A Chaud!!!!!

Politique Friction du 5 Mars 2012 : Richesse, hauts revenus, la question de la confiscation Par Bruno Bertez

Les Clefs pour comprendre : Richesse, hauts revenus, la question de la confiscation Par Bruno Bertez

 La légitimé perdue des riches

Nous avons abordé cette question à plusieurs reprises. D’abord sous l’angle systémique, en essayant de montrer que  la perversion de la financiarisation produisait structurellement des inégalités critiquables; ensuite sous l’angle de la fiscalité, en indiquant que la justice fiscale n’était pas forcément aussi simple qu’on le disait.

Dans le cas présent, nous resituerons cette question dans l’actualité du débat électoral français.

 Agnus Dei

  Le débat électoral français ne vole malheureusement pas très haut. L’honnêteté oblige à reconnaître qu’à l’étranger ce n’est guère mieux. La perte d’audience de l’écrit qui facilite la réflexion et son remplacement par les mass medias audiovisuels qui excitent les émotions et les passions superficielles  ne vont  pas dans le sens du sérieux qui sied aux débats de fond.

On aurait tort cependant d’être totalement négatif, car étant honnête, attentif, on peut, derrière les petites phrases, derrière les affirmations péremptoires, trouver de la matière sérieuse et fondamentale.

Il suffit de se souvenir du fait que les choses importantes apparaissent souvent, en politique comme ailleurs, sous une forme vulgaire, terre à terre pour ne pas dire mesquines. Et que c’est en tirant sur le fil, patiemment, avec bonne foi, que l’on découvre ce qui se cache derrière l’apparent, le superficiel, le circonstanciel. L’idiotie d’une formule dissimule quelquefois une interrogation qui mérite plus que les rires et les quolibets.

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PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

François Fillon, homme raisonnable s’il en est, vient de qualifier la proposition de Hollande de taxer les revenus de plus de 1 million d’euros à 75% d’idiote. Tout simplement idiote. Réponse du berger à la bergère, Hollande s’est situé sur le terrain de l’imbécillité, Fillon lui a répondu en se plaçant sur le même terrain. A idiot, idiot et demi.

 Hollande s’est enfoncé en balbutiant que l’idée n’était pas de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, mais de moraliser. Comme tous les socialistes constructivistes, Hollande détient les clefs de la vérité, de la morale, les clefs du paradis. Il sait ce qui est moral et ce qui ne l’est pas.

Pourquoi pas, laissons cela, car là ne se situe pas notre propos. Conscient d’avoir dit une bêtise supplémentaire, Hollande s’est à nouveau corrigé, la taxation à 75% n’est pas censée avoir un effet réel, en fait elle est censée faire réfléchir, dissuader. Réfléchir sur l’état du pays, la situation sociale, se poser la question de savoir s’il est bien opportun de verser pareils revenus ou salaires en ces temps difficiles. C’est déjà moins mal. Encore insuffisant, mais moins mal.

Pour être cohérent et sortir du ridicule, il faudrait aller jusqu’au bout et oser dire en ces temps difficiles: je pense qu’il faut mettre en place une politique des prix, des salaires et des revenus. Hollande a pointé le bout de son nez de ce côté en proposant le gel de prix sensibles comme les carburants, l’énergie, les loyers. Le tout en vrac, selon les moments et les audiences. Non seulement Hollande connaît ce qui est moral, mais il connaît comme chez But, le juste prix. On peut lui faire remarquer que si on refuse la discipline des prix, alors pour répartir la rareté, il faut réinstaurer le rationnement. A quand la queue aux stations-service ?

Ce n’est pas parce que Hollande dit n’importe quoi que Fillon  a symétriquement raison. Il aurait pu se grandir, s’élever en prenant la balle au bond et en dépassant ce qui était une parole de préau de cour d’école laïque pour faire sortir le vrai débat qui se dissimulait et qu’il fallait avoir le courage d’aborder, qu’il faut avoir le courage d’aborder.

