A Chaud!!!!!

Humeurs de Loup et Temps de Cochon du 14 Mars : La cosmétique de la discipline par Bruno Bertez

 Humeurs de Loup et Temps de Cochon du 14 Mars : La cosmétique de la discipline par Bruno Bertez

 L’Eurozone et singulièrement Merkel ont cédé face à l’Espagne

   Début mars, les leaders européens se sont réunis pour signer le Pacte Fiscal qui, disait-on, comporte des règles strictes sur la discipline budgétaire. Promis, juré, les choses étaient claires, les volontés fermes, la discipline imposée par la fausse dame de fer Merkel allait s’imposer.

Quasi dès le lendemain, l’Espagnol Rajoy annonçait qu’il se moquait des règles et qu’il allait proposer un budget en déficit de 5,8% alors que l’Europe réclamait qu’il ne soit que de 4,4%. Il ajoutait, pied de nez à Merkel, c’est un choix juste, fait par des Espagnols souverains!

Que croyez-vous qu’il soit arrivé? Rien ! Les Allemands ont cédé, baissé la tête et accepté un déficit à 5,3%. Seuls les Belges, les Autrichiens et les Néerlandais ont protesté. Les Néerlandais ont annoncé que  si on acceptait des entorses pour l’Espagne, si la discipline budgétaire était à géométrie variable, le gouvernement néerlandais lui-même n’avait aucune raison de réduire son déficit sous les 3%. Ils ont ajouté que la ratification du nouveau traité fiscal européen pouvait être mise en cause.
Comme Rajoy avait joué sur la cosmétique d’une apparente concession médiane, il se retrouve exactement avoir ce qu’il souhaitait! Et le pire est que tout le monde sait que les chiffres espagnols extériorisés sont très en-dessous de la réalité. Il faut rajouter 10 points au ratio de dette sur GDP aux chiffres officiels.

Que tirer de tout cela?

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :  

La partie que jouent les Européens est une partie de poker menteur, les périphériques ont démasqué le bluff de Merkel et ne se privent plus d’en tirer les conclusions

– Le Pacte n’a aucune valeur face aux exigences et priorités souveraines individuelles

– La pseudo crédibilité de ce pacte n’a rien à voir avec l’accalmie de la crise, l’accalmie ne vient que des LTRO de la BCE, comme se vante Draghi, sa politique a été un succès, elle a servi à masquer le vide des soi-disant réformes européennes

Les Banques et Barchés dominés par les banques sont complices, du moment qu’elles ont du cash gratuit contre leurs avoirs-poubelles, elles ferment les yeux sur la solvabilité réelle des Souverains, on s’en doutait, mais on le voit maintenant clairement, toute la crise n’a été qu’une comédie pour faire passer la pilule du printing de la BCE

– Le Sarkozy-trade fonctionne, cela a bien été démontré par JP Morgan. Les banques espagnoles et italiennes se bourrent d’émissions courtes et moyennes de leurs souverains; elles jouent sinon la politique du pire, du moins le « si je meurs tu meurs ».  Elles accumulent, en plus de ce qu’elles ont déjà, le papier risqué de leur souverain, sachant que leurs sorts sont liés. Peu importe l’accroissement des risques. Ainsi, se crée une solidarité qui consiste à créer des super too big to fail sur le dos des Allemands, des contribuables européens.

Le cynisme est à son comble.

Comme nous le disons depuis le début, l’Europe a dépassé le point de non-retour ; ce que font les Banques, ce que font les Souverains et ce qu’acceptent hypocritement les Allemands, est tout simplement scandaleux.

On jette la poudre aux yeux du sérieux et, systématiquement, on fait l’inverse, préparant ainsi la prochaine crise, encore plus dramatique, plus coûteuse et destructrice du niveau de vie des citoyens.

De plus en plus, le monde est un trompe l’œil, monde de carton-pâte et de cosmétique.

Pendant ce temps, comble du cynisme, pour amuser la galerie et détourner l’attention des medias -ce qui en fait est rigoureusement inutile car ils n’ont rien vu- on agitait l’épouvantail de l’impossible et ridicule taxe financière, la FTT, de 0,01%, taxe qui, de toutes façons, sera répercutée par les banques sur leurs clients.

