Art de la guerre monétaire et économique

L’Edito du Jeudi 24 novembre : Le grand combat entre la sphère financiere et la sphère réelle par Bruno Bertez

L’Edito du Jeudi 24 novembre : Le grand combat entre la sphère financiere et la sphère réelle par Bruno Bertez 

La crise de l’endettement n’est une crise que parce que nous la voyons au travers du prisme de nos émotions et de nos inquiétudes. 

Objectivement, une fois débarrassés de nos émotions, ce que nous voyons, ce que nous constatons c’est une hausse des taux d’intérêt, un gonflement des primes de risques. 

Que ce soit sous l’action des marchés ou sous celle, humaine, des agences de notation, le loyer de l’argent monte.

 Le niveau moyen d’intérêt auquel l’équilibre entre la demande de fonds et l’offre de fonds s’établit, ce niveau moyen s’élève. Pour certains, c’est l’exclusion du marché; pour d’autres, c’est la difficulté extrême à se refinancer. A rouler les dettes qui viennent à échéance. On estime les besoins européens de de refinancement à 1,7 trillions d’ici la fin 2014. Depuis mars 2011, le marché est gelé, gelé, gelé. 

(cliquez sur les graphiques pour les aggrandir)

   Signalons au passage pour ceux qui ont tendance à passer à côté de la vérité que les plus gros besoins européens de refinancement, ce que l’on appelle le roll-over, sont… britanniques et allemands.

 Le constat objectif, c’est: le marché ne fournit plus le crédit demandé aux taux auxquels nous étions habitués depuis 20 ans.

   Depuis plus de 20 ans on cherche à se passer de l’Épargne, à compenser sa soi disant insuffisance. On le fait en transformant de la monnaie, par l’ingénierie financière en succédané de l’épargne. Si vous voulez, on fabrique du capital à crédit, du long avec du court, du non risqué avec du risqué.

La machine financière que l’on a créé est une usine à gaz, opaque,dont la mission est de faire ce travail de fabrication.

On le fait avec une ingénierie qui passe pour compliquée, mais qui en réalité est très simple,  que l’on connaît depuis John Law et qui consiste à faire prendre des vessies pour des lanternes.

 Autrement dit on le fait en transformant et en adossant des créations monstrueuses à des assets dont on fait le pari qu’ils monteront toujours.

Le sous jacent des subprimes americains c’etait le housing, on faisait le pari qu’il monterait toujours.

Le sous jacent des subprimes europeens c’est la croissance, on a fait le pari qu’elle continuerait à l’infini.

On le fait grâce a des théories , produites par le système pour la circonstance, mesures du risque, modèles d’évaluation d’assets etc théories qui ne sont que des tautologies vides qui s’effondrent dès que les invariants que l’on a pris comme hypothèses se mettent a varier. Ce qui est quand même la loi de la vie.

« Vendredi, le Trésor italien a émis pour 10 milliards d’euros de dette. Les taux sont passés de 3,5 à 6,5%

 «La réaction du marché autour de l’émission de l’Italie apporte de nouveaux signes précurseurs que le marché européen des obligations gouvernementales est sévèrement perturbé. Il est probable qu’il va souffrir pour absorber la demande de refinancement que les Etats européens ont besoin d’assurer.» Comme d’autres économistes interrogés vendredi par Bloomberg, Silvio Peruzzo, employé à Londres par Royal Bank of Scotland, s’est inquiété des conditions dans lesquelles le Trésor italien a levé 10 milliards d’euros hier.

Certes, l’Italie a récolté la somme prévue, a annoncé sa banque centrale. Cependant, les taux d’intérêt ont presque doublé, touchant des niveaux record. Le loyer de l’argent à six mois a bondi à 6,504% contre 3,535% lors de la dernière opération similaire le 26 octobre. Celui à deux ans s’est envolé à 7,814% contre 4,628%. »

Infographie. L’écart se creuse encore

 
 
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Comme tout est faux, les valeurs d’assets, les mesures de risque, les assurances fournies par les hedges, pour faire tenir tout le système il faut un assureur de dernier ressort qui garantit que chacun fera son plein , que tout le monde sera payé, que toutes les promesses contenues dans le système seront honorées, Et c’est la raison pour laquelle il faut les PUTS Greenspan, Bernanke , la socialisation des pertes, les monétisations etc.

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La   finance de type Wall Street, cette alchimie des égouts et du plomb a permis des taux d’intérêt très bas à la fois en faussant le prix du temps et celui du risque. Ceci explique que la rentabilité de la vraie Épargne soit faible depuis 20 ans. On n’a rien gagné en 20 ans sur le SP 500.