Agnus dei after Zurbaran

 Le débat, c’est celui de la légitimité de la fortune, de la richesse, des hauts revenus et le rôle de la fiscalité dans ce débat. Par le petit bout de la lorgnette, Hollande a lancé un débat fondamental, central, dans la situation de crise ou de transition économique, comme l’on veut, qui est celle de l’Europe. Il fallait, compte tenu des qualités personnelles de Fillon, oser relever le débat, le formuler, le clarifier. Oser clarifier et sortir de la confusion honteuse dans laquelle la droite se réfugie.

Le secrétaire général de l’UMP, Copé, est excellent, il a certainement un grand avenir politique devant lui s’il est capable de sortir de sa ville de Meaux et de prendre l’air et la dimension du large. S’il amène un peu de réflexion, un peu de vision dans son excellente communication. Il a abordé la question de fond, à savoir comment se justifient les inégalités de richesse et de revenus, pourquoi il faut être prudent et non confiscatoire. En deux mots, il ne faut pas décourager ceux qui étudient, font des efforts, investissent, prennent des risques; si on le fait, ceux-là vont faire la grève, cesser de se fatiguer, in fine ils vont aller ailleurs, là où la règle du jeu est moins confiscatoire.

De fait, c’est une observation pratique, historique, géographique, les gens cessent de se dépenser si on les prive de la récompense, du produit qu’ils en attendent. Et à l’échelle d’un pays, cela se traduit par une baisse de l’esprit d’entreprise, une chute de l’investissement, moins de croissance, c’est le fondement de la théorie de l’offre.

Notre sentiment est que ce type d’argument et de raisonnement n’est pas recevable politiquement. De façon simplifiée et cynique, il revient à dire : tolérez tout cela, c’est un mal nécessaire sinon vous vous trouverez au chômage. Cet argument appelle peu à la masse de Français qui sont fonctionnaires, qui sont smicards ou encore au chômage. Son cynisme à peine voilé a quelque chose de révoltant qui le déqualifie. Il passe encore moins auprès de tous ceux qui n’ont rien à  perdre et il y en a beaucoup, ne serait-ce que du côté des jeunes.

Par ailleurs, il est historiquement dépassé depuis l’avènement incontestable du nouveau système économique et social qu’est la financiarisation avec ses sponsors ploutocrates et kleptocrates.

Le malaise est universel, il suffit de d’observer et de prêter attention au mouvement mondial épinglé sous le nom de révolte des 99% contre les 1%. Occupy-quelque chose est un phénomène mondial.

Même le parti communiste, pourtant toujours en retard dans ses analyses, l’a compris, lui qui dans la bouche de Mélenchon a abandonné la lutte des classes pour se rallier à la lutte contre la ploutocratie. Voir les différentes interviews du candidat du front de gauche sur ce sujet. Il se présente encore comme candidat anticapitaliste, mais son analyse et sa stratégie politique visent à constituer un front anti ploutocratie.

La mutation du système capitaliste, libéral, en système kleptocratique, dominé,  non pas par  les financiers, mais par la logique de la financiarisation, cette mutation a produit ce qui est, ce qui est ressenti comme un scandale, une injustice intolérable.

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  • D’abord, il y a eu la constitution de fortunes rapides, bâties sur les dettes et le jeu sur les marchés, le tout solvabilisé par les largesses hétérodoxes des banques centrales. Fortunes dont les détenteurs ont eu l’intelligence de partager les miettes avec les managers pour qu’ils les maximalisent. Problème conjoint des enrichissements des riches et de leurs gestionnaires.
  • Ensuite, il y a eu le scandale de la crise de 2008. Spectacle insupportable que cette révélation que le capital financier spéculait sur tout et n’importe quoi. Ce  « capital, comme disait Leo Ferré, qui joue aux dés notre royaume »! Spectacle déprimant que cette faiblesse des états souverains soumis au chantage et qui acceptent tout, sous la menace du déluge et du chaos. Révélation de la réalité et de la profondeur de la capture, de la collusion du pouvoir politique dépensier avec les banques qui le financent.
  • Enfin, il y a le cynisme de l’austérité qui consiste, pour solvabiliser les souverains et leur permettre de rembourser leurs dettes aux banques, à ponctionner les citoyens, augmenter leurs impôts, réduire leurs prestations, fermer leurs entreprises, les mettre au chômage et, en plus, rogner sur les indemnités. Le fameux et très juste slogan des Occupy: privatisation des gains, socialisation des pertes, résume tout cela.

