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Terre Rare : Les énergies « vertes » devraient ouvrir un nouveau débouché au vanadium

Les énergies « vertes » devraient ouvrir un nouveau débouché au vanadium

Ce mois-ci, un gisement géant de vanadium va redémarrer en Australie. Ce métal rare, utilisé dans la fabrication des aciers, est aussi promis à un bel avenir dans des batteries de nouvelle génération adaptées aux énergies renouvelables.

 80 % du vanadium est utilisé dans la fabrication des aciers, auxquels il apporte à la fois résistance et élasticité. C’est pourquoi on le retrouve dans le fer à béton des constructions, comme dans les pipelines. La crise de 2008 qui avait donné un coup d’arrêt à toutes ces activités, avait décoté de 80 dollars à 20 dollars le kilo de teneur en vanadium en 2009. A l’époque plusieurs nouveaux gisements de vanadium avaient dû fermer, dont celui de Windimurra, dans l’ouest de l’Australie. « Aujourd’hui que le vanadium a retrouvé un niveau de prix relativement stable autour de 30 dollars le kilo, de nouveaux investisseurs ont remis sur pied les installations de l’énorme gisement australien, à même de fournir 7 % de la consommation mondiale », précise Georges Pichon, dirigeant de la société de négoce spécialisée dans les métaux rares, Marsmétal. 

D’autres projets gigantesques sont en négociations : Maracas au Brésil, développé par une société canadienne et Géant Vert à Fotadrevo dans le sud de Madagascar, où Canadiens et Chinois sont associés. 

Traditionnellement la Russie et l’Afrique du Sud sont les plus grands exportateurs de vanadium, mais leurs ventes sont freinées par des mesures antidumping aux Etats-Unis. Les Etats-Unis retrouvent de ce fait un intérêt à relancer la production de vanadium chez eux. Dans le Nevada, le gisement de Gibellini sera le premier exploité uniquement pour le vanadium – dont l’extraction est d’habitude associée à celle du fer, de l’uranium, ou du titane. Le projet américain est aussi le premier à prévoir conjointement l’extraction, la transformation en électrolyte de vanadium et la fabrication de batteries qui comporteront ce composant. Des batteries à flux, dites Redox, qui se rechargent aussi vite qu’elle se déchargent sans s’user et qui sont donc très adaptées aux énergies intermittentes, comme le solaire et l’éolien. 

Ces batteries sont déjà fabriquées mais en petite quantité en Chine, en Inde et en Allemagne. Si leur production venait à s’accélérer, un nouveau débouché s’ouvrirait au vanadium, qui dans la sidérurgie, est de plus en plus concurrencé par un autre métal rare, le niobium, lorsqu’il dépasse un certain prix. Le vanadium retrouverait alors un lustre digne de la déesse scandinave, Vanadis, qui lui a donné son nom.

Par Claire Fages/RFI SEP11

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