A Chaud!!!!!

A Chaud!!!!! du Samedi 11 février 2012 :  »Géopolitique: quand Gribouille gére l’Europe » par Bruno Bertez

A Chaud!!!!! du  Samedi 11 février 2012 :  »Géopolitique: quand Gribouille gére l’Europe » par Bruno Bertez

« L’Europe choisit l’austérité , les Etats Unis la refusent

L’Europe affaiblit ses banques, les Etats Unis les protègent »

God Bless America

 Bill Gross : “We are witnessing the death of abundance and the borning of austerity, for what may be a long, long time”.

Étant marchand de valeurs à revenus fixes , Bill Gross ne peut que parier et prier pour sa paroisse. Les détenteurs d’obligations aiment la déflation, ils sont enclins à prévoir donc des mondes déflationnistes. C’est la même chose pour Rosenberg , ne conseillant que les obligations et les valeurs à haut rendement il a tendance à voir partout les stigmates de la déflation. En passant, chez lui, cela n’est certainement pas lui qui fait les courses et paie les factures. Gross a essayé de se lancer sur les actions, avec les conseils du maestro Greenspan qui y a cru un moment, cela ne lui a pas vraiment réussi. Donc il revient à ses premiers amours et prêche pour elles. 

   Il faut toujours se poser la question de savoir pourquoi les gens parlent, àquel titre, quels intérêts ils défendent, qu’est ce qui les fait vivre etc. Cela aide à décoder. 

Churchill disait et l’étayait par de multiples références historiques que les Etats Unis finissaient toujours par faire ce qu’il fallait après qu’ils aient épuisé toutes les autres alternatives. C’est une nation contradictoire, avec de grandes idées de grandes convictions, mais dans les circonstances sérieuses, ils sont pragmatiques, réalistes et ils  se déterminent cyniquement en fonction de leur seul intérêt. La morale, les valeurs, c’est bon pour les autres, en régime de croisière, par temps calme.

"God Bless America"

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Contrairement à l’Europe et contrairement aux apparences, la gestion américaine est stratégique, dominée qu’elle est en souterrain par les Instituts comme la Brookings, la Rand, les Think Tanks de la Ivy League , les fondations ,vieilles familles etc. Obama vibrionne c’est d’accord, mais dans d’étroites limites et dans un cadre bien balisé et délimité. Selon toute vraisemblance, il repassera car, comme par hasard, on n’a aligné face à lui que des personnages falots, contestables et contestés.  Sans envergure sauf RON PAUL, mais ce dernier, non establishment est boycotté par les médias.

Obama, les professeurs de la Ivy League le pensent est le meilleur, non pas pour gouverner, mais pour traverser et faire traverser ce passage difficile. Il est l’homme qu’il faut pour préserver les intérêts à long terme des américains et des classes gouvernantes.

On ne peut pas échapper au keynésianisme qui est une sorte d’aumône aux pauvres pour qu’ils ne fassent pas la révolution, on ne peut pas échapper à la dette, mais on a le cynisme de croire que l’on n’aura jamais besoin de la rembourser: Le monde et surtout pas les chinois et les producteurs féodaux du pétrole ne sont en position d’exiger le remboursement ou même de faire la moindre pression. Ils ont bien trop à faire à maintenir  »l’ordre » chez eux et à rester en place.

Pour l’élite américaine, c’est un mauvais moment à passer, les autres ne sont pas en position de contester le droit américain de prélever le maximum sur la richesse mondiale. La crise et c’est essentiel, n’est pas, pour les Américains,  »un game changer »

Leur conviction est que  »The WORLD AMERICA MADE » est le meilleur des mondes possibles et que cela leur donne sinon tous les droits, du moins toutes les justifications.

Captain America WWII Propaganda

Voir le livre que vient de publier le stratège Robert Kegan.

Donc ils ne vont pas changer, ils vont forcer le monde à avaler les couleuvres, à accepter de payer le prix pour que l’ordre américain, la Pax American dure et même se renforce ou se restaure.

La grande erreur des Européens est de croire que la crise est game changer, que dorénavant ce ne sera plus comme avant, de croire que les américains sont sur le déclin! Ils ne voient pas que les Etats Unis et leur clone Anglais ne changent qu’à la marge , qu’ils ne font que raboter ce qui est le plus saillant à la fois pour des raisons de politique intérieure et pour l’image extérieure. Sur le fond les Anglo saxons y  croient et veulent que cela continue comme avant. Que le système monétaire et financier reste la pièce centrale du dispositif global , à leur profit.