Pas besoin d’être expert en statistiques pour toucher du doigt le sens profond de ce qui se passe,  de ce qui se joue: dans la mondialisation et son avatar, la financiarisation, les profits, ont fait un bond historique; grâce aux largesses monétaires laxistes des banques centrales, ces profits ont été capitalisés sur les marchés, les riches et leurs gestionnaires  sont plus riches et les citoyens, la masse des citoyens, n’ont eu que quelques miettes. Et encore bien souvent à crédit. Et ces miettes, on veut, en plus, les leur reprendre.

C’est tout cela qui se cache derrière les 75% de Hollande. La volonté de confiscation fiscale est le mode d’apparaître simplet, démago, populiste, du vrai problème décortiqué ci-dessus. Un mode d’apparaître dangereux, idiot même, comme le dit Fillon, qui consiste à jeter le bébé avec l’eau du bain, qui consiste à ratisser des voix malhonnêtement. La preuve? Hollande est allé à Canossa à Londres, faire amende honorable auprès de la sociale démocratie fabienne, garante de l’exploitation financière qu’est la City. Hollande sait qu’il n’apporte pas de  réponse au vrai et terrible problème qui,  maintenant, se pose aux classes politiques.

Dans une optique révolutionnaire, le problème, cela peut être la richesse en elle-même, la propriété des moyens de production, le pouvoir du capital etc. Mais, nulle part,  la situation n’est révolutionnaire, personne n’a envie ou les moyens de faire la révolution. Le problème, c’est la dérive de nos sociétés depuis deux ou trois décennies. C’est cette dérive qui est inacceptable.

La richesse, les hauts revenus, la plus grande partie de nos sociétés l’accepte ou la tolère, mais encore faut-il qu’elle soit légitime. Légitime. Voilà le grand mot: la richesse actuelle, celle que nous avons devant les yeux, est considérée  comme illégitime.

Elle est illégitime parce qu’elle n’a pas su assurer la progression des niveaux de vie, parce qu’elle n’a pas su assurer l’emploi, parce qu’elle n’a pas  procuré la sécurité. Au lieu des promotions, elle a produit les déqualifications en masse. Au lieu de multiplier les ascenseurs sociaux, elle a mis les jeunes, même qualifiés et éduqués, au chômage.

Dans nos sociétés, qu’on le veuille ou non, être riche, gagner beaucoup d’argent, c’est être porteur d’une responsabilité sociale, celle de conduire la société vers un mieux-être, pas vers la régression et l’austérité. Qu’on le veuille ou non, être riche, c’est faire partie de l’élite, du fer de lance de la société, ce n’est pas être envié, mais respecté et admiré.

Si François Fillon, qui n’est pas un mauvais, avait saisi l’occasion des 75% pour montrer qu’il  avait compris ce qu’il y avait derrière, que l’enjeu était celui de reconstruire un nouveau pacte social, raccommoder le tissu social déchiré, alors il aurait eu une chance de rattraper les classes moyennes qui sont en train, une fois de plus, de se fourvoyer.

Pint Bar Esp~E7.ZURBARÁN.AGNUS DEI.

BRUNO BERTEZ Le 5 Mars 2012

 EN BANDE SON :

12 réponses »

  1. Comme toujours avec vous, Monsieur Bertez, l’analyse colle parfaitement aux USA et à l’Angleterre, mais beaucoup moins avec la situation de la France…

    La kleptocratie financière en France n’existe pas vraiment. S’il y en a une pour nous, elle prélève son tribut depuis Londres.

    Un bon moyen de se donner du poids contre cette ponction aurait consisté tout d’abord à arrêter de chier de cette dette qui alimente cette pompe à enrichissement sans cause, mais surtout à constituer un fond de capitalisation national.

