Art de la guerre monétaire et économique

‘L’Europe payera pour cette folie monétaire’

‘L’Europe payera pour cette folie monétaire’

 « Quand une chose a l’air d’être dangereuse, en général, elle l’est », affirme Jeremy Warner dans the Telegraph. Il veut parler du programme de prêts à bas taux d’intérêt que Mario Draghi, le Président de la BCE, avait initié en février, et qu’il vient de renouveler. Cette fois-ci, ce sont près de 530 milliards d’euros de « LTRO (« long-term refinancing operations ») qui viennent d’être réinjectés sur le marché bancaire européen. Au total, la BCE aura injecté près de 1000 milliards d’euros, et Mario Draghi a été presque unanimement encensé comme le sauveur de la zone euro.

Pourtant, pour Warner, il est encore trop tôt pour se réjouir. Les montants en jeu sont tellement gigantesques qu’ils n’ont aucun équivalent dans l’histoire, et l’on ignore donc quelles seront les conséquences réelles de cette opération. Tout ce que l’on sait, écrit-il, c’est qu’elle n’apportera pas de solution de long-terme aux problèmes de la zone euro, qui sont toujours laissés de côté.

PLUS DE FOLIE EN SUIVANT :

On peut assimiler ce LTRO à une impression de monnaie pour déjouer le credit crunch qui commençait à se faire sentir, provoqué par la réduction des totaux de bilans des banques européennes. Sans solution à ce problème, l’Europe toute entière aurait plongé dans la récession.

Mais pour obtenir les prêts offerts, les banques ont dû offrir en caution des actifs peu risqués. Du coup, la partie restante non gagée de leur bilan est celle de moindre qualité, ce qui risque de compliquer leur refinancement sur les marchés interbancaires. Ceci signifie que ces programmes vont augmenter la dépendance des banques vis-à-vis de la BCE.

Avec cet argent, les banques rachètent des obligations souveraines avec des taux d’intérêts très élevés des pays les plus en difficultés, ce qui permet de soulager les problèmes de financement de ces pays. Mais là où le bats blesse, c’est que ce faisant, elles accumulent dans leur bilan des actifs risqués qui augmenteront davantage la méfiance des investisseurs à leur encontre.

Les banques s’endettent donc massivement pour souscrire ces prêts très intéressants, surtout celles des pays les plus solvables qui peuvent fournir les garanties, et en fin de compte, elles se reporteront auprès de la banque centrale de leur pays pour se refinancer. Comme les banques centrales sont financées par les contribuables, le LTRO fonctionne comme une opération de transfert de risques des pays de la périphérie vers les pays les plus solvables, aux frais du contribuable.

Normalement, les gouvernements devraient formaliser leur accord pour que des transferts de fonds d’un pays au bénéfice d’un autre s’opèrent. Mais avec ce système, les transferts sont effectués par l’intermédiaire d’une instance extérieure aux gouvernements, la BCE, sans que les gouvernements ne soient consultés.

« C’est un autre exemple qui montre comment on a abandonné les gentillesses démocratiques et légales dans la bousculade pour sauver l’euro », écrit Warner. « Le traité fiscal, presque certainement illégal dans le cadre de l’UE, n’est pas la première pierre du fédéralisme fiscal qu’il prétend être, mais une forme de dictature économique qui semble condamner une grande part des pays de la périphérie à la récession permanente. (…) L’Europe n’a aucune stratégie de croissance, aucune stratégie de création d’emplois, et en vérité, aucune stratégie pour sauver l’euro ».

source The Telegraph/ Express be mars12

1 réponse »

  1. les prets de la bce aux banques sont juste une mesure d’urgence.en france je ne vois aucune volonté de reduire les déficits,élections ou pas.aucune réforme du marché du travail,et une gabegie de dépenses improductives au niveau local.le france imite l’espagne depuis 5 ans.ce système n’a aucune chance de tenir a court terme

Laisser un commentaire