 

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(cliquez sur le graphique pour l’aggrandir) 
 
La fausse Epargne a fait concurrence à la vraie, elle a fait du dumping. Ainsi on a pu se passer des classes moyennes et les spolier, les empêcher de progresser, de s’élever, au profit de la kleptocratie, ploutocratie type Wall Street.
 

La déconfiture du système, de ce que j’appelle le capitalisme d ‘arbitrage, de ce capitalisme qui épargne pas mais achète de l’argent banque centrale et le travaille pour faire un écart, un spread, bref qui l’arbitre; la déconfiture de ce capitalisme tend a produire une réconciliation. Une réconciliation entre les taux exigés par les marchés et le taux d’intérêt naturel, celui qui résulterait de la confrontation entre l’offre et la demande épargne.

Une réconciliation entre la sphère financière et la sphère réelle est en train de se produire et c’est cela l’origine réelle de la hausse des taux. Cette hausse des taux commence par la périphérie, par les emprunteurs marginaux, puis elle touche les bords du core, puis elle touchera le core.

La destruction en cours de la machine à fabriquer des taux bas artificiels va progressivement faire remonter les taux au niveau naturel, c’est-à-dire au niveau impliqué par la rareté de l’épargne vraie, La crise détruit le concurrent de l’épargne.

La fonction de la crise est positive non pour des raisons morales ou autres mais par raison logique, systémique. Le système tend à se reproduire, à se restaurer malgré les dysfonctionnements ou mieux, au travers des dysfonctionnements .

Mais le système contrairement aux souhaits des conservateurs et passéistes n’est pas seulement en train de se nettoyer, de s’assainir, il se modifie….

 L’erreur de Mellon dans les années 30 étaient de croire qu’il suffisait de purger toute la pourriture sécrétée par les années 20 et de retrouver la pureté des années de départ. Non le système est vivant et il se modifie, tient compte des progrès, des acquis  du temps passé, de la complexification de la société etc. C’est non pas le système ancien qui va ressortir de la crise, purgé, c’est un système qui aura muté et qui sera plus adapté.  Et ce système il aura besoin d’épargne pour reconstruire, pour investir, produire les nouvelles richesses, la future prospérité.

C’est la raison pour laquelle nous défendons épargne, la vraie elle doit être protégée et non pas sacrifiée comme on le fait maintenant.

Les Pouvoirs en place, captifs de la kleptocratie veulent sauver le système monstrueux issu de la financiarisation et pour le sauver ils iraient jusqu’a ruiner les classes moyennes. C’est cela le sens profond de l’enjeu de la monétisation. Le capitalisme type Wall Street non seulement serait sauvé mais il pourrait refaire un tour.

  • Du côté anglo saxons , les dés sont jetés, la kleptocratie a gagné.
  • En Asie le capitalisme réel , productif, est vigoureux, même si une classe supérieure comprador joue le jeu du capitalisme financier
  • En Europe, le système bancaire a fait alliance avec Wall Street car Wall Street a accepté de partager les dépouilles pendant plus de 20 ans. Cela crée des relations, des proximités, des amitiés . Des dettes. c’est l’autre manière d’interpréter l’interconnexion , le partage de la manne. Heureusement il reste des îlots de production qui se coltinent le réel , malgré la désindustrialisation en particulier dans le bloc allemand.

L’allié européen de Wall Street  est affaibli et menace d’entraîner tout l’édifice dans sa chute . On chute toujours par le maillon le plus faible.

source Les Echos

Les anglo saxons demandent le sauvetage par la destruction de la Banque Centrale Europeenne,  de la monnaie, c’est leur va-tout, leur survie est en jeu.

Ce qui s’est passe sur Jefferies est symptomatique, cette institution américaine  est en train de couler à cause de ses engagements en Europe. La seule agence de notation privée valable et compétente, Egan Jones dit qu’il faut la recapitaliser. Ce n’est que le début.

La situation britannique est, sur tous les points plus obérée et fragile que la situation de l’Europe continentale, banques archi surexposées, dettes publiques, privées supérieures pourtant on n’en parle pas. Où sont les agences ? La réponse, invariante est . La Grande Bretagne peut payer en monnaie de singe car elle est utilisatrice de sa propre monnaie !  Ah bon ! Et la dette étrangère colossale de ses banques, elle peut la payer en livres?