    Mais bon… Ca aurait nécessité d’épargner, de vivre selon nos moyens, d’investir réellement, et que l’Etat cherche des gains de productivité… Et la retraite à 60 ans à crédit, c’était tellement plus de gôche…

    La France crève de quelque chose de beaucoup moins simpliste et manichéen. De beaucoup moins simple politiquement à combattre. Elle crève d’une rente diffuse mais phagocitaire (les petits ruisseaux font les grandes rivières), largement alimentée par une dépense publique à 56% du PIB…

    • oui,d’accord avec discotonio.ces débats sur la taxation des riches sont un écran de fumée partagé entre l’ump et le ps pour cacher la vraie kleptocratie.celle ci se situe aussi au niveau de la secrétaire ratp qui part en retraite a 50 ans grace a la solidarité des petits.trop de gens improductifs vivent aujourd’hui aux crochets de la communauté.ces gens improductifs sont aussi bien dans la finance que dans les emplois semi fictifs crées dans les collectivités locales ou les grandes entreprises françaises.le ps est bien mal placé pour ouvrir les débats.un peu de moralité et de vraie solidarité c’est juste ce qui nous manque.un resserrement de l’échelle des revenus me paraitrait positif.parmis les rares bonnes propositions d’eva joly qui expliquait qu’en norvege l’ecart était de 1 a 6.ce serait un moyen intelligent de remotiver et d’appaiser la population

  2. J’apprécie toujours vos réflexions qui portent toujours sur des problémes de fond. Malheureusement les commentaires qui devraient faire progresser cette réflexion se résument souvent aux slogans bien connus: salauds de pauvres, c’est la faute des autres,..( fonctionnaires, retraités, immigrés,..)

    La haine et l’envie se déchainent sur le voisin d’a coté qui a un tout petit peu plus.

    Comment développer l’esprit d’entreprise ( oui, je sais , c’est la faute de l’Etat si il n’y a plus d’entreprise), comment rendre les hauts revenus légitimes?.

    Comment éradiquer la plainte continuelle: c’est la faute des autres?.( les riches , bien sur mais aussi ces salauds de pauvres)

    • Je sais et je le déplore, c’est la raison pour laquelle, afin de préserver l’intérêt du débat nous allons renforcer les  »cartons rouges » c’est a dire retirer les commentaires qui ne respectent les règles fixées.
      merci de votre réflexion, nous l’apprécions.

  3. Mercredi 7 Mars : Quelques nouvelles du front

    Rappel nous avons évalué le potentiel du S&P 500 dans le mouvement actuel à 1360/1370. Nous avons indiqué que si on passait franchement cette zone et réussissait à franchir les 1380 alors il y aurait une nouvelle étape possible. Cela ne s’est pas produit la résistance des 1360/ 1370 est forte , compacte, elle a tenu:
    D’ou le retro violent mardi: Ce retro n’a rien de surprenant, dans un marché suracheté quand il y a une déception claire les reculs sont vifs.

    Et tout devient prétexte.

    De fait les prétextes n’ont pas manqué:

    -Incertitude sur le succès du swap de dettes privées Grec
    -Dramatisation par le IIF qui dit qu’un échec couterait 1 trillion
    -Ralentissement en Chine et
    – Changement d’orientation proclamé de la politique économique
    -Chute des commodities avec contagion en particulier le canari que constitue le cuivre
    -Indicateurs économiques eurozone pointant vers le bas
    – Regain de tension sur les spreads Italiens et Espagne –
    -Problème du dépassement du déficit espagnol
    etc etc
    La réalité est que le marché était dans une zone de résistance majeure donc vulnérable. Les volumes étaient insuffisants pour soutenir la hausse, les divergences s’accumulaient en particulier au sein du complexe du risk, les nouvelles ont constitué le célèbre fétu de paille qui a brisé le dos du chameau.

    Le contexte est moins porteur à la hausse c’est évident car

    -Bernanke a menacé de retirer le punch bowl il y a quelques jours
    – La Chine ralentit vraiment
    – On révise en baisse la croissance US de Q1 a 2%
    – La pétaudière européenne refonctionne à plein, déclarations divergentes etc
    -Attente de l’emploi US de vendredi
    -Date limite du 8 mars pour le swap grec

    La baisse de S&P mardi n’a pas fait de dégâts techniques on a tenu sur le soutien des 1340/1344. La zone dangereuse est à 1330: Ce jour on est sur la ligne de tendance haussière qui marque mouvement de hausse qui a pris naissance en Octobre 2011: si on casse cette ligne c’est un peu l’aventure, mais nous conseillons de ne pas se précipiter , les signaux techniques peuvent être des signaux piégés.

