Formation a la gestion de portefeuille

Lectures : guide de survie pour investisseur éprouvé

Lectures : guide de survie pour investisseur éprouvé

 Il existe un AVANT 2008 et un APRÈS. C’est du moins l’opinion du chroniqueur en finances personnelles au journal américain Wall Street Journal, Jason Zweig. C’est pourquoi il a décidé d’écrire un « guide de survie » destiné aux investisseurs qui, selon lui, sont en train de vivre « la pire crise financière depuis le crash de 1929 ».

Publié le 24 janvier aux Éditions Transcontinental, Investir dans un marché en montagnes russes – Protéger son capital quand rien ne va plus, a pour but de répondre à plusieurs questions que se posent inévitablement les investisseurs qui ont perdu de l’argent depuis la crise de 2008 :

Comment préserver ce qui reste d’argent?

• Comment le mettre à l’abri?

• Comme le faire fructifier sans faire de compromis en matière de sécurité?

• Vers qui se tourner pour obtenir des conseils?

• Comment trouvez le courage de retourner sur le marché des placements?

Les 3 commandements à la sauce Jason Zweig

Pour l’auteur, les investisseurs doivent absolument suivre trois commandements s’ils veulent s’assurer de conserver leur argent investi :

• ne prendre aucun risque inutile;

• ne prendre aucun risque « qui n’amène pas la plus grande certitude possible de récompense »;

• ne pas risquer de l’argent qu’on ne peut pas se permettre de perdre.

La principale leçon que doivent retenir les investisseurs de la crise financière est qu’ils doivent miser sur un portefeuille à la fois « liquide » et « solide ». Qu’est-ce que cela signifie? « Par souci de sécurité, vous devez donc couler les fondations de votre avenir financier non sur le roc, mais sur un réservoir de liquidités, écrit-il. Et la seule façon de le faire, c’est de déterminer les risques d’illiquidité que comporte votre portefeuille », explique Jason Zweig. Il rappelle également aux investisseurs que tant leurs biens que leurs dettes font partie intégrante de leur avoir net.

PLUS DE GUIDE EN SUIVANT :

Miser sur le capital humain

« L’actif le plus important du portefeuille, c’est vous − ou, plus précisément, les revenus que vous accumulerez au cours de votre carrière », ajoute le chroniqueur financier. Mais il met en garde les épargnants que trois risques mettent en danger ce capital humain, soit l’endroit où l’on vit, l’inflation et le changement. Comment alors se prémunir contre ces risques? En adoptant les bonnes stratégies répond Jason Zweig :

• ne pas mettre capital humain et capital financier dans le même panier;

• acheter des obligations qui sont indexées à l’inflation;

• acheter des actifs susceptibles d’offrir de bons rendements.

Il ajoute qu’il faut également que les investisseurs comprennent bien, quand ils achètent les placements, que placements sûrs et rendements élevés ne vont pas de pair. C’est l’un ou l’autre… Il donne d’ailleurs à ses lecteurs cinq conseils qu’il suggère fortement de suivre afin de s’assurer de la sûreté d’un placement.

Ce n’est pas parce qu’un placement a une bonne réputation qu’il est pour autant sûr.

Si le rendement augmente trop vite, ce n’est pas bon signe.

Il faut tenir compte des frais qui ont été déduits.

Il faut absolument fuir les frais de gestion abusifs.

Il faut se méfier des gestionnaires qui renoncent à leurs frais.

Quoi acheter?

Les investisseurs devraient donc opter pour des fonds monétaires dont les frais sont bas puisqu’ils sont souvent les plus sûrs. Mais attention, ce genre de fonds ne conviennent pas aux portefeuilles de retraite, met-il ses lecteurs en garde. Les fonds obligataires dont les frais sont élevés doivent quant à eux être écartés des portefeuilles. Avant d’acheter un fonds obligataire quelconque, les investisseurs doivent absolument analyser les taux de rendement actuel et total. Les FNB à levier sont à éviter comme la peste, surtout pour les investisseurs qui n’ont pas de conseils d’un professionnel. Le meilleur choix, selon Jason Zweig, sont les fonds indiciels dont les frais sont minimes. Aux investisseurs qui s’intéressent aux actions, M. Zweig recommande de suivre ses trois commandements à la lettre.

