Royaume Uni : L’emballement de l’inflation et le pouvoir d’achat des ménages qui diminue
La pression monte encore sur les ménages Déjà soumis à l’austérité et la fragilité accrue de l’économie.
L’inflation s’est encore accélérée en septembre au Royaume-Uni, sous l’effet de l’augmentation des prix de l’énergie, atteignant un niveau record de +5,2%, qu’elle n’avait pas connu depuis trois ans, selon des chiffres officiels publiés mardi.
L’inflation a atteint 0,6% sur un mois, soit +5,2% sur un an après +4,5% au mois d’août, selon l’Office des statistiques nationales (ONS). Ce niveau, supérieur aux attentes, n’avait pas été atteint depuis septembre 2008.
Les prix à la consommation ont été en particulier tirés par l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité pour les ménages, ainsi que par les transports.
Les analystes s’attendaient à une hausse en septembre mais pas aussi forte: ils tablaient en effet sur un chiffre de +4,9% en moyenne. L’inflation britannique est largement au-dessus du niveau moyen dans la zone euro, où elle a grimpé à 3% en septembre.
«C’est une très mauvaise nouvelle, qui intensifie encore la pression sur le pouvoir d’achat des ménages», a jugé Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight. «L’augmentation des prix alimentaires et des factures de chauffage et d’électricité est particulièrement inquiétante pour ceux qui vivent avec de bas salaires», observe-t-il.
Les ménages britanniques sont actuellement pris en tenailles entre la politique d’austérité menée par le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron, une économie de plus en plus fragile et la hausse des prix qui érode leur pouvoir d’achat. La croissance s’est limitée à un modeste +0,1% au deuxième trimestre, laissant craindre un retour du pays dans la récession.
Autre mauvaise nouvelle, le nombre de chômeurs britanniques est au plus haut depuis 17 ans.
Le gouvernement, inflexible sur sa politique d’austérité, tente de donner un coup de pouce aux ménages en gelant par exemple certaines taxes locales ou en convoquant cette semaine les grands groupes énergétiques, accusés d’avoir fait exploser les factures.
Les finances britanniques vont de plus être mises sous pression, car les prix de l’inflation de septembre sont utilisés pour relever le niveau d’un certain nombre de prestations, dont les retraites payées par l’Etat.
Cette envolée de l’inflation rend aussi la tâche difficile à la Banque d’Angleterre (BoE), qui est censée limiter la hausse des prix à 2% mais donne actuellement la priorité aux tentatives de relance d’une économie en perte de vitesse rapide. Elle a ainsi lancé récemment une nouvelle phase de sa politique d’assouplissement quantitatif, en décidant l’injection de 75 milliards de livres (environ 87 milliards d’euros) d’argent frais dans l’économie, tout en maintenant son taux d’intérêt au niveau historiquement bas de 0,5%.
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