    Pour notre part nous attendrions que les choses se décantent.

    En bonne logique, raisonnable les marchés sont vulnérables, fragiles et si ils étaient laissés à eux même il est évident qu’ils plongeraient de plus de 10%, mais voila, ils ne sont pas laissés à eux mêmes. ils sont manipulés par le biais de la corrélation entre les marchés de crédit et le reste du complexe du risk.

    Quand les Banques Centrales soutiennent les marchés de crédit, compriment les spreads aussitôt les corrélations jouent et les actions remontent sous la conduite des financières, donc c’est le casino, le casino avec les croupiers qui truquent …

    Sur les changes, l’euro a bien fait son potentiel exactement a 1,3480 contre dollar , rien a dire , rien a faire .

    Ce jour emploi ADP US , cela peut être, comme on dit, market moving si le chiffre est très différent de 200 000.

  4. Mercredi 7 mars 2012 :

    Blanchiment et financement du terrorisme : la Société Générale visée par une procédure disciplinaire du régulateur.

    La Société Générale est visée depuis septembre 2011 par une procédure disciplinaire du régulateur du secteur bancaire, l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP), liée à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, selon un document publié sur le site internet du groupe.

    Fin septembre 2011, l’autorité de contrôle prudentiel a décidé d’ouvrir une procédure disciplinaire à l’encontre de la Société Générale à l’issue d’une enquête, auprès de la banque privée, portant sur les dispositifs de contrôle de conformité et les dispositifs de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, indique la banque dans son document de référence 2012, qui a aussi été transmis à l’Autorité des marchés financiers (AMF).

    Cette mission de l’ACP s’inscrit dans un programme qui touche progressivement l’ensemble des grands établissements français, précise la banque.

    L’information avait initialement été dévoilée par le site d’informations financières l’Agefi.

    (©AFP / 07 mars 2012 08h43)

    • La Société Générale… Dans la dernière pub qui passe à la télé on voit le mythique « bon père de famille » qui n’arrive pas à dormir à cause de son crédit : heureusement qu’il y a l’équipe de Kerviel & co. sinon comment pourrait-il faire ?

      Bah, quant au débat électoral, il ne vole pas très haut et c’est la même chose à l’étranger…
      Oui monsieur Bertez, the song remains the same :

  5. Bonjour Mr Bertez

    Un grand merci pour cet article qui constitue une vraie réponse à une question que je vous avais posé il y a peu sur la question de l’impôt au cœur du débat politique français actuelle…Tout d’abord je tiens à saluer votre sens du second degré et de la dérision qui m’a fait passé un excellent moment ( le passage sur Copé est un véritable must en la matière !!!), bref on a ici à le fois du contenu et du contenant que demander de plus ? à part l’ivresse peut être…
    Autre point important il me semble que vous su éviter tous les écueils idéologiques habituels et parvenir , ce qui tient de la performance, à une sorte de transversalité mettant en lumière le cœur de votre propos : ce n’est pas la richesse qui est un mal en soit (bien au contraire) mais c’est sa légitimité…..ce ne sont pas les hommes qui sont à jeter a l’opprobre (tout le monde profite par intérêt certes à des degrés divers d’un système pervers et perverti)mais c’est le système qui est à changer, ce sont les règles du jeu qui sont à modifier…
    Voilà ce que je retiens et veux retenir de votre excellente nouvelle intervention…

    Je continuerais de vous suivre avec attention et le plus grand intéret…

  6. Jeudi 8 Mars. Faire et défaire c’est toujours travailler n’est ce pas !

    Ce qui nous paraît le mieux caractériser la campagne électorale française, c’est le titre de la pièce: « Ce soir on improvise ».

    Quand on voit le nombre de conseillers qui interviennent dans la campagne des candidats, on a du mal à comprendre que les analyses soient aussi courtes, les propositions aussi idiotes et intempestives.
    Sarkozy vient de découvrir les caractéristiques et spécificités du régime fiscal des grandes entreprises mondiales. Comme la mode est à la confiscation, il propose bien entendu d’augmenter les prélèvements obligatoires sur ces entreprises.