Le britannique Osborne disait il y a quelques jours qu’il ne laisserait pas les Européens détruire l’industrie britannique, l’industrie pour lui, c’est la City. Les américains bien entendu ne suivent pas les européens dans leur délire contre les banques. Mais cela ne leur déplait pas que Sarkozy fasse le forcing dans ce sens et  porte un coup fatal , si cela se fait et si cela se généralise en Europe, aux concurrents des banques américaines et britanniques. La morale c’est bon pour les autres, surtout quand cela les affaiblit !

L’argent, les capitaux, les flux c’est le nerf de la guerre, c’est ce qui permet, passez la transposition,  »les drones et le caviar », dans le vieux temps on parlait du beurre et des canons, les temps ont changé.

Sarkozy ne l’a pas compris car, en fait il veut des choses contradictoires faute à la fois de bons conseils et de bonne réflexion. Il veut rester dans le monde global avec ses alliés anglo saxons, mais en même temps, il veut préserver , voire revenir aux spécificités européennes radicales socialistes.

Comme nous disait un jour Georges Marchais a l’occasion d’une émission de radio a propos de la malheureuse participation au gouvernement du PC,  »Il ne faut pas faire le grand écart, cela fait mal aux c…lles »

L’Europe, sous la conduite de Merkel et Sarkozy parie sur le fait que le système est au bout du rouleau, au lieu de s’adapter, de faire le gros dos, d’utiliser les subterfuges comme les font les anglo saxons, ils prennent des mesures qui n’ont de chance de réussir que si le système change. Ils ont la naïveté de croire qu’ils vont faire exemple, que l’on va les suivre. Ils taxent leurs fers de lance, leurs citoyens, reréglementent , attachent des boulets aux pieds etc

Dans un monde qui, selon toute vraisemblance continuera d’être dominé par les anglo saxons, au lieu de se préparer, l’Europe reconstruit des lignes Maginot. Ou bien on développe un modèle autonome , on s’isole et cela a un sens de jouer la carte du spécifique , ou bien on fait le pari de la poursuite de la globalisation sous le règne anglo saxons et on fait le maximum pour en tirer parti.

Maginot Line, La Ferté, Cloche GFM

Le maximum pour en tirer parti, c’est tout en ensemble de priorités radicalement opposées, à 180 degrés de ce que l’on fait. Ce n’est pas l’austérité, l’aggravation fiscale et réglementaire, ce n’est pas la distribution, la répartition c’est l’investissement, la reconnaissance des bienfaits du leadership, de l’éducation, du travail productif, la récompense de l’effort, le refus de  la victimisation  .

Ce n’est pas l’idiotie qui consiste à ruiner les pays pour sauver les banques et en même temps à les affaiblir, à les émasculer face à la concurrence.

 Bref le maximum pour en tirer parti , c’est le contraire du Gribouille dans lequel  l’Europe et surtout la France s’enfoncent.

Tout et son contraire n’ont jamais fait une bonne politique.  Seule la cohérence paie. Tout le reste n’est que gaspillage. La politique incohérente des européens les met en première ligne pour payer le prix que les américains vont faire payer au reste du monde pour se sortir, vainqueurs, de la crise.

BRUNO BERTEZ Le 11 Fevrier 2012

EN LIEN : Les Clés pour comprendre : L’illusion de la stabilité produit l’instabilité par Bruno Bertez

EN BANDE SON :  

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NOTE

Le but de l’article ci dessus n’est pas de prendre parti et d’être normatif sur ce qui est bon ou pas bon, ce qu’il faut faire ou ne pas faire.

L’article déplace le point de vue et se place dans une optique géopolitique , ce qui normalement doit être le point de vue d’un vrai dirigeant , au sommet. Le vrai dirigeant voit loin, il a un projet et sait dans quel monde il veut s’inscrire et comment.

Prenant donc le point de vue géopolitique nous mettons en évidence une radicale opposition entre les Etats Unis et l’Europe : les USA disent après la crise tout va continuer comme avant, la crise n’est pas game changer , l’Europe reste dans l’analyse de 2009 , elle est persuadée que la crise est game changer .

Nous ferons remarquer que la Chine et la Russie qui avaient cru un moment que la crise était game changer ont abandonné cette illusion.

A partir de son analyse fausse l’Europe mène une politique contraire à ses intérêts de long terme, elle met en place une politique d^’austérité, certes plus saine , mais qui va faire rétrograder sa place dans le monde sans améliorer son consensus social il faut bien le dire.

