investir directement dans des matières premières agricoles et des ETF, car il y a presque 100% de chances de perdre de l’argent. Leur volatilité est élevée. Si les prix s’envolent, les agriculteurs plantent davantage pour gagner de l’argent et les prix diminuent.

Certains tablent sur la fin du monde et l’éclatement du système financier international. Ne va-t-on pas plutôt vivre une décennie morose comme dans les années 1970?

– Peut-être. Nous aurons une croissance très faible dans les économies matures avec une perte de confiance des investisseurs, des crises à répétition. Les gens ne sont plus intéressés à investir dans des actions. Ils ont vu les excès du système bancaire, des managers et ont perdu beaucoup d’argent. Un jour ou l’autre, je suis persuadé que nous devrons reconstruire notre système sur de nouvelles bases.

Le Temps: Les républicains et les démocrates viennent de signer un accord sur le plafonnement de la dette. Les Etats-Unis sont-ils sortis d’affaire?

Marc Faber: Je ne crois pas vraiment qu’il s’agisse d’un accord. Les deux partis se sont entendus d’une certaine manière pour plafonner la dette, mais tous les détails de l’opération manquent. Le problème fondamental de la réduction des dépenses n’est pas pris en compte, puisque jusqu’en 2013, aucun changement n’est prévu. Les plus grandes dépenses de l’Etat que sont la sécurité sociale et les soins médicaux ne sont pas touchés. Par conséquent, la croissance de l’endettement des Etats-Unis subsiste. Si l’économie ralentit comme je le pense, le pays enregistrera l’an prochain un déficit fiscal de 1700 milliards de dollars. L’année suivante sera du même acabit et la dette gouvernementale, en proportion du produit intérieur brut, continuera de croître jusqu’au point où comme en Grèce, l’évaluation de la solvabilité du pays sera révisée à la baisse. Les Etats-Unis ne méritent plus une note AAA.

Taxer davantage les riches, comme Warren Buffett le demande, n’aurait-ce pas été un bon moyen d’améliorer les finances des Etats-Unis?

Durant les cent dernières années, le taux d’imposition des revenus s’est élevé à 18%. Aux Etats-Unis, on dit que l’imposition des riches est faible. Mais les personnes que je connais là-bas payent des impôts municipaux, de l’Etat et fédéraux. Au final, le taux d’imposition avoisine 50%, ce qui est élevé.

En revanche, les entreprises ne payent pas suffisamment d’impôts, elles profitent des lacunes de la loi. General Electric ne paye quasiment pas d’impôts aux Etats-Unis. Microsoft et d’autres multinationales, ont recours à une armée d’avocats et de conseillers pour payer le moins d’impôts possible.

Comment alors améliorer le système fiscal américain?

Je suis favorable à l’abandon des incitations fiscales et à l’introduction d’un taux d’imposition unique – ou «flat tax» – de 15% ou 18%. Ainsi, tout le monde paye des impôts, riches comme pauvres. Pour les plus défavorisés, on peut prévoir une sorte d’exemption sur des revenus de 20 000 dollars. Mais aux Etats-Unis, ma proposition serait attaquée par les lobbies, comme les conseillers fiscaux et des avocats qui gagnent de l’argent grâce à la complexité du système. Ils n’ont aucun intérêt à l’introduction d’un taux unique d’imposition. Or, cela simplifierait la vie de tout le monde. Mais le problème principal des Etats-Unis n’est pas l’imposition. Si on comptabilise les engagements non tenus de tous les organismes détenus par l’Etat, l’endettement total rapporté au produit intérieur brut n’atteint pas 379%, mais 800%. Les Etats-Unis sont donc en faillite.

EN LIEN:

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Né en 1946 à Zurich, Marc Faber a obtenu un doctorat en économie à l’Université de Zurich à 23 ans. Surnommé Docteur Doom pour sa capacité à prévoir les catastrophes, ce soixantenaire charismatique et épicurien qui se décrit comme un anarchiste vit à Chang Mai en Thaïlande. Il voyage aux quatre coins du monde où il prodigue ses conseils aux financiers.

Il a débuté sa carrière chez le courtier White Weld & Co à New York en 1970, avant d’être transféré dans une succursale à Hong Kong trois années plus tard. En 1980, il crée sa société, Marc Faber Limited. Au conseil d’administration de plusieurs hedge funds, Marc Faber aime observer les gens pour comprendre comment l’économie fonctionne…

EN BANDE SON :

 

10 réponses »

  1. Enfin les langues se délient, cet exposé est aussi séduisant que celui de l’économiste français Jacques Généreux !

  2. Mercredi 10 août 2011 :

    Chypre : Fitch dégrade sa note, évoque un probable plan de sauvetage.

    Chypre, nouveau maillon faible de la zone euro, a vu sa note de la dette à long terme dégradée mercredi par l’agence de notation financière Fitch, qui a estimé que le pays aurait besoin d’un plan de sauvetage de l’Union européenne.

