Chinamerica

États-Unis : Les investisseurs privés étrangers se désengagent

États-Unis : Les investisseurs privés étrangers se désengagent

L’excédent des flux de capitaux investis à long terme a reculé de 85% à 3,7 milliards de dollars en juin .

Les Etats-Unis ont attiré en juin plus de capitaux investis à long terme qu’ils n’en investissaient à l’étranger, mais leur excédent s’est considérablement réduit, selon des données publiées lundi à Washington par le département du Trésor.

Le solde positif de la balance américaine des flux de capitaux investis à long terme a chuté de 85% par rapport à mai pour s’établir à 3,7 milliards de dollars ce mois-là, son niveau le plus bas depuis mai 2009, indiquent ces «données mensuelles du Trésor sur les capitaux internationaux».

Le recul de l’excédent a été tiré par le fait que les investisseurs étrangers ont vendu plus de titres financiers à long terme américains qu’ils n’en achetaient, pour la première fois depuis janvier 2009.

Les données du Trésor montrent que cela a été provoqué par un désinvestissement net record de 23,0 milliards de dollars de la part des investisseurs privés étrangers, ayant touché en premier lieu les titres du Trésor (-18,3 milliards de dollars, là encore un record).

Le mois de juin avait été marqué par de sérieux blocages au plan politique pour remonter le plafond de la dette publique américaine. Un accord sur ce point n’a pu être conclu qu’in extremis, au début du mois d’août.

Les chiffres du Trésor remontent aux années 1930.

La balance américaine des flux de capitaux investis à long terme n’a dû de rester positive en juin qu’au fait que les investisseurs américains ont vendu plus de titres étrangers à long terme qu’ils n’en achetaient ce mois-là, ce qui n’était plus arrivé depuis juin 2010.

Pour Chris Christopher, analyste du cabinet IHS Global Insight, «les chamailleries entre le gouvernement Obama et le Congrès» sur le plafond de la dette «sont vraisemblablement le coupable» à l’origine de la baisse de l’excédent de juin. Depuis lors, ajoute-t-il, les Etats-Unis ont vu leur note de solvabilité abaissée par l’agence de notation Standard & Poor’s et «pourtant, la demande pour les obligations du Trésor américain est montée brusquement […] du fait que de nombreux investisseurs les recherchent comme valeur refuge» face aux incertitudes actuelles.

«Un à zéro pour les obligations du Trésor face à S&P», notait déjà vendredi Scott Atkinson, du cabinet Briefing.

Tu Packard, de Moody’s Analytics, relève que «le manque d’enthousiame des investisseurs privés étrangers» pour les titres du Trésor en juin a été compensé en partie par l’appétit d’un certain nombre d’investisseurs publics, et juge qu’«il faudra plusieurs années avant que les investisseurs trouvent des remplaçants sérieux» aux obligations d’Etat américaines.

Selon les données du ministère des Finances, les investisseurs chinois (Hong Kong compris) restent de loin les premiers détenteurs étrangers de la dette de l’Etat fédéral américain, et le solde de leurs avoirs en obligations d’Etat des Etats-Unis a progressé de 1,7% en juin pour atteindre 1.283,9 milliards de dollars. Les Japonais (911,0 milliards de dollars: -0,2% par rapport à mai) et les Britanniques (349,5 milliards, soit 0,8% de plus que le mois précédent) arrivent juste derrière.

Laisser un commentaire