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Les créanciers privés de la Grèce sont de petits veinards, selon Nouriel Roubini

Les créanciers privés de la Grèce sont de petits veinards, selon Nouriel Roubini  

 

 L’offre de restructuration de la dette grecque est une chance inespérée pour les créanciers privés de sortir du guêpier grec, estime Nouriel Roubini. Les banques, fonds de pensions et autres « hedge funds » devraient ainsi se jeter sur l’offre qui prend fin ce soir, et cesser de se plaindre de la perte d’environ 75% de leur mise initiale, estime l’économiste dans un point de vue publié par le ‘Financial Times’ du jour.

 L’expert ajoute que les créanciers privés s’en tirent à bon compte dans cette opération, avec des conditions et garanties assez attractives : ils recevront notamment 30 MdsE en cash lors de l’échange de leurs obligations grecques et les nouvelles obligations en Euros qu’ils recevront seront de droit britannique et ne pourront être changées en drachmes si Athènes quittait l’Euro.

 Surtout, Nouriel Roubini estime que quels que soit les sacrifices demandés au secteur privé, c’est au final le secteur public, à savoir essentiellement la BCE et le FESF (Fonds européen de stabilité financière) qui risquent de perdre le plus dans l’affaire… En effet, si l’échange de titres du secteur privé permettra d’effacer environ 110 MdsE de dette grecque, le secteur public s’apprête de son côté à prêter 130 MdsE supplémentaires à Athènes, en plus des 110 MdsE déjà engagés lors du 1er plan de sauvetage en mai 2010. Or, l’économiste estime que malgré ces plans et les efforts du secteur privé, la dette de la Grèce restera insoutenable à moyen terme, avec au mieux une dette publique à120% du PIB en 2020, voire à160% en cas de nouveaux dérapages… Dans ces conditions, il estime que le plus grand risque de perte sur la Grèce vient d’être transféré du secteur privé au secteur public, notamment à la BCE (qui a racheté environ 50 MdsE de dette grecque, répartis dans les banques centrales de la zone Euro) et au FESF. Les cranciers publics, s’ils ont été épargnés aujourd’hui par le « haircut » imposé aux banques, risquent fort de devoir effacer dans quelques années, une grande partie la dette grecque qu’ils détiennent, conclut l’économiste américain…

 source  Finance  Plus mars12

2 réponses »

  1. Mais quid des créanciers privés bénéficiaires de CDS? N’ont ils pas intérêt au défaut pour récupérer 100 % sur le vendeur du CDS?

    • C’est exactement la mème mécanique qu’avec le subprime US : les banques US vendent du cds , achètent du cds et les banques européennes sont « gavées » au govies qui se révèleront plus ou moins invendables…Chez les créanciers il faut distinguer les créanciers plumés et les anciens créanciers qui plument ….:-)

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