    Fitch a abaissé la note de Chypre de deux crans à « BBB ». Fin juillet, les deux autres grandes agences, Moody’s et Standard and Poor’s avaient déjà abaissé la note du pays de deux crans à « Baa1 » pour la première, et d’un cran à « BBB+ » pour la deuxième. Dans les trois cas, la perspective est négative.

    « La dégradation de deux crans de la note de Chypre à BBB reflète le dérapage budgétaire actuel et à venir », a expliqué Fitch dans un communiqué.

    De plus, « Fitch pense que le gouvernement ne pourra pas faire face à ses échéances sans une assistance officielle externe », explique le communiqué. Un analyste de l’agence a confirmé par téléphone qu’il s’agissait d’une allusion à un plan de sauvetage européen.

    Le 2 août, la Commission européenne avait assuré qu’aucun plan de sauvetage n’était « sur la table » pour venir en aide à l’Espagne, l’Italie et Chypre, trois pays de la zone euro sous la pression croissante des marchés et des agences de notation.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=05606e460d8c05cdd33ae768c741f8cd

  3. Pourquoi les banques françaises se sont-elles effondrées mercredi ?

    CAC 40 : les valeurs bancaires dévissent, la Grèce en cause.

    En cause, l’annonce par le gouvernement grec d’un possible prolongement du programme d’échange de titres (‘rollover’) auquel ont souscrit les banques françaises.

    La Grèce envisage d’inclure dans son programme d’échange d’obligations des titres arrivant à échéance « un peu après 2020 », a indiqué mercredi à une radio grecque le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos. Jusqu’ici, la restructuration de la dette grecque devait s’achever en 2020.

    Par ailleurs, l’Allemagne a répété mercredi qu’elle n’envisageait pas d’augmentation du Fonds européen de stabilité financière (FESF), alors que tous les observateurs s’accordent à dire que ce dernier n’est pas calibré pour sa nouvelle mission de pompier de la zone euro.

    Les banques françaises sont enfin particulièrement exposées à l’Italie, qui vient d’annoncer un plan de rigueur en réponse à l’inquiétude des marchés sur sa dette.

    http://www.easybourse.com/bourse/financieres/article/19901/cac-40-les-valeurs-bancaires-devissent-la-grece-en-cause.html

    La Grèce à l’origine de la panique.

    Première cause de cette panique sur les banques : l’annonce faite par la Grèce d’étendre son programme d’échanges d’obligations pour échelonner ses remboursements. Ce qui pénaliserait ses créanciers privés, dont les banques françaises font partie.

    Mais c’est surtout l’exposition de ces banques françaises en Italie, évaluée à 410 milliards d’euros, qui inquiète. Elles détiennent de la dette publique, mais aussi des filiales (BNL pour BNP, ou Cariparma pour Crédit Agricole).

    http://www.ouest-france.fr/actu/economieDet_-Chute-des-Bourses-les-banques-francaises-plongent-_3634-1904095_actu.Htm?xtor=RSS-4&utm_source=RSS_MVI_ouest-france&utm_medium=RSS&utm_campaign=RSS

  4. Vendredi 12 août 2011 :

    Grèce deuxième trimestre : aggravation de la contraction du PIB sur un an (- 6,9 %).

    Le produit intérieur brut (PIB) grec s’est fortement contracté au deuxième trimestre 2011 de – 6,9 % par rapport à la même période en 2010, contre – 5,5 % au premier trimestre, selon les estimations provisoires publiées vendredi de l’Autorité des statistiques grecques (Ase).

  5. Vendredi 12 août 2011 :

    Italie : record de la dette en juin à plus de 1900 milliards d’euros.

    La dette publique de l’Italie, qui est l’une des plus élevées du monde en valeur absolue, a atteint un nouveau record en juin, à 1901,9 milliards d’euros, contre 1897 milliards d’euros au mois de mai.

    Elle représente 120 % de son produit intérieur brut (PIB).

    Elle s’accentue ainsi pour le troisième mois consécutif. Sur un an, elle a progressé en juin de 3,19% en données absolues.

    « Chaque nouveau-né se trouve avec une dette publique de 31’700 euros, qui s’élève à 90’565 euros par ménage », ont dénoncé les associations de consommateurs italiens.

    http://www.lematin.ch/flashinfo/economie/italie-record-de-la-dette-en-juin-plus-de-1900-milliards-deuros

  6. Lundi 15 août 2011 :

    Zone euro/Sommet Merkel-Sarkozy : les eurobonds pas au menu.

    La mise en place d’euro-obligations, défendue par certains responsables européens comme un moyen de renforcer la solidarité de la zone euro, restera absente mardi du menu des discussions, très attendues par les marchés, entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.

    « Nous n’évoquerons pas les euro-obligations de notre propre chef car ce n’est pas selon nous une voie souhaitable ou praticable », a dit lundi Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière allemande.

    « Nous avons une politique monétaire commune, et une politique budgétaire individuelle de chaque pays, ce qui se traduit par des taux d’intérêt différents. Tant que c’est le cas, des euro-obligations ne sont pas une option », a renchéri un porte-parole du ministère allemand des Finances.

