Site icon Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances

Quand la réalité rejoint la fiction : La crise de la zone euro a des odeurs d’effondrement soviétique

Publicités

La crise de la zone euro a des odeurs d’effondrement soviétique

On peut tracer des parallèles inquiétants entre les problèmes fiscaux que connaissent certains états membres de l’Union européenne et les difficultés qu’ont connues les ex-pays du bloc soviétique, selon Stephen King(un nom prédestiné à l’élaboration de scénario), économiste en chef de la Banque HSBC.

Le principal problème d’une union monétaire est lorsque les fondations politiques qui la soutiennent sont incohérentes, indique l’économiste dans un récent billet dans le Financial Times. L’Union européenne connaît actuellement ce problème, tout comme cela a été le cas dans l’Union des républiques socialistes soviétiques.

Au début des années 1990, la désaffection politique des états membres de l’Union soviétique a mené à la chute vertigineuse du rouble, rappelle Stephen King. D’ex-pays membres ont alors créé leur propre monnaie.

Or, pour financer leur déficit, certains pays ont mis en place un marché obligataire parallèle entre les anciens états soviétiques. Ce marché a toutefois pris fin abruptement, au cours de l’été de 1993, lorsque la Banque centrale russe a aboli tous les billets bancaires libellés en roubles entre 1961 et 1992, lit-on dans le quotidien britannique. Résultat, les états ont dû se résoudre à imprimer de l’argent pour financer leur déficit, ce qui a créé de l’hyperinflation.

« Il serait fou de prétendre que les déboires fiscaux de la zone euro ressemblent à ce qui s’est passé avec certaines des anciennes républiques soviétiques », nuance-t-il.

Il reste que certaines nations européennes ont connu d’importantes baisses de revenus, une faible croissance et, dans certains cas, la perte d’accès au financement international. Ces pays sont très endettés et trouvent difficile d’avoir une écoute compatissante à leur cause dans les pays les plus stables financièrement.

Et, dans plusieurs cas, l’austérité ne fonctionne pas : les plans de consolidation fiscale se font dans des conditions de crédit élevées, ce qui crée un environnement instable financièrement et politiquement, ajoute-t-il.

« Est-ce que le manque de cohérence des politiques fiscales ainsi que les désaccords entre les pays créditeurs et ceux endettés pourraient faire déraper tout le système? Ce scénario peut paraître improbable, mais personne au début de 1992 n’aurait pu croire à la chute du rouble », mentionne-t-il.

Selon Stephen King, l’avenir de l’euro passe par la création d’une structure qui permettra des transferts entre les pays, qui résout les conflits entre les pays prêteurs et ceux endettés et qui s’appuie sur le principe bostonnais d’aucune taxation sans représentation.

Quitter la version mobile