A Chaud!!!!!

A Chaud!!!!! Le Jeudi 1er Décembre : Au Pays de « l’Euro Soviet » c’est Coke en stock pour Mister Market par Bruno Bertez

A Chaud!!!!! Le Jeudi 1 er Décembre : Au Pays de « l’Euro Soviet » c’est Coke en stock pour Mister Market par Bruno Bertez

Les derniers jours ont été riches en nouvelles. Les marchés financiers ont  connus de fortes hausses et même dans certains cas des hausses exceptionnelles. 

(Exprimé en Dollars)

    Nous avançons l’idée que ces mouvements ne sont pas fondamentaux, juste un peu d’écume sur un courant qui reste dangereux.

Le caractère spectaculaire des écarts tient à l’étroitesse des échanges, à la faible participation de la clientèle boursière. Beaucoup de professionnels, peu de clients finaux, le troupeau moutonnier est devenu bien maigre.

Dans des marchés statistiquement mal repartis, tout le monde est dans le même sens , cela aggrave les écarts.

Et puis il y a des vendeurs à découvert incorrigibles qui n’ont pas encore compris que même s’ils avaient raison d’être négatifs, cela ne signifiait pas qu’il était possible de gagner de l’argent à la vente

Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas dans de vrais marchés, nous sommes sur des champs de bataille, lieux de confrontation entre celui que l’on appelle Mister Market, et les gouvernements alliés aux banques centrales. Ils n’ont pas les moyens de vous faire gagner de l’argent, mais ils ont les moyens de vous en faire perdre quand vous manifestez votre opposition à leurs volontés. Leur volonté c’est que les marchés disent qu’ils travaillent bien , qu’ils résolvent les problèmes que ce sont des magiciens . 

Les plus gros acheteurs de dette allemande

Source: Finanzagentur

Source Wall Street Journal  

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Au plan fondamental rien n’a changé au contraire. Les agences ont dégradé beaucoup de banques, lancé un avertissement solennel à l’Europe faisant ressortir que la situation s’aggravait au leu de s’améliorer. Voir la note exceptionnelle de Moody’s du 28 Novembre.

 Les indicateurs avancés européens comme les PMI sont mauvais et pointent vers la récession.

 Egan Jones a dégradé la France

Source Zerohedge

Un mot sur les agences que nous appellerons classiques ou politiques. Elles sont très en retard dans leur dégradation des souverains et des banques. Elles louvoient et sont gênées pour être honnêtes et rigoureuses. Elles sont très en retard de dégradation en regard de leurs modèles quantitatifs. Au lieu de se plaindre les souverains devraient envoyer des caisses de champagne, c’est la saison, à tout leur personnel.

Les firmes comme Egan Jones ou BBH produisent des ratings honnêtes, très compétents qui sont beaucoup plus en ligne avec la réalité et avec les marchés que les agences politiques.

Il est évident que les ratings des marchés se rapprochent beaucoup plus des ratings des agences privées que des ratings des Moody’s et autres. Exemple, les marchés donnent la France Baa3 soit 9 notches de moins que Moody’s, l’Allemagne A2 soit 5 notches de moins, l’Italie Baa2 soit 7 notches de moins etc. etc .

source Zero Hedge

Sean Egan Egan-Jones Ratings Managing Director Sean Egan testifies during a hearing before the House Oversight and Government Reform Committee on Capitol Hill October 22, 2008 in Washington, DC. The hearing was focused on credit rating agencies and the financial crisis.

La bataille disons-nous est engagée, les gouvernements se battent contre les marchés  pour leur faire changer sinon d’opinion du moins de discours. Ils veulent que les marchés disent autre chose. C’est ce que nous avons appelé tenir les vendeurs en respect récemment , mais même au delà , on veut provoquer des bouffées d’optimisme

Nous ne cessons de dire que l’Europe progresse, elle apprend à communiquer, elle apprend à manipuler, à piloter. Ces derniers jours les messages ont été centrés, non cacophoniques ce qui est un gros progrès. Mais en plus ils ont découvert, enfin de vieilles recettes, ils émettent les messages en salve ce qui augmente l’impact et paralyse les analyses et jugements, le suivi des messages est une condition de l’efficacité.

