UK : Les émeutes coûteront plus de 225 millions d’euros
Selon des chiffres encore provisoires des assureurs et de groupements professionnels.
La facture des émeutes qui ont secoué Londres et d’autres villes anglaises depuis le week-end dernier dépassera largement le seuil des 200 millions de livres (225 millions d’euros), selon des chiffres encore provisoires jeudi des assureurs et de groupements professionnels. D’après une projection citée devant le Parlement par le Premier ministre David Cameron, l’Association des assureurs britanniques (ABI) a chiffré le coût pour le secteur à «plus de 200 millions de livres», après avoir doublé sa précédente estimation.
Cameron a annoncé dans la foulée la mise en place d’un fonds d’urgence de 20 millions de livres pour aider les commerces affectés par les violences à reprendre rapidement leur activité, et des «mesures pour reporter le paiement d’impôts».
Il a aussi débloqué une aide de 10 millions de livres (11,3 millions d’euros) pour contribuer aux opérations de «nettoyage et de sécurisation» dans les municipalités touchées. Dans un communiqué, l’ABI a souligné que l’évaluation des dommages restait très provisoire, compliquée par les difficultés rencontrées pour accéder à l’intérieur des bâtiments saccagés.
De son côté, le Centre de recherche pour le commerce de détail (CRR) a estimé à au moins 80 millions de livres le manque à gagner pour les commerçants ayant dû fermer leurs magasins en raison des émeutes, qui se sont poursuivies pendant quatre nuits consécutives. Les opérations de nettoyage et les réparations des magasins étaient chiffrées mercredi à plus de 60 millions de livres – qui devraient être au moins partiellement couvertes par les assurances.
source New York Times
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Il ne va pas être aisé, , de concilier croissance et rigueur; le Royaume-Uni en constitue la meilleure preuve. Si son programme d’austérité a rassuré les marchés obligataires (note AAA, taux de CDS inférieurs à ceux de l’Allemagne!), sa croissance reste moribonde et des émeutes embrasent ses villes. Certes, le calme reviendra, mais ces troubles sont pour le gouvernement un signal sans équivoque que les répercussions d’une réduction des forces de l’ordre et des services communautaires ne sont pas qu’économiques.
Aux Etats-Unis, une dimension morale fait une entrée tardive dans les arguments sur l’endettement. Professeur Kotlikoff, de l’Université de Boston, parle «d’équilibre générationnel» (ou plutôt de déséquilibre) pour décrire la manière dont les aînés d’aujourd’hui dépouillent les générations futures en leur laissant d’énormes dettes. Il suggère que les jeunes prennent des mesures drastiques pour stopper la gangrène. S’il est peu probable que les émeutiers anglais écoutent Kotlikoff, leur action illustre parfaitement son argument!
Le pays compte un taux de chômage de 8%, son niveau le plus haut depuis 1994, et il traverse à présent une grave crise sociale.
En Complement : Le premier ministre conservateur David Cameron a oscillé entre accusation et répression lors d’une session extraordinaire du parlement britannique. Pour David Cameron, il n’y a que «vol», «culture de la violence», «manque de respect à l’égard de l’autorité» dans les émeutes qui ont mis à sac plusieurs villes anglaises. Certainement pas de «politique, ni de manifestation».
Ce discours avait pour objectif d’écarter toute critique à l’égard des coupes budgétaires décidées par le gouvernement en 2010 dans le contexte de la crise économique et financière. Le leader des travaillistes Ed Miliband a ainsi demandé que le plan de réduction des dépenses prévu pour la police soit repensé. Des propos proches de ceux du maire de Londres Boris Johnson, qui appartient pourtant au bord conservateur.
En juillet dernier encore, un rapport officiel avait estimé que les coupes budgétaires diminueraient de 16 000 unités les effectifs de la police d’ici à 2015. David Cameron affirme qu’il n’en sera rien: des policiers expérimentés, travaillant actuellement dans les bureaux, seront remis dans la rue.
Un sondage réalisé par YouGov pour le Sun a apporté hier de l’eau à son moulin: seuls 8% des Britanniques estiment que la politique d’austérité est à l’origine des émeutes, la grande majorité y voyant la conséquence de la criminalité et de la culture des gangs. Un sondage, il faut le préciser, réalisé dans le contexte émotionnel des derniers jours.
source New York Times
Les jeunes auraient profité du creux de l’été, pendant lequel les politiques s’éloignent de la marche des affaires, pour commettre des délits. Les sociologues tentent de déterminer si ce n’est que l’appât du gain qui les guide ou si leurs actes trahissent une véritable colère à l’égard du gouvernement et des coupes claires dans les dépenses budgétaires. Les réponses et les solutions «simplistes» à ces problèmes doivent être évitées
Sans surprise, David Cameron a été également appuyé par son ministre des Finances, George Osborne, pour qui il «faut continuer d’appliquer la politique budgétaire qui nous a apporté la stabilité sur le marché des obligations d’Etat. […] Les mesures courageuses adoptées ont mis la Grande-Bretagne à l’abri de la tempête de la dette souveraine.»
source Agences/Le Temps aout11
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