Assurances

Les CDS, victimes collatérales de l’accord sur la dette européenne ?

Les CDS, victimes collatérales de l’accord sur la dette ?

Les fameux CDS (Credit default swaps), accusés d’avoir alimenté la crise de la dette en Europe, se remettront-ils des derniers arbitrages européens ? Certains banquiers en doutent, et alertent sur les risques que cela comporte pour l’ensemble de l’économie.

Les CDS sont à l’origine des contrats d’assurances achetés par les détenteurs d’obligations d’un Etat pour se prémunir contre un défaut de paiement de celui-ci. Mais ces CDS sont devenus un outil de spéculation sur la dette des Etats qui, selon l’Union européenne, fait grimper les coûts d’emprunts des pays concernés. C’est pourquoi elle a décidé d’interdire dès novembre 2012 la vente de CDS « à nu », c’est-à-dire par des investisseurs qui ne détiendront pas, aussi, les obligations protégées par ces contrats. Avec pour conséquence, selon les banquiers, de restreindre la liquidité des marchés.

Les dirigeants de la zone euro ont par ailleurs obtenu dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 octobre une nouvelle décote volontaire de la dette grecque, après celle de 21 % obtenue lors du plan d’aide européen de juillet. Les banques et autres créanciers privés d’Athènes, qui détiennent 206 des 350 milliards d’euros de la dette grecque, ont finalement accepté d’effacer 50 % de celle-ci. Cet accord permet d’éviter un défaut de paiement de la Grèce que l’on craignait dévastateur. Et devrait donc éviter de déclencher le paiement des CDS, comme l’a confirmé jeudi l’association compétente en la matière, rappelant toutefois que la décision en reviendra à un comité spécifique.

EFFET LIMITÉ OU PERTE DE CONFIANCE

Selon les responsables politiques, le non-paiement des CDS représente une économie pour les banques et assurances qui les avaient émises. Mais c’est aussi une façon de punir les investisseurs qui avaient acheté ces assurances à des fins spéculatives, en pariant sur une faillite de la Grèce.

Les banquiers sont, eux, divisés sur l’impact du non-paiement des CDS, a souligné le Financial Times. Certains estiment que la Grèce est un cas à part et que l’effet sera limité. D’autres craignent que cela crée un précédent, qui sape la confiance des investisseurs dans ce produit financier et décourage l’achat de dette des Etats.

Un responsable d’un grand établissement bancaire européen prévient dans le Financial Times que les deux décisions des dirigeants de l’UE sur les CDS risquent de « nous amener non seulement à vendre nos obligations de pays à risque comme l’Italie, et à durcir leurs conditions d’emprunts, mais aussi à dire à nos dirigeants sur place de restreindre les prêts aux entreprises ». Des conséquences qui ne feraient pas les affaires des Vingt-Sept.

«Il est surprenant de chercher à tout prix à échapper à la classification de l’incident grec en défaut, afin d’éviter l’activation des couvertures CDS», s’étonne Isabelle Job, experte au Credit Agricole. Ces instruments d’assurance devraient pouvoir jouer leur rôle, estime-t-elle. Si ces produits ont servi d’autres desseins moins louables que celui d’une couverture et sont devenus potentiellement dangereux – en ayant un effet amplificateur des pertes ou de concentration des risques –, réfléchir à une meilleure régulation de ces produits dérivés, voire à leur extinction, s’impose, juge-t-elle.

Claire Ané/LEMONDE.FR | 27.10.11

1 réponse »

  1. Une certitude s’impose à ce stade ci :

    ILS PRÉFÉRERONT NOUS LE DEVOIR POUR TOUJOURS,
    PLUTÔT QUE DE NOUS LES FAIRE PERDRE !

    OUFFF ! Ça va déjà beaucoup mieux que l’année prochaine hein ? A.C

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