L’Europe fait le grand écart entre son maintien dans la globalisation et sa spécificité: comme Marchais a fait en participant au gouvernement mais en maintenant les positions communistes. Il s’est fait laminer.

La Suisse a le même problème , elle voudrait rester spécifique , mais par ses banques , par ses multinationales , elle s’insère dans la globalisation version américaine . Résultat elle se fait laminer, elle passe de jours en jours sous les fourches caudines américaines.

Quand la règle du jeu est imposée par un plus fort il n’y a que deux solutions.soit on se protège et reste spécifique, soit on excelle et on joue le jeu encore mieux que le roi qui l’impose.

Cela a été aussi en son temps le problème de Mitterrand en 82 et 83 il fallait sortir de l’union monétaire ou s’aligner. La France a choisi comme d’habitude de ne pas vraiment choisir, on a vu ce que cela a donné.

17 réponses »

  1. Dimanche 12 février 2012 :

    Kastelórizo ou Megísti est une île de Grèce, baignée par la mer Méditerranée orientale et située à moins de cinq kilomètres de la côte Sud de la Turquie, environ 110 kilomètres à l’est de Rhodes.

    Le 23 avril 2010, Georges Papandréou s’y rend, pour nous annoncer par un très mauvais direct télévisé et en moins de six minutes que « la Grèce accepte le Mécanisme de soutien économique, institué par le Fond Monétaire International, l’Union Européenne et la Banque Centrale Européenne (…) Les marchés ne nous laissent pas le temps (…) Mais les partenaires de la Grèce nous offrent cette possibilité, afin de conduire notre navire dans les eaux d’un port alors protégé, pour pouvoir ainsi le réparer, utilisant des pièces solides et fiables (…) ».

    Notre dernière île si loin au large a été depuis surnommée par les journalistes, «île du Mémorandum ». Mais plus maintenant, et de manière officielle.

    Car son maire, Pavlos Panigiris, vient de proclamer « le retour à la drachme et ainsi à l’indépendance » de son île : « Nous reviendrons à la drachme, car sous l’euro notre patrie n’est plus souveraine. Pour rester libres et Grecs, il faut partir (…) Nous ne voulons plus les voir ici [ces politiciens], plus jamais » (journal des Municipalités – aftodioikisi.gr).

    http://greekcrisisnow.blogspot.com/2012/02/article-120.html

  2. Dimanche 12 fevrier

    Robert KAGAN vient juste de sortir un nouvel ouvrage intitulé

     »The world america made »

    publié aux editions Alfred A Knopf NEW YORK

    Sur le mème sujet et avec une position un peu moins hard voir egalement l’ouvrage de Zbigniew Brzezinski publié en 2011

    Strategic Vision : America and the crisis of global power

    publié chez Basic Books , Perseus Book Group

  3. Note de Bruno Bertez

    Le but de l’article ci dessus n’est pas de prendre parti et d’être normatif sur ce qui est bon ou pas bon, ce qu’il faut faire ou ne pas faire.

    L’article déplace le point de vue et se place dans une optique géopolitique , ce qui normalement doit être le point de vue d’un vrai dirigeant , au sommet. Le vrai dirigeant voit loin, il a un projet et sait dans quel monde il veut s’inscrire et comment.

    Prenant donc le point de vue géopolitique nous mettons en évidence une radicale opposition entre les Etats Unis et l’Europe : les USA disent après la crise tout va continuer comme avant, la crise n’est pas game changer , l’Europe reste dans l’analyse de 2009 , elle est persuadée que la crise est game changer .

    Nous ferons remarquer que la Chine et la Russie qui avaient cru un moment que la crise était game changer ont abandonné cette illusion.

    A partir de son analyse fausse l’Europe mène une politique contraire à ses intérêts de long terme, elle met en place une politique d^’austérité, certes plus saine , mais qui va faire rétrograder sa place dans le monde sans améliorer son consensus social il faut bien le dire.

    L’Europe fait le grand écart entre son maintien dans la globalisation et sa spécificité: comme Marchais a fait en participant au gouvernement mais en maintenant les positions communistes. Il s’est fait laminer.

    La Suisse a le même problème , elle voudrait rester spécifique , mais par ses banques , par ses multinationales , elle s’insère dans la globalisation version américaine . Résultat elle se fait laminer, elle passe de jours en jours sous les fourches caudines américaines.

    Quand la règle du jeu est imposée par un plus fort il n’y a que deux solutions.soit on se protège et reste spécifique, soit on excelle et on joue le jeu encore mieux que le roi qui l’impose.