    Interrogée par l’AFP, la présidence française a confirmé que les euro-obligations n’étaient pas à l’ordre du jour.

    http://www.romandie.com/news/n/Zone_euroSommet_Merkel_Sarkozy_les_eurobonds_pas_au_menu150820111908.asp

  7. Mardi 16 août 2011 :

    La croissance allemande a ralenti brutalement au 2ème trimestre.

    Le produit intérieur brut allemand (PIB) n’a augmenté que de 0,1 % au deuxième trimestre par rapport au premier, selon une statistique parue mardi, soit un coup de frein plus brutal que prévu.

    L’Allemagne a donc fait à peine mieux que la France, qui a connu une croissance nulle au deuxième trimestre.

    L’annonce de cette contre-performance allemande coïncide avec une rencontre très attendue entre la chancelière Angela Merkel et le président Nicolas Sarkozy, devant se dérouler en fin d’après-midi à Paris. La réunion a pour thème la crise de la dette en zone euro.

    Les économistes interrogés par Dow Jones Newswires attendaient certes un ralentissement après un début d’année tonitruant pour l’économie allemande, mais espéraient malgré tout une croissance plus élevée au deuxième trimestre, de 0,4 %.

    Au premier trimestre, la croissance s’affichait encore à 1,3 %, a indiqué l’Office fédéral des statistiques (Destatis) dans un communiqué.

    Ce chiffre a lui-même été corrigé en baisse : Destatis avait initialement annoncé une croissance de 1,5 % pour le début d’année.

    Chose inhabituelle pour un pays champion des exportations, le commerce extérieur a apporté une contribution négative au PIB allemand au printemps, c’est-à-dire que les importations ont dépassé les exportations, a relevé Destatis.

    « La consommation privée ainsi que les investissements dans le bâtiment ont aussi freiné l’économie allemande au deuxième trimestre », a encore indiqué l’Office des statistiques, sans donner plus de précisions.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=e91eefb8cfd696b3dc424aeb2fa923de

  8. Mardi 16 août 2011 :

    « C’est peut-être une journée charnière pour les marchés », pronostique Yves Marçais, analyste chez Global Equities.

    Après avoir regagné du terrain lundi, les Bourses européennes ont été sonnées par les mauvaises nouvelles venues notamment d’outre-Rhin.

    Locomotive de la zone euro, l’Allemagne a vu sa croissance ralentir brutalement au deuxième trimestre pour atteindre seulement 0,1 %.

    Les Produits intérieurs bruts (PIB) espagnol et néérlandais ont connu un sort similaire sur la même période, ne progressant respectivement que de 0,2 % et 0,1 %, sur fond de crise de la dette.

    Du coup, les Bourses européennes replongeaient mardi matin après une séance en dents de scie sur les marchés asiatiques (+ 0,23 % à Tokyo, – 0,24 % à Hong Kong).

    A 10H10 GMT, Francfort cédait – 2,30 %, Paris – 1,50 %, Madrid – 1,66 %, et Londres – 0,85 %, alors que la Bourse de New York avait clôturé en forte hausse lundi, le Dow Jones gagnant 1,90 %.

    Plombé par ce climat, l’euro reculait légèrement face au billet vert et s’établissait à 1,4386 dollar.

    « L’Allemagne c’est le pilier de l’Europe, si on le voit lui aussi s’affaiblir, ça peut devenir très inquiétant », poursuivait M. Marçais.

    Deuxième économie de la zone euro, la France ne se porte pas mieux. Son PIB a stagné au deuxième trimestre et, selon le quotidien Les Echos publié mardi qui cite l’entourage du président Nicolas Sarkozy, les prévisions officielles de croissance de l’Hexagone devront « vraisemblablement » être revues à la baisse.

    « Ces chiffres confirment que le noyau dur économique européen n’est pas en mesure de soutenir les pays fragiles de l’Union monétaire, ce qui renforce le risque déjà existant d’éclatement de la zone euro », s’alarme Jennifer McKeown, de Capital Economics.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=e084ca87b6c12190d7e171dc51ab2966

  9. L’Eurosystème est une institution européenne, qui regroupe la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales (BCN) des États membres de l’Union européenne ayant adopté l’euro.

    Au vendredi 12 août 2011, le capital et les réserves sont de 81,481 miliards d’euros.

    Les « actifs » de l’Eurosystème sont de 2073,026 milliards d’euros.

    En clair : le capital et les réserves de l’Eurosystème constituent seulement 3,93 % des « actifs » de l’Eurosystème.

    Sur ces soi-disant 2073 milliards d’euros d’ « actifs », combien de dizaines de miliards sont en réalité des actifs pourris ?

    http://www.ecb.int/press/pr/wfs/2011/html/fs110816.fr.html

    Aujourd’hui, l’Eurosystème est devenu une gigantesque fosse à merde.

    Déjà, le jeudi 16 décembre 2010, les dirigeants de l’Eurosystème avaient demandé aux chefs d’Etat de le recapitaliser : les contribuables européens avaient dû payer 5 milliards d’euros pour recapitaliser l’Eurosystème.

    Contribuables, préparez-vous à payer de nouveau.

    Contribuables, préparez-vous à payer pour recapitaliser l’Eurosystème.

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