source Financial Times

source Der Spiegel

Le vrai problème pour les banques US ce sont les dérivés, Les cinq grandes banques US ont vendu des assurances sur le non- défaut des dettes européennes. Elles représentent 80% du marché!  Un pari idiot comme d’habitude et elles chutent si ce pari se révèle perdant. On comprend leurs pressions pour que la Banque Centrale européenne monétise, vienne les sauver. Peu importe la perte de crédibilité de la BCE, le risque sur la monnaie, la destruction sociale , ce n’est pas leur problème

source Business Insider

source Zerohedge

Le plus scandaleux est que le demi frère de Sarkozy soit venu hier a la TV financière US pour faire cette propagande anti européenne. Il a plaidé en faveur d’un TARP en citant, pour faire peur aux européens des chiffres totalement faux. Il estime à 30 trillions , vous lisez bien,  le risque qui pèse sur les européens, Il applique a ce chiffre des ratios et aboutit, soit a une ardoise  de 3 trillions de Tarp soit … a une monétisation  sans limite. C’est ce que l’on peut appeler une attaque en règle contre l’Europe, une manoeuvre pour nuire à son crédit, la déstabiliser encore plus.

 

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« A la chaine de télévision américaine CNBC, Olivier Sarkozy a expliqué que les dirigeants européens doivent organiser d’urgence un plan de sauvetage de plusieurs milliards d’euros, comme le plan Paulson (TARP) qui avait été déployé en septembre 2008.

 Il observe que les marchés commencent même à ressentir de la méfiance pour l’Allemagne, alors qu’elle n’avait jamais rencontré de problème de confiance jusqu’à maintenant. Il explique que le véritable problème ne provient pas de la dette des Etats, mais plutôt de la vulnérabilité du secteur bancaire, qui aurait besoin de beaucoup plus de fonds que l’Europe, que ce soit par la BCE, ou son FESF, ne sera jamais capable d’apporter.

 Il rappelle qu’en 2008, les banques américaines avaient besoin de stabiliser 3.000 milliards de dollars de financement, et que dans le cadre du plan de sauvetage (le plan Paulson), le Département du Trésor américain a acquis 212 milliards de dollars d’actifs toxiques qui ont permis aux banques de  résoudre leurs problèmes les plus immédiats et de gagner du temps. Mais en Europe, le secteur bancaire est 10 fois plus important, donc les actifs à sécuriser sont de 30.000 milliards de dollars, et le sauvetage correspondant devrait donc décupler pour s’élever à 2.120 milliards. « Si vous voulez stabiliser ces 30.000 milliards de dollars, et à mon avis, ce n’est pas ce que vous voulez faire, mais ce que vous devez faire, vous n’avez pas le choix, vous aurez besoin de 2.100 milliards de dollars et je suspecte que cela pourrait même être encore plus que cela». Or, aucune institution ne peut financer un tel montant, estime-t-il. »

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Ce qui choque c’est la pauvreté du débat politique réel en Europe. Il est vrai qu’intellectuellement l’Europe est polluée par la presse anglo saxonne, les pratiques et théories bancaires anglo saxonnes. Personne n’a trouvé à redire que l’étude de plan de leverage du EFSF  ait été confie à JP MORGAN!

 

   Le personnel politique européen est totalement incompétent en ces matières, il ne comprend rien aux enjeux. Ses conseillers sont, soit des flagorneurs, soit capturés par Goldman Sachs.

Le seul îlot de résistance est le bloc allemand, capable de sacrifier la sphère financière pour préserver le réel car elle a dans ses gênes le souvenir de ce qu’il advient quand on détruit des classes sociales entières.

BRUNO BERTEZ Le 24Novembre 2011

EDITO PRECEDENT : L’Edito du 20 Novembre : De la réunification de l’Allemagne à la réunification de l’Europe par Bruno Bertez

EN BANDE SON :

4 réponses »

  1. Vendredi 25 novembre 2011 :

    Londres se prépare à la fin de la zone euro, mais les « plans » sont flous.

    Les autorités britanniques évoquent désormais ouvertement des « plans » pour faire face à un démantèlement de la zone euro, demandant en particulier aux banques de s’organiser en conséquence, mais les mesures envisagées restent à ce stade particulièrement floues.

    Un responsable de l’Autorité des services financiers (FSA), le superviseur des marchés britanniques, a relancé les spéculations en affirmant jeudi que les banques du pays avaient été priées de se tenir prêtes à affronter tous les scénarios, y compris les « pires ».

    « Nous ne pouvons pas ignorer l’éventualité d’une sortie désordonnée de certains pays de la zone euro », a expliqué Andrew Bailey lors d’une conférence à Londres.

    Le ministre des Finances George Osborne avait été le premier à dire, début novembre, que Londres « préparait des plans » en cas d’éclatement de la monnaie unique.