    Cela a été aussi en son temps le problème de Mitterrand en 82 et 83 il fallait sortir de l’union monétaire ou s’aligner. La France a choisi comme d’habitude de ne pas vraiment choisir, on a vu ce que cela a donné.

    • J’ ai un problème avec ce concept d’austérité et j’ai l impression que comme pour le cholesterol , il y la mauvaise et la bonne austérité?
      + de prelevements ,+d’impots ,+de redistribution vont tuer l’initiative privée et la croissance et hélas c est ce qu on nous concocte à droite et à gauche ,

      mais si les grecs et les italiens dégraissent leurs services publics, ou s’attaquent à des monopoles et à des chasses gardées , si les espagnols veulent assouplir la reglementation du travail, est-ce une mauvaise chose pour l avenir? ne devrions nous pas nous inquiéter de l’absence de débat électoral sur ce point? J’ai du mal à me persuader que toucher au train de vie de l’état est mauvais pour l avenir, même si c’est objectivement déflationniste à court terme.

      • Si Monti en Italie est en train de faire un boulot assez propre, qui lui vaut la première page du The Time on ne peut pas en dire autant pour la Grèce. Si vous êtes prof et vous gagnez 1800 euro par mois aujourd’hui et demain vous en gagnerez 1500 (avec perspective d’être un des 15 000 fonctionnaires publics qui seront virés), croyez-vous que cela n’est pas mauvais pour l’avenir ? Et si vous faites partie de cette moitié malheureuse de jeunes qui sont au chômage et vous voyez que le salaire minimum baisse de 22 % d’un seul coup, seriez-vous encore en train de parler de déflation ou vous vous demanderez plutôt où aller dormir le mois prochain ?
        Dégraisser les services publics c’est une chose, revenir aux corvées, gabelles et autres impositions dignes de l’Ancien Régime une autre !

        Toutefois, comme Monti l’a dit a Merkozy, si l’Italie fait sa part, l’Europe devra aussi faire la sienne. Si après la cure Monti, les italiens seront frustrés, ils pourraient facilement voter populiste, et l’histoire nous apprend que certains personnages sont venus par le vote….

        Aujourd’hui la loupe est sur l’Europe, mais nous pouvons aussi retourner les pages de l’histoire et apprendre de choses bien intéressantes de ceux qui ailleurs dans le monde ont déjà vécu les ajustements structurels en échange de réductions de dette souveraine par le FMI.

        Les choses vont encore bien en France.

      • Mardi 14 Fevrier

        @CharlesM

        J’apprécie votre relance sur l’austérité. C’est en effet la meilleure et la pire des choses.
        Les Pouvoirs jouent sur l’ambiguïté et font exprès de généraliser, mettre tout dans le même sac pour paralyser la critique et la réflexion.
        L’une des mystifications les plus évidentes est de faire semblant d’assimiler l’austérité au niveau d’un pays à austérité au niveau d’un ménage. C’est ce que font les Allemands qui disent aux autres : Vous avez vécu au-dessus de vos moyens.
        Hélas ou heureusement l’austérité c’est plus complexe que cela car un menage c’est une unité , une unité de responsabilité dans la dépense. Le menage existe et ses dépenses sont son choix, elles l’engagent. Il surconsomme, se surendette, il doit être tenu pour responsable et donc l’austérité paraît justifiée.
        Uns nation, un pays, à fortiori un ensemble de pays cela ne fonctionne absolument pas comme cela. Ce n’est que par un artifice malhonnête que l’on unifie et dit , les grecs, les espagnols, les portugais.
        Il y a au niveau d’un pays ou d’un ensemble de pays à la fois des gens qui sont responsables de la gabegie, du surendettement, de la faillite et qui en ont profité soit par enrichissement accru soit par pouvoir accru; et il y a des gens qui n’ont eu aucun rôle actif dans tout cela. Même si ils ont reçu quelques miettes des largesses électorales par exemple. Ce n’étaient pas eux qui étaient décisionnaires.

        On peut aller plus loin et distinguer divers types austérité, nous le ferons peut être , mais à ce stade cela suffit pour notre objet.

        L’austérité dont on parle en ce moment pour la Grèce, l’Irlande, l’Espagne , le Portugal s’analyse a plusieurs niveaux .