La question que tous les investisseurs se posent est comment se protéger de l’inflation en cette période baissière. Le chroniqueur financier conseiller d’acheter des obligations à rendement réel ou des actions de secteurs rentables.

Quant aux marchés émergents, il suggère la prudence à ses lecteurs. Selon lui, on devrait qu’investir qu’une infime partie de notre capital dans ce genre de marché, en prévoyance pour le long terme.

L’importance du conseiller

Jason Zweig conclut son livre en prodiguant des conseils pour éviter les fraudes et autres boniments. Et il donne un conseil intéressant à ses lecteurs. Selon lui, si un investisseur ressent le besoin de lire son livre, c’est qu’il a besoin de conseils éclairés en matière de placement et d’investissement. C’est pourquoi il affirme que tout investisseur devrait faire affaire avec un conseiller.

Aux couples qui iront pour la première fois rencontrer un conseiller, il suggère d’y aller chacun leur tour. Parce que les hommes et les femmes ne voient pas l’investissement de la même manière. Et selon lui, les femmes ont beaucoup à apprendre aux hommes en matière d’investissement et de placement…

Investir dans un marché en montagnes russes – Protéger son capital quand rien ne va plus, Jason Zweig, 198 pages, 29,95 $, ISBN 978-2-89472-552-8

 février 2012 | Anaïs Chabot conseiller CA FEV12

EN COMPLEMENT :  Cinq erreurs que commettent les investisseurs autonomes

Certains persistent à négocier leurs titres eux-mêmes?  Mettez-les en garde contre cinq erreurs de base que décrit le conseiller Ian Collings, en entrevue au quotidien The Globe and Mail.

1. Surestimer ses connaissances, sous-estimer les efforts requis. Pour Ian Collings, il s’agit de la plus importante lacune qui frappe les investisseurs autonomes. Typiquement, ceux-ci ouvrent un compte de courtage à commissions réduites puis ils tardent avant d’investir leur argent. Pourquoi? Parce qu’ils ne savent pas quoi acheter. Ou encore, ils se construisent un portefeuille, mais ignorent comment le gérer quand ils y ajoutent du capital. Or, l’argent liquide ne rapporte rien, ou si peu, chez les courtiers à commissions réduites.

Pour réussir, les investisseurs autonomes doivent consacrer plusieurs heures par mois à la gestion de leur portefeuille. Ceux qui font preuve d’indiscipline à ce chapitre rééquilibrent mal leurs actifs, la plupart du temps. Ils se retrouvent alors avec des portefeuilles trop concentrés qui vont à l’encontre de leur profil d’investisseur et de leur tolérance au risque.

2. Mal diversifier ses actifs. Cette erreur est la suite logique de la précédente. Dans les cas qu’il a examinés, Ian Collings note que les portefeuilles autonomes négligent la place que doivent occuper les obligations. Déjà surreprésentées, les actions sont souvent choisies à la va-vite en fonction de critères superficiels. Justement créés pour répondre aux besoins des investisseurs autonomes, les fonds négociés en Bourse sont absents de la plupart des portefeuilles.

3. Négliger les coûts. Beaucoup d’investisseurs autonomes se lancent dans cette activité dans le but de payer moins cher. Ils y parviennent en payant des commissions réduites sur les transactions, mais ils se font rattraper de diverses autres manières. Par exemple, lorsqu’ils achètent des actions américaines, ils omettent de calculer les frais dus au taux de change des devises. Ou encore, ils négocient des titres à petits volumes de transactions pour lesquels les courtiers imposent une surcharge par le biais d’un écart élevé entre le cours acheteur et le cours vendeur. Enfin, les investisseurs autonomes ont tendance à transiger beaucoup, ce qui finit par leur coûter cher en regard des résultats obtenus.

