Le Temps

Crise de l’endettement Par Marie-Hélène Miauton

Crise de l’endettement Par Marie-Hélène Miauton

 L’UE et les Etats-Unis sont rattrapés par leurs dettes monumentales. Pourquoi la Suisse s’en sort-elle si bien?

La Suisse s’était tirée presque sans mal de la crise initiée en 2008 par l’éclatement de la bulle immobilière américaine. L’UE et les Etats-Unis, plus touchés, annonçaient cependant depuis 2010 le retour de la croissance. Mais les voici désormais rattrapés par leurs dettes et une nouvelle épreuve se dessine, plus lourde et plus durable que la précédente.

Comment en est-on arrivé là? Quel niveau de laxisme a-t-il fallu au monde politique pour fermer les yeux si longtemps sur les déficits récurrents des comptes publics? Quelle utopie lui a laissé accroire qu’un Etat ne faisait pas faillite? Cet aveuglement progressif des trente dernières années est sans doute à mettre au passif de la démocratie tout comme les errements récents de la finance révèlent les imperfections du libéralisme. Le rapprochement peut sembler osé, mais est-il faux pour autant?

En démocratie, les élus ont pour but de se faire élire puis réélire, et ils sont donc peu enclins à imposer aux électeurs une rigueur impopulaire. Ils s’adonnent à des dépenses qui souvent relèvent du clientélisme. Pour preuve, malgré les inquiétudes de ce juillet morose, Martine Aubry en visite au Festival d’Avignon promettait des millions de subventions supplémentaires pour la culture! Pour augmenter leur importance et leurs pouvoirs, les législatifs émettent un fatras de lois dont beaucoup sont inutiles ou tatillonnes. Toutes, cumulées, entraînent des dépenses énormes et alourdissent les besoins en personnel de l’Etat qui, à ce train-là, enfle comme la grenouille de la fable au point que, lors d’un certain été 2011, il éclate!

Le monde de la finance, lui, est aveuglé par l’argent comme le politicien l’est par les urnes. Son goût du profit l’a mené à spéculer sur l’économie au lieu de la servir, créant de toutes pièces des «bulles» qui, elles aussi, éclatent! C’est ainsi que tous, pour avoir perdu le sens commun, ont mené le monde occidental à sa perte, même s’il convient de relever que les uns poursuivent le bien commun alors que les autres visent leur intérêt particulier, ce qui ne les place moralement pas dans le même panier.

Pourquoi la Suisse, démocratique s’il en est, a-t-elle évité ces écueils, sinon en raison de la structure particulière de son système politique. Sa décentralisation liée au fédéralisme permet une meilleure connaissance des affaires publiques par le citoyen qui exerce dès lors avec délectation son devoir de surveillance civique. Son système de concordance empêche les excès de la gauche comme de la droite qui, gouvernant ensemble, sont coresponsables de la marche du pays et se contrôlent donc étroitement l’une l’autre. Enfin, sa démocratie directe plutôt que parlementaire permet au peuple, chez qui le bon sens prédomine, de limiter les ardeurs dépensières des élus en refusant, entre autres, de voter des augmentations d’impôt.

L’UE qui élabore dans l’urgence des plans de sauvetage devrait songer à ces aspects structurels auxquels ses peuples, aujourd’hui désenchantés, adhéreraient avec enthousiasme.

source le Temps aout11

1 réponse »

  1. Bonsoir,

    En effet, merci d’indiquer au peuple suisse, qu’il existe des français qui demande l’annexion de la France par la Suisse… s’ils acceptent.
    Le pouvoir politique, économique,…serait au début intégralement géré par la suisse, puis avec le temps décentralisé dans des cantons français.
    Les zones de non droits seraient gérées par une administration spéciale, puis soit pacifiées par des moyens militaires, soit rendu à un état d’indépendance ou d’autonomie.

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