        Au niveau du pays : le pays a profité du mythe de la convergence européenne pour s’endetter et vivre au dessus de ses moyens

        Au niveau du système politique, il a acheté la paix sociale et les réélections par des largesses du wellfare state non financées

        Au niveau de la kleptocratie qui a profité de la situation non pour faire des investissements productifs porteurs d’avenir mais pour accumuler du capital financier

        Au niveau de individus , inconséquents, qui ont acheté et suracheté voitures, homes cinemas, ipod etc sans se préoccuper de proportionner leurs dépenses à leur recettes

        L’une des taches de base des govies en place, des medias, des syndicats devrait être de réclamer une étude sur le thème qui a profité , qui a profité le plus?
        A partir de cette étude on pourrait ouvrir un débat, faire des choix légitimes ou en tous cas éclairés.

        On se refuse à le faire bien que techniquement cela soit possible.

        Alors que fait-on?

        On fait la chose la plus scandaleuse la plus inique que l’on puisse imaginer en terme de justice sociale et en terme d’intérêt général:

        L’austérité actuelle est un moyen détourné de faire payer aux citoyens l’accumulation des erreurs, des malhonnêtetés, des veuleries des banques, de leurs prêteurs obligataires, des gouvernements qui ont profité de la dérive financière, des banques centrales qui l’ont permise, c’est cela l’austérité actuelle . Et c’est pour cela qu’il faut la refuser.

        D’autres solutions sont possibles comme la restructuration des dettes, la transformation en capital des dettes obligataires des banques, la conversion des dettes courtes en longues et bien sûr la taxation de l’enrichissement abusif et malsain accumulé pendant la dérive financière. C’est alors, seulement alors quand on aura fait cela que l’on pourra prendre les autres mesures qui s’imposent à l’évidence, comme la remise à un niveau supportable du welfare state, le rabotage du gaspillage et de la gabegie de l’état et de son administration, la mise à plat équitable des systèmes de retraites.
        On pourra le faire car on sera légitime moralement et il faudra, dans un tel cadre tenir bon avoir du courage.

        De même au lieu de profiter de la situation pour imposer de façon autoritaire une évolution non démocratique de l’Europe, il faudra formuler les choix possibles, les éclairer :

  4. « Obama, les professeurs de la Ivy League le pensent est le meilleur, non pas pour gouverner, mais pour traverser et faire traverser ce passage difficile. Il est l’homme qu’il faut pour préserver les intérêts à long terme des américains et des classes gouvernantes. »

    … Alors ils auraient une vue assez courte car d’un point de vue géopolitique, Obama fait tout pour saper les bases de la puissance américaine, et occidentale par suite… Tout petit exemple de bout de lorgnette ? quand il fait en sorte qu’on ne puisse plus parler de terrorisme islamiste ou islamique même aux Etats-Unis !!

    • @Noel

      C’est précisément sur les conseils des stratèges de la Brookings qui veulent corriger l effet déplorable de la croisade et de l unilatéralisme de BUSH .
      La place et l’image des USA dans le monde a été profondément affectée par la politique de Bbush et sa démonisation , les stratèges américains pensent qu il faut corriger cela .
      En particulier ils demandent que l’on ne démonise plus la religion et que l’action politique vise à séparer les islamistes modérés et les ultras. De fait selon les sondages de PEW Research l’opinion que les étrangers ont des Etats Unis remonte, en particulier depuis les discours nouvelle mouture d Obama .
      Sur cette question les stratèges républicains durs aussi bien que les démocrates mous sont d’accord avec.
      Selon eux une Amérique forte n’est pas une Amérique qui a le monde entier contre elle mais une Amérique respectée et respectueuse.

      • C’est bien pour cela que je crains qu’ils ne se trompent complètement par erreur d’analyse de fond. De nombreux intellectuels musulmans disent, écrivent et prouvent que l’islamisme modéré cela n’existe pas. Il ne s’agit pas de démoniser une ou des religions. Elles le font très bien toutes seules ! Et plusieurs pays concourent actuellement dans la recherche de la catégorie d’islam la plus terrible… La Syrie est en première ligne.

        L’opinion que les étrangers ont des Etats-Unis remonte ? Pour ce qu’on en sait… Parce qu’on est en crise. Parce que les activistes de gauche ne s’activent plus à rendre les medias fous. Mais tout cela ne change rien au fond, je le crois.