4. Mal exécuter les ordres. Autre erreur de débutant : ne pas vérifier un ordre avant de le passer. Ian Collings raconte l’histoire de ce client qui voulait acheter à New York des parts du fonds iShares Gold Trust, dont le symbole boursier est IAU. Le type se trompe et tape IAU, mais à la Bourse de Toronto. Il se ramasse alors avec des actions d’une minière junior, Intrepid Mines. Heureusement pour lui, le titre a bien performé, mais il aurait pu être un bide.

5. Négocier plutôt qu’investir. Les investisseurs autonomes gèrent leurs portefeuilles selon un très court horizon de placement. « Pour participer pleinement au marché, ils croient qu’ils doivent le suivre toutes les heures », dit Ian Collings. Or, cela est le travail des négociateurs, pas des investisseurs. Pour réussir, ceux-ci doivent mettre au point une politique de placement qui définit des objectifs à long terme. Puis, ils doivent diversifier leurs actifs en fonction de leur profil d’investisseur et de leur tolérance au risque. Ensuite, ils doivent faire preuve de patience. « S’ils procèdent autrement, ils font n’importe quoi sauf investir », conclut le spécialiste.

source conseiller CA

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Comment investir dans les émergents

Infographie. Les marchés émergents surclassent les pays développés

Comment investir dans les émergents Les économies en forte croissance sont souvent recommandées. Pourtant, les investisseurs privés sont confrontés à des barrières. Pistes pour les contourner

Depuis début janvier, l’Inde a ouvert son marché actions aux investisseurs étrangers. Ces derniers ne sont plus obligés d’investir à la bourse de Bombay via des fonds de placement, même si certaines restrictions demeurent. Peu de temps après, l’Arabie saoudite a fait un pas en direction d’une plus grande ouverture. Les particuliers non domiciliés dans la région ne pourront toutefois pas encore investir directement.

Malgré une chute de 20% en 2011, les marchés des pays émergents sont souvent présentés comme un nouvel eldorado. Forte croissance, solidité budgétaire, démographie favorable, ils se trouvent à mille lieux des problèmes des pays développés. En observant l’évolution des dix dernières années, ils ont de quoi allécher l’investisseur: le S&P 500 a gagné 41,4%, l’Eurostoxx 50 a perdu 5,3%, tandis que les actions des pays émergents, mesurées par l’indice MSCI, se sont envolées de 293%.

■ Les restrictions

Les marchés émergents posent pourtant souvent un problème: l’accès. Acheter des fonds de placements est possible. S’y aventurer seul est en revanche nettement plus compliqué, voire impossible. La Chine en est le parfait exemple. Il est possible d’investir dans des titres chinois via la bourse de Hongkong, mais pour jouer directement dans la bourse de Shanghai, l’investisseur privé devra encore ronger son frein.

La plupart des bourses mettent des obstacles pour l’investisseur étranger. «Les gouvernements peuvent le faire pour deux raisons. Soit via des taxes, pour contrôler les flux financiers et éviter la spéculation à court terme et les mouvements brusques des monnaies. Soit, en introduisant des limites de propriété pour les investisseurs étrangers, pour des raisons stratégiques», explique Ines Chaieb, professeure assistante à l’Institut de recherche en finance (GFRI) de l’Université de Genève et au Swiss Finance Institute. Certains pays développés, comme le Canada ou l’Australie, ont aussi introduit de telles limites de propriété.

■ Degré d’ouverture

Standard & Poor’s calcule un indice mesurant le degré d’ouverture d’un marché, qui tient compte entre autres des limites de propriété, des contrôles de changes et des facilités de rapatriement de capitaux. «Le Chili, par exemple, impose peu de limites, mais les retraits de capitaux peuvent prendre jusqu’à deux semaines», poursuit la professeure. Selon l’indice, dont il n’a pas été possible de trouver des données plus récentes que 2008, le Mexique, la République tchèque, l’Indonésie, Israël et la Hongrie figurent parmi les marchés les plus ouverts. A contrario, la Chine, l’Inde, les Philippines et la Thaïlande font partie des places les plus fermées.