    C’est le même Sarkozy qui se bat en même temps pour que l’Irlande abandonne son système fiscal favorable sous prétexte que cela crée une concurrence pour les autres pays. Implicitement donc, cela veut dire que Sarkozy reconnait que la fiscalité produit des effets, soit attractifs, soit dissuasifs, sur l’activité économique. Il comprend que les charges fiscales sont un élément de compétitivité et donc une composante de l’emploi.

    Sa priorité étant la croissance, l’investissement, il est évident que l’augmentation des impôts, qui est une augmentation des charges, c’est à dire du prix des services fournis par l’Etat, cette hausse des impôts pénalise la compétitivité et toute la chaîne qui suit.
    Le fait d’appeler « impôt » ne change rien à la réalité, la dépense de l’Etat constitue les frais généraux du pays imputés aux entreprises, ce qui réduit leur compétitivité et capacité d’embauche.
    Nous sommes en système capitaliste. Qu’on le veuille ou non. Ce n’est pas parce que l’on attache des boulets au pied des entreprises que cela change quoi que soit au système: les entreprises sont en concurrence au niveau mondial, global et, non seulement elles doivent être compétitives pour vendre, mais, en plus, elles doivent réaliser au moins le taux de profit mondial pour attirer les capitaux et ne pas se faire manger par d’autres. Et le taux de profit qui est considéré, c’est évidemment le taux de profit après imputation des frais généraux de la nation, c’est à dire le taux de profit après impôt.
    En un mot comme en cent, on ne peut prétendre rester compétitif sur le marché mondial, vouloir rester sur le marché mondial et, en même temps, faire en sorte que les entreprises et leurs actionnaires se contentent d’un taux de profit inférieur au taux moyen. Ou alors il faut fermer les frontières, c’était ce à quoi avait été confronté Mitterrand et il a choisi… d’aller à Canossa, c’est à dire qu’il a refusé l’isolement que certains, par cohérence, lui conseillaient.

    Toute mesure qui augmente les charges, que ce soit des impôts, des règlements, des cotisations sur les entreprises, se retrouve, sur un marché mondialisé, au compte d’exploitation et de pertes et profits des entreprises, et constitue donc un élément qui obère la part de marché, l’investissement, l’emploi. C’est ainsi. Il ne fallait pas opter pour la mondialisation quand on n’a pas le courage d’en supporter les conséquences. Il ne fallait pas choisir d’aller à Canossa, n’est-ce pas Monsieur Jacques Delors?
    Le drame de tous ces soi-disant dirigeants est l’incohérence, on veut une chose et son contraire, aller comme les grands sur le ring mondial affronter les poids lourds , tout maigre, efflanqué avec un boulet au pied et, en même temps, maintenir ses spécificités couteuses, rêver de miracles, comme si les lois de l’économie ne s’appliquaient pas.

    Le chômage. Ce sont les hommes politiques qui le créent, ils entretiennent l’idée que l’on peut à la fois être en concurrence sur le marché mondial des produits, des services et des capitaux et, en même temps, que l’on peut s’écarter des valeurs moyennes que ce marché mondial impose. Et c’est scandaleux, c’est de la tromperie, de la dissimulation coupable pour être élu ou réélu. Et c’est antidémocratique, tant il est vrai que toute voix obtenue par le mensonge et la dissimulation est une fraude aussi condamnable que celle plus cynique de Poutine.

    Si on choisit de rester expose sur le marché mondial, si on choisit de rester sur le marché européen, dans l’Eurozone, alors il faut dire aux électeurs tout, tout ce qui en découle et que l’on renonce à maîtriser. Toutes les grandes valeurs moyennes, salaires, frais généraux du pays, retraites, prestations sociales, taux de profit etc. doivent s’aligner. Et le pire est que, si l’on refuse cet alignement, alors, on condamne ses concitoyens à un chômage, une régression, encore plus forts que si on l’avait accepté. Une fois que les choix initiaux sont faits, il n’y a plus d’autre choix productif et efficace que de s’aligner le plus vite possible, le mieux possible .
    La logique de la concurrence touche tout, les produits, les services, les coûts des prestations de l’Etat, les taux de profits exigés pour investir, les revenus exigés pour rester dans un pays, etc. Le problème est que toutes ces choses sont des choses de long terme et que le long terme, tout le monde s’en fiche.