 Les salves crédibilisent les messages par des actions. c’est important, cela permet des boules de neige.

Ainsi après les soi disants accords secrets de la semaine précédente, après les félicitations d’Obama que nous avions relevé, après le bobard des 600 milliards du FMI, on agit spectaculairement et de façon concertée pour faire baisser le coût de refinancement des banques  par le biais du coût  des swaps en dollars. Le mot important est  »CONCERTE » 

Here comes the cavalry! Fed saves Europe's banks as ECB stands pat | #GreekCrisis | Scoop.it
 
Source Wall Street Journal

Peu importe que la mesure soit tout sauf spectaculaire, elle a déjà été activée en Septembre et n’a pas donné grand chose, peu importe qu’elle ne va pas changer les liquidités disponibles, simplement les rendre légèrement moins onéreuses(et encore) , les roulements de tambour ont produit leur effet. La claque a rappelé les précédents de 2008/2009 comme si les conséquences haussières allaient être les mêmes etc. 

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« La nouvelle action coordonnée de six grandes banques centrales a fourni hier une bouffée d’oxygène aux marchés financiers, en particulier monétaires. L’accord prévoit la prolongation des opérations de refinancement en dollar pour les banques européennes jusqu’à février 2013, ce qui limitera le stress de la fin d’année 2012. Surtout, ces prêts à court terme se feront à présent dans ces conditions plus avantageuses.

Jusqu’ici, ce guichet, opérationnel depuis octobre dernier, n’a reçu qu’une demande réduite, en raison de son coût et de la crainte des banques de délivrer ainsi un message de faiblesse. La BCE empruntera à présent à la Fed au taux au jour le jour (OIS) en dollar assorti d’une marge de 50 points de base (pb), contre 100 pb précédemment. Par ailleurs, la marge initiale demandée aux banques par l’institut de Francfort passe de 20% à 12%.

Toutefois, ces nouvelles conditions ne se traduiront pas forcément par une demande plus importante lors de la prochaine opération du 7 décembre. Le coût de ce dispositif est toujours plus élevé que le taux Libor dollar (0,59% contre 0,52%). Par ailleurs, même si ces opérations sont menées de façon anonyme, les banques ne souhaitent pas envoyer de signaux négatifs au marché. «Si le marché est toujours très tendu au moment de la prochaine opération, les banques choisiront d’y aller», reconnaît cependant un stratégiste taux. Hier, deux banques ont demandé 352 millions de dollars lors de l’opération à 7 jours, contre une demande de 552 millions la semaine précédente.

Pour l’heure, cette nouvelle coordination entre les six grandes banques centrales permet aux marchés d’espérer. D’abord, elle efface les craintes d’un arrêt de la coopération, qui étaient relancées par les rumeurs de guerre des changes. «Elle pourrait aussi signaler une action coordonnée plus internationale pour soutenir les Etats de la zone euro en cas de stress, avec l’implication du FMI», avancent les stratégistes de Barclays Capital.

Au niveau strictement européen, le Trésor italien a lancé hier un nouveau dispositif de gestion des liquidités qui lui permet de prêter ou d’emprunter sur les marchés à un jour, à partir de son compte à la Banque d’italie. Hier matin, il a alloué 1,98 milliard d’euros pour une demande de 11,45 milliards d’euros. Puis l’après-midi, après avoir élargi ses critères, il a couvert toute la demande et alloué 3,4 milliards d’euros. Les vingt SVT y sont éligibles. »

Source Agefi

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La réalité est que les liquidités vont rester ce qu’elles sont, rares, que les besoins des banques de vendre des assets ne vont pas être modifiés. C’est un phénomène lourd de long terme.

 Un élément positif tout de même, la mesure préfigure une très prochaine baisse des taux de la BCE. Ou plutôt 2 éléments positifs, la révision à la baisse, l’effondrement de la puissance de feu du EFSF a été escamotée, personne n’a vu qu’il redescendait à 750 milliards! Le bazooka du EFSF s’est enrayé, celui du FMI s’est révélé virtuel , peu importe cela n’a pas été perçu, c’est l’essentiel.