L’ouverture signifie-t-elle que les investisseurs en profitent pour diversifier leur portefeuille? «Dans beaucoup de cas, on observe qu’il existe des barrières ­implicites*: les investisseurs craignent encore pour la gouvernance, la transparence et le fait qu’ils peuvent manquer d’informations», explique Ines Chaieb. La professeure donne l’exemple du Brésil, qui demande que l’investisseur s’inscrive et fournisse de la documentation en portugais seulement.

■ L’Asie

Si les investissements en Chine sont très limités, «il est possible d’acquérir à Hongkong un «tracker» sur l’indice composite de Shanghai», explique Raymond Hêche, responsable des fonds de placement à la Banque Morval. Autre moyen d’investir indirectement, négocier avec certains courtiers des certificats représentant des titres A (cotés en Chine) ou acheter les titres H (cotés à Hongkong) de nombreuses entreprises chinoises, poursuit-il.

Pour les autres pays, la situation varie. «En Inde, il s’agit d’une modification très modérée, car il faut toujours ouvrir un compte dans le pays et on n’échappe pas à l’impôt sur le capital si l’on garde les titres moins de 12 mois», relativise Raymond Hêche.

En Indonésie, en Thaïlande ou aux Philippines, le client peut passer un ordre à sa banque comme pour un pays développé sans problème. Mais, pour ces bourses, «reste à voir le montant des commissions de transactions», prévient l’expert. Certains autres marchés ne sont pas forcément fermés. Mais comme la Corée ou Taïwan, ils demandent un numéro d’investisseur. En revanche, un peu plus d’une vingtaine de pays, dont la Malaisie qui est un bon exemple, demande à la banque de se montrer prête à fournir le nom de l’ayant droit économique. «Plusieurs pays ont instauré cette règle suite à la crise asiatique pour traquer les manipulations de cours, explique le spécialiste. Hongkong l’a aussi décidé, mais n’en a jamais fait usage. Le risque est perçu comme nettement plus grand en Malaisie.»

■ L’Amérique latine

L’Amérique latine a elle aussi ses séries de restrictions pour des raisons différentes. «Le Brésil a instauré une taxe pour éviter l’appréciation excessive du real et le Chili pour éviter des entrées et sorties intempestives de fonds», poursuit Raymond Hêche.

Surtout, une fois dépassé les principaux marchés brésiliens et mexicains, les autres bourses sont relativement petites et illiquides. Pour y investir, les experts recommandent donc plutôt de passer par les ADR (certificats qui permettent aux entreprises étrangères d’intégrer la bourse américaine). Wall Street compte une cinquantaine de titres de sociétés sud-américaines qui se traitent avec un plus grand volume que dans leur pays d’origine et avec des frais moins élevés.

■ L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient

Dans les pays du Golfe, il n’y a pas de taxe spécifique pour les investisseurs étrangers. Par contre, il existe une limite en ce qui concerne leur prise de participation dans les sociétés. Celle-ci varie en fonction de chaque entreprise. «Une fois cette limite atteinte, il faut attendre qu’un investisseur étranger vende ses parts pour pouvoir les racheter», explique Habib Oueijan, responsable de la gestion d’actifs pour les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à l’Union Bancaire Privée. Mais selon lui, cela n’arrive que très rarement

A l’exception de l’Arabie saoudite, les investisseurs étrangers peuvent toutefois traiter directement sur les marchés financiers de la région, dont le Qatar et les Emirats arabes unis. Pour ce faire, ils doivent s’inscrire auprès de la bourse en question. Ensuite, les étrangers doivent passer par un intermédiaire pour chaque transaction qu’ils souhaitent réaliser.

■ Les moyens détournés

Pour les investisseurs frileux, de nombreux experts conseillent un moyen indirect pour profiter de la croissance des pays émergents: acheter des titres de sociétés occidentales dont une grande partie de l’activité est réalisée dans les pays en croissance.

*«Do implicit barriers matter for globalization», F. Carrieri, I. Chaieb, and V. Errunza.

Par Sébastien Dubas et Mathilde Farine/le temps fev12

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