Par Bruno Bertez Le 14 Mars 2012

EN BANDE SON :

4 réponses »

  1. Jeudi 15 mars 2012 :

    Italie : nouveau record de la dette publique en janvier à 1935 milliards d’euros.

    La dette publique italienne a atteint un nouveau record en janvier à 1935,8 milliards d’euros en raison de facteurs saisonniers, de la hausse des taux d’intérêt, et du versement de la participation italienne au fonds européen de secours, a annoncé jeudi la Banque d’Italie.

    La dette a progressé de 37,9 milliards d’euros par rapport à décembre.

    Cette progression s’explique « principalement » en raison de l’augmentation des « disponibilités du Trésor auprès de la Banque d’Italie » à 32,6 milliards d’euros, une hausse qui « intervient régulièrement en cette période de l’année », a expliqué la banque centrale.

    http://www.romandie.com/news/n/Italie_nouveau_record_de_la_dette_publique_en_janvier_a_1935_mrd_EUR48150320121316.asp

  2. Vendredi 16 mars 2012 :

    VII. Les problèmes et les dangers.

    Si faire circuler la monnaie est indispensable, la solution retenue par la BCE présente cependant plusieurs inconvénients et dangers.

    Ce n’est pas le problème de remboursement : dans 3 ans, la monnaie pour rembourser ne sera pas loin : en majorité dans le compte de dépôt de la BCE… Mais alors, on n’aura rien résolu !

    En effet, la plupart des banques sont en fait insolvables, et elles le savent. Conséquence : elles évitent de se prêter entre elles, et à l’économie réelle, car cela augmente leurs risques et besoins financiers. D’où panne du marché interbancaire, et gros soucis. Le VLTRO [ Very Long Term Refinancing Operation ] va simplement permettre d’acheter un peu de temps, mais cela ne règle en rien le problème de solvabilité des banques ! Et la BCE risque de de devoir continuer à prêter de grosses sommes – et à prolonger ces insensés taux à 0 % qui durent…

    Un des dangers est que la BCE se retrouve à avoir en pension des titres de qualité très moyenne, ce qui n’est normalement pas sa règle.

    Un autre danger est que, du coup, ne restent dans les banques commerciales que les titres les plus pourris, ce qui les fragilise encore plus en les transformant de facto en bad banks…

    Un autre est que les banques soient tentées d’utiliser cette liquidité pour aller financer des investissements spéculatifs, se mettant encore plus en danger (comme Jean Peyrelevade nous l’a expliqué dans ce billet).

    Enfin, un dernier est que les gouvernements fassent pression sur leurs banques pour qu’elles achètent leurs nouvelles émissions de dette, comme actuellement en Italie ou en Espagne. Or c’est EXACTEMENT le contraire qu’il faudrait faire ! Bien sûr cela a permis de faire baisser les taux. Mais ce n’est pas le métier d’une banque d’agir ainsi, car elle se met en grand danger en prêtant à ces États insolvables. Ce qui fait qu’au jour de la restructuration, il y aura un gros problème sur l’État et sur les banques !

    Et je ne parle même pas des risques d’inflation (des prix ou des actifs) ! Aux États-Unis, la Fed a directement racheté les nouveaux bons du Trésor. Contrairement à l’Europe, l’effet sur la masse monétaire a été rapide :

    La chance des États-Unis est qu’ils peuvent exporter leur inflation, grâce au rôle international du dollar – ce qui n’est pas notre cas. De plus, une partie de cette monnaie a été mise au “frigo” dans le système bancaire. Attention le jour où elle sera relâchée dans l’économie réelle…

    Pour les amateurs de la monétisation de dettes, nous venons de le vivre en Grèce : l’État a fait défaut, cela a coulé ses banques, l’UE lui a reprêté de l’argent en urgence pour qu’il les resolvabilise (c’est délirant…). Au final, l’État grec supporte donc encore une forte dette…

    Quand viendra notre tour, qui prêtera de l’argent à l’Occident pour sauver nos banques ?

    Olivier Berruyer.

    http://www.les-crises.fr/la-monnaie-banque-centrale-3/

  3. Vous avez dit pornographie financière ?? Oui !! Merci pour cet excellent article…

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