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La Banque Northern Rock reprise par Virgin ou comment le Royaume Uni socialise les pertes et privatise les profits

La Banque Northern Rock reprise par Virgin  ou comment le Royaume Uni socialise les pertes et privatise les profits

Les banksters apprécieront les contribuables un peu moins….. Le gouvernement britannique a cédé l’établissement à un prix nettement inférieur à ses engagements pour tenter de le sauver .

Le gouvernement britannique a clos un chapitre douloureux avec la vente à Virgin Money de la banque Northern Rock. Etablissement qui était devenu un symbole de la crise financière pour avoir été le premier à être sauvé par l’Etat. Aujourd’hui, il est le premier à retourner au secteur privé.

En finalisant cette transaction, l’Etat recevra 747 millions de livres en numéraire, une somme qui pourrait monter jusqu’à 1 milliard au total. L’Etat va toutefois récupérer moins que ce qu’il avait injecté pour sauver la banque.

«Les contribuables ont payé 1,4 milliard de livres et nous recevons moins en retour, nous allons donc subir une perte», a noté Ed Balls, l’un des leaders de l’opposition travailliste.

Le gouvernement avait donné en juin le coup d’envoi du processus de privatisation de la banque, qui était devenue durant la crise le premier d’une série d’établissements sauvés par l’Etat. Depuis sa nationalisation, Northern Rock avait poursuivi ses activités mais au prix d’une sévère cure d’amaigrissement.

Elle a été scindée en deux: une banque saine qui a poursuivi ses activités commerciales – la partie reprise par Virgin Money – et une structure de défaisance chargée de liquider ses crédits hypothécaires à risque, qui n’est pas concernée par la vente.

Virgin Money, filiale de Virgin Group fondée par l’homme d’affaires britannique Richard Branson, s’est engagée à ne pas procéder à de nouveaux licenciements pendant au moins trois ans, à conserver puis étendre le réseau de Northern Rock, et à maintenir le siège à Newcastle, dans le nord-est de l’Angleterre.

L’annonce a été saluée par les syndicats de la banque, qui a subi des milliers de suppressions d’emplois ces dernières années. «Cette vente marque une étape importante après trois ans de turbulences et de bouleversements chez Northern Rock. Et nous espérons que ce jour marque le début d’un avenir sûr», a commenté Unite.

Northern Rock est resté un symbole des effets dévastateurs de la crise financière en Grande-Bretagne. A l’origine banque mutualiste d’envergure provinciale, jusqu’à sa cotation en Bourse en 1997, elle s’était ensuite hissée parmi les premiers établissements bancaires du Royaume-Uni grâce à une politique de prêts particulièrement risquée, jusqu’à devenir à son apogée le premier prêteur immobilier du pays.

Mais ce bel édifice s’est écroulé comme un château de cartes dès septembre 2007, emporté par la crise du crédit déclenchée par la débâcle des prêts risqués «subprime» aux Etats-Unis.

La banque a alors été forcée de demander l’aide de la Banque d’Angleterre pour éviter la faillite. Ce qui avait causé plusieurs jours de panique parmi les clients de l’établissement qui s’étaient rués en masse dans les agences pour y retirer  leurs économies.

Le gouvernement a alors décidé de garantir le remboursement de la totalité de leurs dépôts et a fini par nationaliser la banque l’année suivante. L’Etat continue de détenir des participations importantes dans deux établissements majeurs, avec plus de 80% de la Royal Bank of Scotland (RBS) et de 40% de Lloyds Banking Group.

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