    La caricature qui illustre ce développement nous est fournie par Hollande et Fabius.
    Caricature de l’électoralisme, de l’inconséquence, du mépris du bon sens des citoyens.
    Faire et défaire, c’est toujours travailler, écrivons-nous, on fait donc machine arrière sur les fameux 75%!

    Le ridicule règne en maître, avec la complicité des médias, bien entendu.
    Les socialistes ont pris conscience de l’imbécilité de leur proposition de taxation à 75% par… le foot.
    La levée de bouclier du monde footballistique, vital pour le moral de la nation, n’est-ce pas, a été plus efficace que les arguments des économistes et des gens de bon sens. Il faut dire que le Medef ne brille ni par sa capacité combative, ni par la clarté de ses arguments.

    Voyons la peu glorieuse séquence de la reculade, machine arrière.
    – On atténue l’erreur en déclarant, c’est nouveau, que les contribuables visés doivent accepter, car c’est une mesure de cohésion sociale.
    – Puis, on explique que c’est une démonstration de patriotisme.
    – Puis, on dit que l’on va aménager et lisser, gommer les pics de revenus, étaler.

    Puis vient Fabius.
    – La mesure devient exceptionnelle, temporaire
    – Puis on va aménager, discuter les modalités.
    Le tout en l’espace de quatre jours!
    Si vous ne l’avez pas compris la taxe à 75 % est morte.

    Et tout est à l’avenant, faute d’une analyse, faute d’un projet qui donne son sens aux différentes mesures que l’on propose et faute d’exposer leur articulation.
    Avant, du temps où l’éducation et l’instruction avaient encore un sens, on cherchait à faire comprendre aux élèves l’ensemble des données d’un problème. C’était formateur, c’était une excellente base pour l’avenir. Maintenant, avec l’abaissement de la qualité des professeurs, avec la chute du niveau des écoliers, on n’ose plus prendre les problèmes dans leur ensemble et on se contente de QCM, cocher la case ! L’ennui est que cette pratique se prête à toutes les tromperies, à toutes les mystifications, puisqu’elle permet en attirant l’attention sur les arbres de cacher l’étendue de la forêt.
    Ainsi, l’opposition à la politique d’austérité de Merkel, ainsi la soi-disant renégociation du pacte fiscal, sont autant de rodomontades maladroites qui se traduiront pas des reculades honteuses. La France n’a pas les moyens de s’opposer à l’Allemagne, elle en a besoin, comme l’infirme a besoin de sa canne.

    • tout ceci est très clair:tout ce qui est charges et impots supplémentaires nous condamnent toujours un peu plus.je suis d’accord avec vous.cette classe politique dans son ensemble(bayrou excepté) sera notre tombeau.ne faisons pas semblant de découvrir ce qui motive les décisions inconséquentes de nos élus:affairisme et corruption ,comme en grèce.je suis surpris par la véhémence de votre commentaire a l’égard de l’ump et du ps:cela fait longtemps que nous les subissons contre notre gré.

  7. Jeudi 8 mars 2012 :

    Le déficit commercial de la France encore plus élevé que prévu.

    Il a été revu à la hausse, pour atteindre 70,1 milliards d’euros en 2011.

    En janvier 2012, il a dépassé 5,324 milliards d’euros.

    Le déficit commercial de la France a augmenté de près de 300 millions d’euros en janvier par rapport au mois précédent, atteignant 5,324 milliards d’euros, ont annoncé jeudi 8 mars les Douanes, qui ont également revu en hausse le déficit record enregistré pour toute l’année 2011.

    Le déficit commercial de l’année 2011 s’élève finalement à 70,1 milliards d’euros.

    Ce déficit s’est nettement creusé l’an dernier par rapport à celui de l’année 2010, qui atteignait 51,839 milliards d’euros.

    Le précédent record, de 56,2 milliards d’euros, remonte à 2008.

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