    « Ici, hors de l’euro, il faut nous préparer à toutes les éventualités et c’est exactement ce que nous faisons », avait renchéri un peu plus tard devant des hommes d’affaires le Premier ministre David Cameron, sans donner lui non plus le moindre détail.

    Une crise totale conduisant à la mort de la monnaie européenne est envisagée avec une certaine délectation par une presse largement eurosceptique. Elle est en revanche redoutée par les milieux économiques qui craignent un impact dévastateur sur le Royaume-Uni, qui réalise plus de 40% de ses échanges commerciaux avec ses voisins.

    Du côté du secteur financier, les banques ont déjà largement réduit leur exposition aux pays périphériques de la zone euro, Grèce et Portugal en tête, comme l’ont montré leurs récents résultats trimestriels.

    Mais le degré d’inquiétude est monté de plusieurs crans lorsque l’Italie s’est retrouvée à son tour dans la ligne de mire des marchés : selon les estimations de la presse, les quatre principales banques britanniques détiennent encore pour quelque 40 milliards de livres (46 milliards d’euros) de dette italienne. L’onde de choc d’une faillite de l’Etat italien atteindrait donc rapidement le Royaume-Uni.

    Hormis la vente de ces actifs devenus risqués, les banques devraient être incitées à se constituer un matelas de capitaux supplémentaires en revoyant à la baisse bonus et dividendes.

    Au-delà de ces mesures relativement classiques et attendues, le « plan de protection » britannique reste mystérieux.

    http://www.romandie.com/news/n/CRISELondres_se_prepare_a_la_fin_de_la_zone_euro_mais_les_plans_sont_flous251120111511.asp

  2. Vendredi 25 novembre 2011 :

    Belgique : taux des obligations à 10 ans : 5,863 %. Record historique battu.

    Espagne : taux des obligations à 10 ans : 6,699 %. Record historique battu.

    Italie : taux des obligations à 10 ans : 7,261 %. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 12,643 %.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 29,872 %.

  3. Italie : émission l’an prochain de 440 milliards d’euros de dette (responsable).

    L’Italie, qui est actuellement sous la pression des marchés, devrait émettre l’an prochain 440 milliards d’euros de dette, soit à peine plus que cette année, a annoncé mercredi la responsable de la dette publique au sein du Trésor italien, Maria Cannata.

    « L’an prochain, nous devrons émettre 440 milliards. Cela semble prohibitif mais cela ne l’est pas, même si cela devient plus compliqué car les investisseurs sont apeurés par la volatilité du marché », a-t-elle déclaré lors d’un colloque, selon les agences italiennes.

    http://www.romandie.com/news/n/Italie_emission_l_an_prochain_de_440_milliards_d_euros_de_dette_responsable161120111911.asp

    Belgique : taux des obligations à 10 ans : 5,863 %. Record historique battu.

    Espagne : taux des obligations à 10 ans : 6,699 %. Record historique battu.

    Italie : taux des obligations à 10 ans : 7,261 %. Record historique battu.

  4. Samedi 26 Novembre
    Beaucoup de correspondants nous interrogent sur notre critique de l’action des gouvernements et nous demandent de l’expliciter. Nous allons tenter de le faire à partir d’un exemple. Malheureusement nous ne pouvons, dans cet espace, analyser toutes les erreurs criminelles, le mot n’est pas trop fort vous le verrez, qui se sont succédé. Erreurs qui justifient notre sévérité. La classe politique de droites comme de gauche et ses medias MSM ne méritent aucune indulgence.
    Nous avons dénoncé en son temps, la PSI, participation du secteur prive aux pertes sur les dettes des souverains subprimes. Nous avons affirmé que l’on touchait à un tabou et qu’on le regretterait. Que c’était une décision politique politicienne idiote que l’on allait payer très cher.
    Cela n’a pas manqué, l’effondrement du château de cartes de la dette souveraine financée par le secteur bancaire date de cette décision.

    En une seule décision,on a rendu douteux tous les portefeuilles de dettes souveraines, on a dévalorisé tous les collatéraux qui servent aux banques à se refinancer sur le marché de gros du refinancement. Incroyable !

    La BCE a eu beau s’arque bouter, résister, avertir peu importe Merkel et Sarkozy ont persévèré croyant gagner des voix populistes.

    Et leurs conseillers, officiels du Trésor etc au lieu d’être chômeurs, se trouvent bénéficier de promotions. Aucun media français n’est capable à la fois d’analyser les choses, de les expliquer clairement et de les stigmatiser. Les MSM sont trop jaloux de leurs contacts, de leurs bonnes relations avec les dirigeants pour se permettre autre chose que de prendre sous la dictée de fausses confidentialités !

