Behaviorisme et Finance Comportementale

Gold rush : Au Canada, une nouvelle ruée vers l’or des petits prospecteurs

Au Canada, une nouvelle ruée vers l’or des petits prospecteurs

La hausse des cours du métal jaune provoque une véritable ruée vers l’or des particuliers au Canada La hausse vertigineuse des cours du métal jaune pousse de plus en plus de personnes à ressortir le tamis. Comme à l’époque du Klondike, les revenus demeurent bien incertains

C’est le «gold rush», la ruée vers l’or des petits prospecteurs, en Colombie-Britannique et en Alberta. Avec la hausse des cours du métal jaune, les Canadiens se sont trouvé une nouvelle vocation: orpailleur. A l’instar de l’Alberta Gold Prospectors Association qui compte 40% de plus de chercheurs d’or qu’il y a deux ans, les regroupements de prospecteurs – professionnels comme du dimanche – ont enregistré une augmentation importante du nombre de leurs adhérents. Les chercheurs d’or ont même leur forum Internet, The Canadian Prospectors Forum, qui recense près de 6000 adhérents.

A près de 1800 dollars l’once d’or, les Canadiens n’hésitent plus à passer des heures à chercher fortune dans le lit du fleuve Fraser ou de la rivière Bow. Attention aux secousses cependant: après s’être apprécié de 37% cette année – et avoir franchi le cap de 1900 dollars l’once –, le prix du métal brillant a reperdu 6% en l’espace de quelques jours.

Les méthodes de prospection et l’équipement n’ont guère changé depuis l’époque du Klondike, à la fin du XIXe siècle. Avec leurs pelles et leurs batées, les forçats de l’or, les pieds dans l’eau glacée, traquent la moindre pépite. L’or est au ras des graviers. Le prospecteur secoue son tamis pour séparer les particules d’or de l’ivraie. Une activité à la portée de toutes les bourses, puisque le kit du parfait prospecteur coûte environ 100 dollars. L’engouement pour l’or fait le bonheur des propriétaires de magasins de pelles et de batées. Ces derniers ont annoncé des hausses substantielles de leurs ventes cette année, sans donner plus de précisions.

La fièvre de l’or procure des revenus bien incertains. Lors d’une entrevue à la chaîne publique Canadian Broadcasting Corporation (CBC), la porte-parole de l’Alberta Gold Prospectors Association, Patricia Walker, a certes assuré que nombre de chercheurs d’or gagnaient souvent 50 000 dollars (40 000 francs) par an, ce qui au Canada correspond au salaire d’un cadre moyen. Et Terry Crockett, 47 ans, chercheur d’or depuis quatre ans, a confié au Trail Daily Times de Nelson, en Colombie-Britannique, vivre de son métier de prospecteur. «Il ne s’agit pas de devenir riche. Je suis plus réaliste que cela, mais il y a toujours ce rêve [de le devenir]», estime Terry Crockett.

Selon d’autres prospecteurs cependant, la possibilité de vivre décemment de la prospection est rarement au rendez-vous. Chercheur d’or en Alberta, Bill Robinson, âgé de 72 ans, a révélé récemment à la CBC que son butin aurifère demeure bien modeste en 35 ans de prospection. «Je dirais quelques onces, probablement six ou sept onces», a assuré l’Albertain. Soit entre 11 000 dollars et 13 000 dollars au cours actuel. Si la production industrielle d’or canadienne a été de 95,6 tonnes en 2009, selon le Ministère des ressources naturelles, les chercheurs d’or, eux, sont traditionnellement très discrets sur le volume de leurs trouvailles. Il n’existe pas de chiffres fiables à ce sujet. La nouvelle ruée vers l’or garde toute sa part de mystère.

Par Ludovic Hirtzmann Montréal /le temps aout11

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