        Que l’image des Etats-Unis ait été affectée par la politique de Bush, c’est certain… quoique ,est-ce la politique ou l’image projetée de cette politique ? Par contre la place des Etats-Unis a probablement été moins affectée sous Bush que sous Obama, dont une habitude maintenant est d’abandonner ses alliés historiques, voire de précipiter leur chute. Pas sûr que dans la durée, cela renforce la crédibilité et la place géopolitique des Etats-Unis !! Et on voit des renversements d’alliances…

        Une Amérique respectée et respectueuse… Que c’est beau. Et d’évidence, on en a des traces tous les jours… Madeleine Albright (démocrate d’avant les copains d’Obama) avait parlé de « puissance indispensable » pour que la barbarie s’arrête quelque part… La barbarie de Kadhafi n’avait rien à voir avec celle du régime alaouite, mais Kadhafi n’avait pas les bons alliés (occidentaux depuis quelques années, ni l’Iran, ni les chiites pour contrer les sunnites)… alors que Assad est à la convergence de nombreux intérêts bien compris tant pour la Chine que l’Iran que la conférence des pays islamiques et même pour la Russie… alors les Etats-Unis par la bouche d’Obama peuvent bien s’indigner… la place des Etats-Unis en la matière est celle d’un aigle de papier…

  5. Environ 100 000 personnes ont participé dimanche à des manifestations en Grèce, alors que les députés devaient voter dans la nuit un projet de loi sur les mesures d’austérité exigées par l’Union Européenne et le FMI. Des bâtiments ont été saccagés ou brûlés à Athènes.

    Dans le centre-ville de la capitale grecque, transformé en champ d’affrontements, les manifestants ont jeté des cocktails Molotov et des pierres contre les forces anti-émeutes. La situation est restée « hors de contrôle » pendant plus de deux heures, selon une source policière.

    A Salonique, des heurts ont également éclaté entre les manifestants et les policiers qui ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes.

    A l’intérieur du parlement, dont les abords étaient gardés par 3000 policiers, les discussions battaient leur plein, marquées par de fréquents incidents de séance entre les rangs gouvernementaux et l’opposition de gauche. « Il y a du gaz lacrymogène jusqu’à l’intérieur de l’assemblée », a déclaré un député.

    http://www.romandie.com/news/n/Grandes_manifestations_en_Grece_avant_le_vote_du_plan_d_austerite120220122102.asp

  6. Le centre ville d’Athènes a des airs de champ de bataille ce dimanche soir. Une dizaine de bâtiments vides sont en flammes, selon les pompiers, dix-huit selon la police. Des incendies causés essentiellement par des cocktails Molotov, a précisé un porte-parole des pompiers, qui explique que les véhicules de secours ne peuvent pas s’approcher de tous les lieux des sinistres en raison du nombre de gens dans les rues.

    Dans la journée, quelque 80 000 personnes ont manifesté à Athènes, aux alentours du Parlement où doit être voté dans la nuit un nouveau plan d’austérité imposé par l’UE et le FMI. Ils étaient également 20 000 à Salonique, la deuxième ville du pays, dans le nord, où des heurts ont également éclaté entre les manifestants et les policiers.

    A Athènes, les affrontement ont débuté quand un groupe de contestataires regroupés devant le parlement a fait pression sur l’important cordon policier disposé autour du bâtiment. La police a aussitôt riposté en faisant usage de gaz lacrymogène. Les manifestants se sont alors retirés dans les rues adjacentes, transformées en champ de bataille. Les pierres, morceaux de marbre prélevés à coup de masse et cocktails Molotov volaient sur les forces anti-émeutes, qui répliquaient par gaz lacrymogène. Les heurts se sont poursuivis pendant plus de deux heures. Deux heures pendant lesquelles la situation est restée «hors de contrôle», selon une source policière.

    Les manifestants avaient commencé à affluer en début d’après-midi pour protester contre l’adoption prévue après minuit heure locale d’un plan de rigueur, condition du maintien du pays sous perfusion et au sein de l’euro. La manifestation, à l’appel des deux grandes centrales syndicales du pays ainsi que de la gauche radicale, a drainé des familles entières. Un grand-père portant masque à gaz et lunettes de piscine se frayait ainsi un passage au milieu de la foule, tandis qu’un vendeur ambulant de masques en papier – destinés à se protéger des gaz – faisait aussi ses affaires en vendant des drapeaux grecs.

    Plusieurs milliers de policiers avaient été déployés en prévision des affrontements entre des groupes de contestataires et la police qui ont régulièrement émaillé les rassemblements anti-austérité de ces dernières années.

    A l’intérieur du parlement, dont les abords étaient gardés par 3000 policiers, les discussions battaient leur plein, marquées par de fréquents incidents de séance entre les rangs gouvernementaux et l’opposition de gauche. « Il y a du gaz lacrymogène jusqu’à l’intérieur de l’assemblée », a déclaré un député.

