Art de la guerre monétaire et économique

La Fable du découplage ECONOMIES AVANCEES/EMERGENTS : Le net fléchissement de la croissance BRIC et de leurs marchés financiers

La Fable du découplage ECONOMIES AVANCEES/EMERGENTS :   Le net fléchissement de la croissance BRIC et de leurs marchés financiers

HSBC. Le chef économiste de la banque estime que la croissance économique mondiale sera en dessous de 3% en 2011 et 2012.

La croissance des pays émergents marque un net fléchissement depuis le début de l’année. L’indice Marchés émergents de HSBC pour le troisième trimestre se replie à 51,9. La production enregistre son plus faible taux de croissance depuis neuf trimestres tandis qu’elle recule dans le secteur manufacturier qui pâtit du ralentissement des échanges mondiaux. La contraction de l’activité manufacturière est particulièrement sensible en Afrique du Sud, à Taiwan et au Brésil. Seuls la Turquie et Israël enregistrent une accélération de leur production. Dans le secteur des services, la croissance est modeste et l’indice de confiance tombe au plus bas de l’année. La décélération de l’inflation se confirme, les pays émergents ayant maintenu des politiques monétaires restrictives.

source Financial Times

source Wall Street Journal

Selon Stephen King, chef économiste chez HSBC, il est clair que le pic de croissance des échanges mondiaux a été atteint au premier trimestre. Les sociétés des pays à forte croissance ont épuré leurs carnets de commandes à un rythme plus soutenu, maintenant ainsi l’activité à court terme mais, en l’absence d’une reprise des échanges, la faiblesse traduite par l’indice induira probablement une baisse de l’emploi.

Pour les quatre pays les plus importants (Brésil, Russie, Inde et Chine), les nouvelles exportations sont en légère baisse pour le neuvième trimestre consécutif. Même la Turquie, la Corée, Singapour, Hong Kong et la Pologne ont enregistré une baisse des commandes à l’exportation, pour la première fois depuis plusieurs trimestres. Seules la République Tchèque, l’Arabie Saoudite et les pays de l’UEA affichent encore des exportations en hausse. L’embauche stagne déjà dans le secteur manufacturier et ne progresse que lentement dans les services. L’Inde marque une contraction de l’emploi pour la première fois depuis le premier trimestre 2009 et la hausse de l’emploi en Chine est au plus bas des cinq derniers semestres. Les tendances sont similaires au Brésil et en Russie.

Même si les pays à forte croissance ne souffrent pas des mêmes exigences de désendettement que les pays développés, ils souffrent de la contagion dans un contexte où les investisseurs hésitent de plus en plus à s’engager. Sil est incontestable qu’à long terme ils se découpleront des pays développés sur le plan économique, il n’y a, pour l’instant, aucun découplage sur les marchés financiers.

La bataille contre l’inflation semble gagnée dans l’ensemble – sauf en Inde – grâce à l’effet conjugué de la baisse du cours des matières premières et du resserrement des politiques monétaires. L’apaisement des pressions inflationnistes laisse la place à une certaine souplesse politique mais il serait erroné de conclure que les pays émergents sont à la veille d’une relance de la même ampleur que celle observée en 2008-2009. Il est donc peu probable qu’ils soient en mesure de compenser les faiblesses endémiques des pays développés ce qui implique que la croissance économique mondiale devrait rester en dessous de 3% en 2011 et 2012 malgré les fondamentaux économiques sains qu’affichent la plupart des régions en forte croissance.

source agefi oct11

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