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Comprendre les mots de la finance

Comprendre les mots de la finance

Subprimes, dark pools, titrisation, sous-jacent… La crise économique charrie chaque jour son lot de termes plus ou moins obscurs. Ce lexique a pour but d’éclairer les concepts les plus abscons du monde de la finance.

BOURSES ET MARCHÉS

IPO (initial public offering) : introduction en Bourse d’une entreprise.

OPA (offre publique d’achat) : l’OPA est déclenchée lorsqu’une entreprise (ou une personne physique) annonce officiellement qu’elle se porte acheteuse d’actions d’une entreprise cotée en Bourse, dans le but de monter au capital et d’en prendre le contrôle.

Marché primaire : lieu d’émission des nouveaux titres.

Marché secondaire : lieu où un acheteur peut revendre ses titres, à un cours défini par la confrontation de l’offre et de la demande.

Plate-forme de trading : Euronext, Deutsche Börse, Nasdaq… Depuis plusieurs dizaines d’années déjà, la plupart des marchés boursiers ont été privatisés. De plus en plus, les grandes places historiques (New York, Londres, Chicago, Francfort…) sont concurrencées par des plates-formes alternatives (Turquoise, Chi X,…), moins régulées et offrant des frais de courtage qui se veulent inférieurs aux tarifs habituellement pratiqués. Les « dark pools » sont des plates-formes de trading encore plus opaques, où les transactions peuvent se faire à « l’aveugle », c’est-à-dire sans connaître le montant final de la transaction.

Salle des marchés (ou front office) : ensemble des opérateurs au sein d’un lieu donné (Bourse, banque…) chargés de la négociation des transactions financières.

Middle office : vérifie la régularité des transactions dans une société financière et s’occupe des tâches intermédiaires : apporte des informations (volume des transactions, risques identifiés, limites de trading…) au front office et en contrôle les activités et les résultats.

Back office : assure la gestion, la comptabilité et le contrôle de gestion des opérations (saisie, règlement/livraison…).

Chambre de compensation : elle comptabilise au jour le jour les opérations financières sur les places boursières et calcule les sommes d’argent qu’elle doit payer (règlement) et le nombre de titres qu’elle doit livrer (livraison) aux acheteurs et vendeurs. Le fait que toutes les opérations financières doivent être finalisées au sein d’une chambre de compensation permet d’assurer le contrôle de la régularité des transactions.

Algotrading : le « trading algorithmique », ou algotrading, est l’utilisation de modèles mathématiques complexes gérés par ordinateur pour passer des ordres basés sur des critères de timing, de prix, de quantité… L’algotrading est décrié car le facteur humain en est quasiment absent. Le « high frequency trading » (trading de haute fréquence) est une forme de trading algorithmique, qui consiste à passer les ordres dès qu’une information est disponible, avant même que les traders puissent intégrer cette information et en répercuter les conséquences.

Prophétie auto-réalisatrice : mécanisme mis en évidence dans les années 1950 par le sociologue Robert K. Merton. On peut prendre l’exemple des « taches solaires » pour l’expliquer : si une majorité d’individus estiment que l’activité solaire a une influence sur le niveau général des prix, peu importe que cette croyance soit fondée ou non : en se mettant à acheter des titres afin de se prémunir contre l’inflation qu’ils pensent voir survenir, ils vont précisément, en augmentant la demande, provoquer l’inflation.

PRODUITS FINANCIERS

Valeur mobilière : titre financier négociable (c’est-à-dire qu’on peut l’acheter et le vendre) émis par une entité juridique qui souhaite se procurer des financements pour développer son activité ou augmenter ses revenus.

Action : titre de propriété représentant une part du capital social d’une société. Les actions sont émises soit lors de la création de l’entreprise, soit lors d’une augmentation de capital. Du point de vue juridique, l’actionnaire a le droit de vendre ses titres, de toucher un dividende, d’être informé sur la société dont il détient des parts, de participer à l’assemblée générale et de voter.

Obligation : titre de créance à long terme émis par une entreprise, l’Etat ou un établissement de crédit. Pendant la durée de l’emprunt, le souscripteur reçoit une rémunération fixe. A l’échéance (« maturité »), l’emprunt est remboursé à sa valeur nominale. Plus le risque porté par l’obligation est fort (par exemple s’il s’agit d’une obligation grecque), plus le rendement sera élevé.

Produit dérivé : produit financier dont la valeur dépend du « sous-jacent ».

Sous-jacent : actif sur lequel porte un produit dérivé. Cela peut être des devises, actions, bons du Trésor, indices boursiers, matières premières… La multiplicité, la diversité et parfois l’opacité des sous-jacents est régulièrement dénoncée comme un facteur de la crise financière de 2008.

Contrats à terme (futures) : placement dans lequel l’agent s’engage à ne pas retirer les sommes placées avant une certaine date, déterminée à l’achat du titre. Il s’oppose au « placement à vue », dans lequel l’agent peut vendre son titre quand il le souhaite.

Warrant : produit financier qui donne le droit d’acheter ou de vendre un actif dans des conditions de prix (« prix d’exercice ») et de durée (« échéance ») définis à l’avance.

Tracker (exchange traded fund, ou ETF) : fonds indiciel, c’est-à-dire qui réplique la performance d’un indice (un ETF peut gagner à la hausse comme à la baisse). Son achat et sa vente sont négociés comme des actions.