    Suivre les émeutes en centre-ville d’Athènes en direct :

    http://prezatv.blogspot.com/2011/12/3-live-stream.html#more

  7. Juste un petit problème, l’Euro n’est pas une monnaie de réserve, et l’Europe ne peut pas se permettre ce que font les US, par exemple se payer une usine, une entreprise, un concurrent avec des billets fraîchement imprimés.

    L’Europe n’a pas d’autre choix que d’investir à marche forcée mais intelligemment dans l’industrie et la recherche, à n’importe quel prix, en rognant sur tout l’inutile voire le nuisible.

    • @François78

      Désolé de vous contredire l’euro est une monnaie de réserve , elle compte entre 26% et 30% dans les réserves globales. La Chine, la Russie etc ont diversifié leurs réserves et augmenté au fil des années la part de l’euro. Le mouvement est temporairement ralenti, sans plus. Le marché de la dette euro, hors des périphériques bien sur est très large, très profond. La livre, le franc suisse sont aussi des monnaies de réserve.

      Indépendamment de l’aspect financier et monétaire, l’euro est stocké par de nombreux pays comme une alternative stratégique, géopolitique au dollar. Pourquoi? Parce que les américains ont ces dernières années multiplié leurs contrôles, leurs embargos , leur overreach sur les avoirs des pays rogues, non dociles . Les avoirs gelés ce n’est pas bon pour la confiance dans le dollar indépendamment des aspects financiers. C’est aussi une des raisons de l’exceptionnel développement de la finance dite islamique et de la place de Kuala Lumpur. Un dollar déposé dans une banque américaine n’est pas un dollar totalement sur.

      Ceci explique aussi en partie le retour de l’intérêt des banques centrales secondaires pour l’or dont la valeur de mobilisation ne dépend ni d’une banque, ni du gouvernement américain.

      Je pense que ce que vous voulez dire est que l’euro n’a pas le statut impérial du dollar, n’est pas la monnaie qui sous tend le système monétaire international. Donc a ce titre elle n’a pas le même pouvoir de prélever son seigneuriage.

      Au dollar, il n’y a en fait pas d’alternative, en particulier depuis l’accord très ancien avec l’Arabie Saoudite et les producteurs de pétrole de l’OPEP, accord qui fixe le règlement du prix du pétrole en dollars et donc entretient les balances dollars.

      Il faut noter que de nombreux accords soit de troc sont de compensations bilatérales en monnaies autres que le dollar se sont développés ces dernières années en particulier en ASIE, mais aussi ailleurs.

      • Merci de votre réponse argumentée, qui invite à plus de réflexion (vos articles, décalés par rapport à a presse « mainstream » sont une forte invite à cette réflexion). Je pensais effectivement au « statut impérial » du Dollar.

        Au plaisir de continer à vous lire.

  8. Lundi 13 Février Petites Nouvelles du Front

    Toujours pour nos amis traders incorrigibles, voici quelques petites nouvelles du Front.
    Nous avons diagnostiqué un signal haussier lorsque le S &P 500 a franchi la zone dès 1292. Ce signal a été validé et confirmé,

    Nous avons évalué le potentiel à 1340/1360 , potentiel rempli puisque l’on patauge dans la zone des 1350, toujours au S &P 500.

    Nous sommes à un moment critique.

    Le Nasdaq sous la conduite de APPLE réussi à faire un plus haut , normal le Nasdaq est leader dans le risk-on et fortiori Apple.

    Le DOW jONES INDU au plus haut, mais il a du mal.

    Le S & P 500 fait de son mieux pour suivre, mais il a du mal, il est en retard.

    Le DOW Transports ne confirme pas, il est divergent.

    Les indices des matières premières hors pétrole sont divergents et mauvais, les indices railroad sont divergents et mauvais.

    Le pétrole n’est pas flambant , mais il résiste bien. On a du mal à faire la part des choses sur le pétrole à cause de la spéculation sur l’Iran.

    Nous choisissons de ne pas tenir compte du pétrole donc.

    Notre constat est clair, le marché est fatigué, épuisé, les internals comme on dit se dégradent, les divergences se multiplient.

    Ce sont des signaux négatifs qu’il ne faut jamais négliger .

    Pourquoi ? Parce que s’ils se confirment, la configuration, remise dans une perspective de moyen terme devient menaçante.