Source: TF Market Advisors

 source The Financial Times

source The Economist

L’avantage de ce travail en salve est que les effets se cumulent et que les perceptions se modifient un peu plus que par les one shots. Ainsi, on a pu réussir les auctions françaises, italiennes et espagnoles et tout cela joue dans le même sens, celui du renforcement.

source Les Echos

source Wall Street Journal

Ne boudons pas notre plaisir, ce qui est pris est pris, cela fait quelques jours de gagnés avant la grande échéance du 9 Décembre. qui marquera la 17e réunion des européens sur … le même sujet, la crise.¨

Les manipulations ne s’arrêtent pas là, ainsi un flash de Reuters que la BCE, Smaghi donc, suggère qu’elle pourrait intervenir, enter en action, si le pacte fiscal est adopté. Cela va dans le bon sens, nous-même avons écrit que cela serait acceptable sinon raisonnable si le pacte était non seulement accepté mais crédible.

« Mario Draghi, qui s’exprimait devant le Parlement européen, a appelé à un «approfondissement» de l’intégration budgétaire et fiscale. «Nous pourrions nous demander si un nouvel accord budgétaire serait suffisant pour stabiliser les marchés et si une vision crédible de long terme peut être utile à court terme. Notre réponse, c’est qu’il s’agit sans nul doute de l’élément le plus important pour commencer à rétablir la confiance.» »

Tout est fait pour tenir les marchés et c’est la seule chose à retenir.Il est dangereux de se mettre en travers.

Nous sommes aujourd’hui jeudi 1er décembre. Demain, nous serons vendredi 2 décembre. Cela veut dire que, dans une semaine, après vendredi, nous serons le 9 décembre. Pourquoi ces évidences? Tout simplement pour attirer l’attention sur le fait que le 9 décembre, ce sera le Grand Jour. Le jour fondateur de la Nouvelle Europe ou bien le point de départ d’une nouvelle accélération de la crise. Nous forçons le trait sur le second point car il est possible qu’à la faveur des subtilités de communication le résultat réel des réunions du 9 décembre n’apparaisse pas clairement. Le point de départ peut être par conséquent flou.

Nous l’avons répété à plusieurs reprises, les dirigeants européens et singulièrement au premier rang Merkel et Sarkozy, puis au second rang l’Italien Monti, ont fait du 9 décembre le grand jour de la refondation européenne.

Les marchés attendent des résultats, les banques également, les pays tiers évidemment aussi.

Pour que les résultats du 9 décembre soient à la hauteur des espérances suscitées et des assurances données, il faut que les conclusions soient claires, crédibles pour tout le monde. Et quand nous disons pour tout le monde, nous incluons la BCE.

Une solution claire et crédible implique:

  • Un fédéralisme fiscal sans faille
  • Un engagement dépourvu de toute ambiguïté des chefs d’Etat participants
  • La définition d’une procédure politique pour parvenir à ce fédéralisme fiscal
  • Les éléments mis en place pour réaliser la transition, transition importante puisque, dans tous les cas, elle durera plusieurs semaines sinon plusieurs mois.
  • Les engagements doivent être clairs, sur le contrôle des dépenses des Etats participants mais aussi sur les moyens de les financer. Le contrôle des dépenses ne suffit pas, il faut encore que les recettes destinées à les couvrir soient sûres et saines.

Sur ce point, nous voyons une faille, très profonde, dans le dispositif qui a été esquissé. On a beaucoup parlé des déficits et on a totalement omis d’évoquer les engagements hors bilan, hors comptabilité, des différents Etats. Nous voulons parler des promesses de retraites, de répartitions sociales, bref, tout le welfare occulte que l’on se garde bien de chiffrer. Comment peut-on imaginer d’entrer dans un fédéralisme fiscal qui ne prendrait en compte que la partie visible de l’iceberg des finances gouvernementales et laisserait de côté la bombe à retardement du hors-bilan.

Source Societe Generale

Sur le point de la ratification, il est évident qu’elle est problématique. Les chefs de gouvernements ont tenté ces derniers jours de louvoyer en choisissant chacun des vocabulaires différents. Cela masque les problèmes, mais cela ne retire rien à leur gravité. Par quel procédé entend-on faire ratifier ce fédéralisme fiscal par les peuples?

