Art de la guerre monétaire et économique

Remember et interessant parallèle : Comment la Fed a avancé des milliards pour sauver UBS en 2008

Remember et interessant parallèle : Comment la Fed a avancé des milliards pour sauver UBS en 2008

La Fed a avancé des milliards pour sauver UBS en 2008 Tim Geithner a pris seul la décision d’avancer des milliards pour sauver UBS. En autorisant l’usage de liquidités pour renflouer la banque suisse, la Fed a couru un «risque de réputation»

La nouvelle a fait peu de bruit dans le creux de l’été, alors que l’attention des médias américains était braquée sur la négociation du budget à Washington. Dans un rapport rendu public fin juillet, la cour des comptes américaine, le Government Accountability Office (GAO), a révélé de nouveaux détails sur l’opération de renflouement d’UBS, en octobre 2008, au moment même où la banque était la cible d’une enquête pour fraude fiscale aux Etats-Unis.

PLUS DE RISQUE DE REPUTATION :

Le rapport d’audit révèle que Timothy Geithner, alors président de la Réserve fédérale américaine, a autorisé seul l’avance de milliards de dollars à la Banque nationale suisse (BNS) dans le but de financer l’opération de sauvetage de la grande banque helvétique. Le GAO s’abstient de critiquer l’attitude de l’actuel secrétaire d’Etat au Trésor, mais souligne qu’au vu de la sensibilité politique du dossier, le président de la Fed aurait dû demander l’aval de son comité directeur, le Federal Open Market Committee (FOMC).

Il apparaît ainsi que la BNS a informé la Fed de son intention d’utiliser une partie des liquidités en dollars émises au plus fort de la crise financière pour racheter les actifs qui plombaient les comptes d’UBS. Selon le GAO, Tim Geithner ne disposait pas de lignes directrices suffisamment précises pour décider s’il pouvait valider une telle opération sans en référer à son comité directeur.

Irritation

Il aurait soumis le projet de la BNS à certains membres du comité «de manière informelle». Ceux-ci l’auraient poussé à accepter sans demander l’aval formel de ses pairs. Le GAO conclut que cette absence de directives dans l’usage «exceptionnel d’un fonds d’aide d’urgence» aurait pu conduire la Réserve fédérale à courir un «risque de réputation».

La BNS avait confirmé peu après la mise en œuvre du plan de sauvetage qu’une partie des liquidités nécessaires lui avaient été fournies par la banque centrale américaine. Le fait que la Fed participe ainsi au renflouement d’un établissement étranger par ailleurs poursuivi pour fraude fiscale avait irrité au plus haut point les milieux bancaires américains. Mais tout comme les conclusions du rapport du GAO aujourd’hui, la révélation de ce soutien n’avait pas provoqué de réactions politiques.

Par François Pilet /le temps aout11

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