Titrisation : processus consistant à transférer des actifs ou les risques des crédits correspondants sous une forme structurée à des investisseurs tiers. La titrisation donne lieu à une émission de titres sur les marchés des capitaux, titres adossés au risque des actifs sous-jacents.

Subprimes : crédit à risque proposé à un client qui ne présente pas de garanties suffisantes pour contracter un prêt dans des conditions normales. Aux Etats-Unis, les subprimes sont des crédits hypothécaires pour lesquels le logement de l’emprunteur est considéré comme une garantie en cas de défaut de paiement : l’hypothèse qui sous-tend ce système est que la valeur des biens immobiliers va continuer à augmenter. Dans ces conditions, un éventuel défaut de l’emprunteur serait compensé par la vente du bien en question.

Junk bonds : « obligations pourries » à haut rendement mais présentant un fort risque (en dessous de BBB, le niveau « investment grade », si l’on se réfère par exemple à l’échelle de notation de Standard & Poor’s). Les junk bonds ont connu leur heure de gloire dans les années 1980 pour financer la dette de certains pays en développement (dans le cadre d’un plan de titrisation de la dette). Aujourd’hui ils sont encore utilisés lors des rachats d’entreprises par des fonds d’investissement (LBO, voir ci-dessous).

Credit default swap (CDS) : « assurance sur incident de crédit », type de contrat par lequel un « vendeur de protection » s’engage, contre le paiement d’une prime de risque et en cas d’incident de crédit (par exemple, un défaut de paiement ou une restructuration de dette), à dédommager l’acheteur. A part la prime de risque, aucun flux financier n’est échangé entre les deux parties si aucun événement de crédit ne survient. Le CDS est un produit « dérivé », c’est-à-dire que sa valeur dépend du prix de son sous-jacent.

Asset backed securities (ABS) : titres adossés à des actifs qui sont généralement créés lors d’un processus de titrisation. Les plus courants sont les ABS adossés à des crédits hypothéquaires américains (mortgage backed securities).

Collateralised debt obligation (CDO) : titres représentatifs de portefeuilles de créances bancaires ou d’instruments financiers de nature variée. Les CDO sont proposés aux investisseurs en différentes tranches, qui ont chacune un niveau de risque en adéquation avec leur rémunération. Le processus est le même que pour la titrisation de dette : l’initiateur cède sa créance à un « véhicule » ad hoc, le véhicule émet des tranches de dette pour se refinancer et les propose aux investisseurs.

Vente à découvert : technique très critiquée consistant à vendre un titre dont on anticipe la baisse, et que l’on ne possède pas forcément au moment de la vente : le vendeur s’engage à fournir un titre à un certain prix à une certaine date, en faisant le pari que le cours de ce titre va baisser entretemps.

Liquidité : un actif est dit liquide si l’on peut y avoir accès rapidement et à moindre coût. La monnaie – pièces et billets – est l’actif le plus liquide.

ACTEURS DE LA FINANCE ET DE L’INVESTISSEMENT

Investisseurs institutionnels (également surnommé « zinzin ») : caisses de retraite, Caisse des dépôts, organismes de placement collectif en valeurs mobilières…

OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières) : entité qui assure la gestion d’un portefeuille dont les fonds sont placés en valeurs mobilières sur les marchés.

Broker : courtier qui intervient sur les marchés organisés pour mettre en relation acheteurs et vendeurs.

Hedge funds : fonds d’investissement pratiquant la gestion alternative, avec un niveau de risque élevé (utilisation massive des produits dérivés, ventes à découvert, spéculation à la baisse, effet de levier…). Beaucoup d’entre eux sont implantés dans des paradis fiscaux. Leur principal avantage est d’offrir des rendements plus élevés que des fonds « classiques ».

Banques d’investissement : conseillent les investisseurs pour leurs opérations sur les marchés, donnent accès à leurs clients à des produits financiers, aident les entreprises à se financer et gèrent leurs fonds.

Capital investissement (ou private equity) : investissements en fonds propres dans des entreprises non cotées pour financer leur développement. Ces opérations sont généralement réalisées par des fonds d’investissement (Axa Private Equity, PAI Partners, Astorg, LBO France…).

LBO : très courante pour régler les successions, l’opération de « leverage buy out » consiste à racheter une entreprise en faisant appel à de l’endettement et à des capitaux propres. Le repreneur table sur une augmentation de la rentabilité du capital pour rembourser sa dette avec les dividendes créés (« effet de levier »).

RÉGULATION

Agence de notation : évalue les sociétés, banques ou investisseurs émettant des titres de dette. Elle s’intéresse notamment à la solvabilité des émetteurs. Plus la note est bonne, plus les taux auxquels l’émetteur se finance sur les marchés sera bas.

Accords de Bâle I, II et III : accords de réglementation bancaire signés à Bâle (Suisse) et élaborés par le Comité de Bâle (quatre réunions par an, et qui dépend de la Banque des règlements internationaux). Bâle I est signé en 1988. Bâle II, qui renforce les premiers accords, est mis en place entre 2004 et 2008, à la suite des grands scandales financiers de la fin des années 90. Les accords de Bâle III, négociés à la suite de la faillite de Lehman Brothers en 2008, ont été publiés fin 2010 et leur mise en place est prévue entre 2012 et 2019. Le secteur de l’assurance a lui aussi ses accords de réglementation, dits « Solvency I et II » (Solvabilité I et II).

source LEMONDE.FR | 03.10.11 |

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