    Ce sont les gouvernements, par leur exigence politicienne, mais techniquement délirante de PSI qui ont créé la crise du refinancement des banques.

    Pour ceux que cela intéresse voici la mécanique.
    Depuis 20 ans les banques ne se financent que marginalement par les dépôts. Les fonds dont elles disposent viennent du marché de gros, du marché de la dette et du crédit.
    Les banques obtiennent des fonds contre la fourniture de collatéraux. Les institutions créditrices leur prêtent des liquidités en échange de gages, c’est cela des collatéraux.
    Les opérations sont des prêts, des repos, des swaps etc

    Retenez simplement ceci pour obtenir des liquidités, il faut qu’on vous les prête et on vous les prête si vous avez des gages, des garanties, des collatéraux à offrir en contrepartie.

    Le problème de ce système, partie intégrante de la financiarisation que nous dénonçons, est que le collatéral qui est acceptable ce jour ne le sera peut-être plus demain. C’est ce qui s’est passé en 2008 ou d’un seul coup toutes les collatéraux basés sur le housing americain soit disant AAA , sont devenus douteux.

    La FED s’est substituée au marché et a accepté ces collatéraux pourris, pourrissant ainsi son propre bilan. On a pu faire repartir le système pour un tour , 3 ans, sur la base d’un système zombie, walking deads.

    Lorsque de plus en plus de collatéraux sont refusés, douteux, inacceptables en bonne gestion, que se passe t il ?
    IL SE PASSE QUE LE MARCHE SE GRIPPE A NOUVEAU!
    La décision. des gouvernements européens d’impliquer les banques dans le pertes de la Grèce a créé un précédent, les emprunts souverains peuvent ne pas être honorés, ils cessent être sans risque. Les ratios de Bale en passant deviennent ce qu’ils n’ont jamais cessés être, bidons car fondés sur un mythe qui s’effondre.

    Si on peut perdre sur les emprunts souverains dans le cadre d’une restructuration, tous les emprunts souverains doivent être l’objet de ratings crédibles, les ratings des banques qui les détiennent doivent être révisés, la chaîne se met en branle . Terrible chaîne déclenchée par l’irresponsabilité des gouvernements et la non opposition de leurs conseillers, de leur chef du Trésor etc.
    En 2008 la crise a été déclenché par le refus des CDO hypothécaires comme collatéraux.En 2011 elle est déclenchée par le doute introduit volontairement par les gouvernements dans la valeur de leur dette, ils se sont tiré une balle dans le pied, ils ont brisé le tabou qui les faisait vivre.
    La fin de du sanctuaire des dettes souveraines c’est la fin des collatéraux,la fin des refinancements des banques sur le marché de gros, la crise de liquidité, les liquidations en masse de tout ce qui est douteux etc Terrible nous vous le disons.
    Mais il y a pire, pour récupérer des collatéraux éligibles, les banques font toutes sortes de gymnastiques, elles empruntent par exemple des collatéraux sains aux compagnies d’assurances, ainsi elles pourrissent les bilans des compagnies d’assurances etc etc .
    Pour faire face a tout cela
    LA BCE EST OBLIGEE DE RELACHER SES STANDARDS, DE POURRIR SON PROPRE BILAN EGALEMENT
    Ce qu’elle a déjà fait, ce qu’elle s’apprête en cachette à faire bientôt évidemment.Elle doit accepter ce que les marchés refusent ce qui est un comble !
    Actuellement tout est gelé.
    Les banques n’ont pour se refinancer que les dépôts de leurs clients et le recours a la BCE, tout cela grâce au couple franco allemand.
    Unicredit , l’italien en est a rechercher des dizaines de milliards hors de toute orthodoxie.
    Les banques vendent à qui mieux mieux tous les assets qui ne peuvent être retenus en collatéraux d’ou la dégringolade de tout ce qui n’est pas doré sur tranche et bien sur les gouvernements qui en sont la cause incriminent … les marchés

    Qu’est ce d’autre que la monétisation c’est face au à la débandade créé par les gouvernements la volonté de remplacer le marché normal que l’on a détruit par la Banque Centrale. Ce ne sont ni les banques, ni les états que la Banque Centrale sauve, ce sont les hommes et femmes politiques , toute la classe politique , et cela se fait sur le dos des citoyens présents, à venir , pas encore nés.

    Quand nous vous disons que le problème essentiel de la politique c’est l’absence de responsabilité, le tiers payant généralisé, lesquels débouchent sur les prédations, les contrôles, les violences aux citoyens.

    A noter que dans le projet de SMP dont on a parlé la semaine dernière, la PSI la participation du secteur prive aux pertes a disparu tiens tiens !

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