    Le rally a débuté en septembre/octobre, il s’est accéléré novembre , mais la dernière phase du mouvement semble tendue, artificielle. Par ailleurs elle n’est pas soutenue par les volumes, Enfin, la qualité a été déplorable, avec des écarts spéculatifs de 40% sur les valeurs financières,

    Replacé dans un contexte plus large, le risque de baisse si il venait à se confirmer pourrait aller jusqu’a 20%.

    La dégradation des indicateurs peut être contrée si très rapidement, dans un délai de 2 semaines , le S & P réussit à faire un vrai plus haut , non pas un plus haut marginal à 1360/1370, un vrai qui approche les 1380.

    On aurait dû faire mieux sur les nouvelles du vote grec.
    LesAllemands boudent les nouveaux développements en la personne de Schauble qui fait preuve d’un scepticisme qui donne à réfléchir, on a l’impression que pour les allemands les jeux sont faits, mais quels jeux?

    La conjoncture semble à nouveau reprendre de l’importance et éclipser les nouvelles sur le crédit et les bail out. Or la conjoncture est tout sauf claire.

    Les indicateurs retards ou coïncidents sont plutôt positifs, en tous cas ils ne pointent pas dans le sens d’une dégradation brutale.

    L’OCDE de ce matin est plutôt encourageant mais a prendre avec des pincettes car le commentaire et les communiqués de presse sont manifestement biaisés

    Les indicateurs avancés eux restent médiocres et inquiétants.

    En tout état de cause la situation américaine est évolutive . On peut aussi bien avoir un petit printemps piege qu’une rechute.

    L’emploi US n’est pas encore significatif d’une vraie amélioration

    L’amélioration de la demande de crédit est incontestable mais contredite par l’évolution médiocre des ventes au détail. Le crédit remonte mais sur des segments de qualité douteuse comme le crédit auto et le crédit étudiant, On peut penser que le recours accru au crédit aux USA témoigne plus d’une difficulté 0 joindre les deux bouts que d’un sentiment réel positif.

    Conclusion signal d’alerte , surtout 0 ne pas anticiper car nous sommes dans des marches pieges . La seule conclusion raisonnable est : réduire l’exposition au risque ou se protéger .

    • les marchés attendent les prochains QE aux us et en europe.comme il y a un doute sur leur arrivée les marchés ne sont ils pas en attente?de plus la deuxieme tranche de prets de la bce aux banques est prévue d’ici une quinzaine…cela devrait rebooster les marchés

  9. Lundi 20 février 2012 :

    Réunion décisive pour éviter à la Grèce de sombrer dans la faillite.

    Les ministres des Finances de la zone euro doivent décider ce lundi du sort de la Grèce en donnant en principe leur feu vert à une aide sans précédent qui doit éviter au pays de sombrer dans la faillite. Ils se retrouveront à partir de 15h30 à Bruxelles.

    Les ministres doivent examiner si les conditions sont réunies pour allouer un nouveau plan de sauvetage à Athènes, comprenant une aide publique de 130 milliards d’euros et un effacement partiel de la dette détenue par les créanciers privés, à hauteur de 100 milliards d’euros.

    Cette rencontre se déroulera dans un climat d’urgence, alors que la Grèce doit rembourser 14,5 milliards d’euros d’ici le 20 mars et risque sinon de subir un défaut de paiement, bien plus important que celui de l’Argentine il y a dix ans.

    Pour éviter un scénario catastrophe, le plan d’effacement de la dette doit être lancé d’ici mercredi, sachant que l’opération doit prendre plusieurs semaines.

    Mais le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker avait jugé vendredi « sage, judicieux et recommandable » de se mettre « d’accord (lundi) sur les contours du deuxième programme », en plus du plan pour réduire la dette détenue par les banques qui est en bonne voie.

    Après de nombreux rebondissements, la situation semble s’être éclaircie : plusieurs voix en zone euro, dont celle de la chancelière allemande Angela Merkel, ont laissé entendre ces derniers jours que l’issue de la réunion serait positive.

    Un rapport des principaux bailleurs de fonds de la Grèce (la troïka) a tout de même mis en évidence que le plan de sauvetage ne permettrait pas de réduire la dette publique grecque autant que prévu. En 2020, la dette publique sera de 129 % du PIB, au lieu de 120 % comme il était prévu. Un écart qu’il va falloir combler. C’est à cette tâche que se sont attelés de hauts fonctionnaires de la zone euro dimanche à Bruxelles, mais rien n’a filtré sur la teneur de leurs échanges.

    http://www.romandie.com/news/n/Reunion_decisive_pour_eviter_a_la_Grece_de_sombrer_dans_la_faillite200220120702.asp

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