L’Europe a l’habitude du flou et des interprétations divergentes au sortir de chaque réunion. Chaque sommet apporte ses petites phrases, ses petits commentaires qui donnent à penser que les mots n’ont pas le même sens selon que l’on se trouve en France, en Allemagne ou en Italie. Cette fois, il faudra pour obtenir la crédibilité et la confiance qu’il n’y ait aucun écart d’interprétation possible. Si ce n’est pas le cas, les marchés s’engouffreront dans la brèche.

 Du côté de la BCE, on attend évidemment de connaître les résultats du sommet et les modalités de l’accord, s’il y en a un, pour déterminer sa position. Comme pour les marchés, on voit mal la BCE se lancer dans une aventure qui l’emmènerait on ne sait où et entraînerait des créations monétaires sans limite. Le rôle de la BCE est évidemment central dans la mesure où il faudra certainement en passer par elle pendant la période de transition. On ne voit d’où pourraient venir les fonds, si ce n’est de la BCE. Pour prendre le risque, pour justifier le dépassement de sa mission d’origine, la BCE a besoin d’assurance totale.

Ce sont les chefs de gouvernements eux-mêmes qui ont choisi pour stratégie de faire de la réunion du 9 un grand sommet. Ce sont eux qui ont créé les attentes. Ce sera leur responsabilité, non seulement face aux marchés, mais aussi face aux citoyens, s’ils échouent.

Nous attirons votre attention sur les risques que comporte cette démarche des responsables gouvernementaux. Un enchainement fatal, hors de tout contrôle, pourrait se mettre en branle en cas de déception.

BRUNO BERTEZ Le 1 er Décembre 2011

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EN LIEN : L’Edito du Jeudi 24 novembre : Le grand combat entre la sphère financiere et la sphère réelle par Bruno Bertez

EN BANDE SON 

6 réponses »

  1. Sur les 3 agences de notation historiques, je suis entièrement d’accord.

    Entendre les clowns à roulettes hurler contre la dictature des agences c’est risible.

    Ils ne comprennent pas que ces agences sont leurs alliés, sont gérées politiquement et non économiquement, et qu’elles font tout leur possible pour retarder la dégradation.

    Mais que si elles ne veulent pas perdre toute crédibilité, elles sont bien obligées de suivre un peu Dagong et Egan Jones…

    Les vertus de la concurrence en quelque sorte…

    Sur le fait qu’on semble se diriger vers un compromis acceptable et une sortie par le haut, là aussi, je suis d’accord. N’empêche qu’il reste le pêché originel intergénérationnel : les pillards du papy boom ne se voient pas du tout contester leur fausse épargne accumulée en 30 ans de fuite de leur impôt.

  2. Bonjour Monsieur Bertez,

    Qu’entendez vous par fédéralisme fiscal ?
    Dans l’esprit de Merkel ( et de tous les dirigeants me semble t’il), il est question de règles budgétaires communes , de leur « enforcement » au niveau européen avec sanctions automatiques, cour de justice etc..mais certainement pas de tranferts entre pays excedentaires et pays déficitaires, ce qui serait la marque d’une union fiscale au sens américain.
    Pensez vous que le sommet puisse accoucher de qq chose qui ressemblerait à une solidarité budgétaire?

    • J’entends par fédéralisme fiscal exactement comme vous c’est a dire un système comparable au système américain avec transfert.
      Si on n’en pose pas les bases, je crains que les demi solutions ne résistent pas à la pression non pas des marchés mais de la réalité .

      • Merci pour cette précision. Reste à savoir si toutes les complexités et dangers qui en découlent en valent la peine et si on arrivera à en convaincre les opinions.

  3. En Europe, il n’y aura jamais de fédéralisme.

    Pour deux raisons :

    1- Le cadre maximal du consentement à l’impôt est le cadre national.

    2- Le cadre maximal du consentement à une décision de la majorité est le cadre national.

    Pronostic :

    Dans les mois qui viennent, l’Europe supranationale va s’effondrer, comme toutes les constructions supranationales se sont toujours effondrées.

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