L’exposition occultée des fonds et assureurs

Les assureurs et les fonds portent respectivement 17% et 11% de leurs actifs en dette souveraine.

«Si les banques européennes sont de loin les plus exposées au risque sur la dette publique en zone euro, le risque n’est pas négligeable pour les autres gros investisseurs que sont les assureurs ou les fonds de placement», insistent les économistes du site d’information macroéconomique et financière Gecodia, dans une analyse publiée hier

Ces derniers soulignent que, depuis le début de la crise de la dette, l’évaluation porte souvent sur le risque financier relatif à l’exposition des banques à la dette obligataire publique des pays périphériques. Mais les assureurs et les fonds sont aussi des gros détenteurs de dette publiques en zone euro. «Le manque de données agrégées sur les portefeuilles des deux types d’investisseurs précédents explique qu’on parle peu d’eux. Toutefois, on peut connaître via les données BCE, l’exposition du système financier européen aux obligations publiques émises par l’ensemble des états de la zone euro.»

Les banques ont l’exposition la plus importante avec près de 3100 milliards d’euros de créances sur les états de la zone euro fin juin 2011. L’exposition des assureurs (assurance-vie compris) et des fonds de pension n’est pas négligeable, avec 1230 milliards d’euros, soit 17% du total de leurs actifs. Suivent les fonds de placement, tels que les fonds obligataires et les fonds diversifiés avec 670 milliards ou 11% des actifs et, très loin derrière, les fonds monétaires avec 80 milliards d’euros.

«A noter que les investisseurs étrangers détiennent pour environ 1830 milliards d’euros de dette et la banque centrale européenne en possède 470 milliards d’euros à fin juin.» Depuis fin juin, les premières données montrent que les banques ont diminué leurs expositions tandis que celle de la Banque centrale européenne a progressé.

Même si les détails par pays ne sont pas disponibles, les experts de Gecodia peuvent estimer raisonnablement que les assureurs et les fonds n’ont pas une répartition très différente de celles des banques. «En conclusion, les assureurs et les fonds sont tout autant menacés par les pertes liées à la dépréciation des obligations ou au risque de défaut.»

source agefi nov11