A Chaud!!!!!

Humeur de Loup et temps de Chien : Chefs d’œuvre en péril et Chateaux en Espagne !!!!! par The Wolf

Humeur de Loup et temps de Chien  : Chefs d’œuvre en péril et Chateaux en Espagne !!!!! par The Wolf

 Le taux des emprunts d’Etat espagnols à dix ans a bondi de 0,85 point de pourcentage par rapport à ses points bas de l’année, pour atteindre 5,50%. Ce taux est bien pire que celui de l’Italie, qui n’est supérieur que de 0,29 point de pourcentage à son point bas annuel, à 5,10%.  Le gouvernement espagnol a annoncé qu’il ne tiendrait pas son objectif initial de réduction du déficit public pour cette année , produit des statistiques de moins en moins fiables et faute d’une volonté réelle les marchés ne sont pas convaincus du succès des mesures d’assainissement du système bancaire dans le pays.

   Rien de surprenant, faut-il admettre, au vu du dernier bilan de l’économie espagnole. Une catastrophe. Près du quart des travailleurs du pays sont en chômage, un niveau inégalé en Occident… Les ventes et les prix de l’immobilier sont toujours en chute libre, laissant un million de maisons invendues… Et, pour couronner le tout, le gouvernement de cet État surendetté s’attend à une récession cette année. Normalement, ce portrait économique de l’Espagne devrait effrayer les investisseurs lucides ou pas assez prudents.

source Wall Street Journal

source Financial Times

Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a en effet annoncé officiellement que pour l’Espagne l’ objectif de déficit du nouveau budget gouvernemental ne serait pas de 4,4% comme convenu entre son prédecesseur l’an dernier et la Commission européenne à Bruxelles, mais de 5,8% ….. Mettant en lumière du mème coup le peu de confiance  que l’on pouvait accorder et à sa parole et à ses engagements…..

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Des Statistiques très « olé-olé »

La dette publique espagnole a atteint 68,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2011 contre 61,2% un an plus tôt, un bond qui ravive les inquiétudes sur les capacités du pays d’atteindre ses objectifs en termes de déficits si la récession se révèle plus sévère qu’attendu. Les chiffres publiés  par la Banque d’Espagne classent certes l’Espagne parmi les bons élèves de la zone euro, puisque la moyenne de la région devrait être de 87,7% pour 2011. Mais ils résultent d’une accélération de l’endettement lié à la crise: en 2007, le ratio d’endettement espagnol s’inscrivait à 36,3% seulement….

Mais là encore  il semblerait que l’Espagne embellisse quelque peu ses statistiques pour les rendre plus présentables : Edward Hugh …, un économiste basé à Barcelone, qui a étudié la composition de la dette publique espagnole, conclut qu’avec des mesures réalisée par  l’UE celle ci a déjà atteint environ 70 pour cent du PIB, à laquelle il faut ajouter 7 points de pourcentage pour les factures impayées à l’administration centrale par les administrations régionales et municipales, 5 points de pourcentage pour les dettes des entreprises publiques et plus de 5 points de pourcentage de  dette publique détenue par le fonds de pension public…soit un total de plus de 87%….

 L’Espagne est confrontée en fait et à une dégradation des bilans du gouvernement et à celui des banques. Les investisseurs craignent que les réformes bancaires adoptées par Madrid ne soient pas suffisantes pour forcer les banques à reconnaître leurs pertes et à lever des capitaux supplémentaires. Les banques espagnoles disposent d’un portefeuille de 400 milliards d’euros de prêts à la contruction et de prêts immobiliers, constitué lorsque la croissance atteignait un rythme annuel de 3% à 4%. Portefeuille immobilier qui représente à lui tout seul presque 37% du PIB nominal.Il est maintenant prévu que l’économie enregistre une contraction de 1,7% cette année. Les créances douteuses ont par ailleurs augmenté à 7,91% en janvier, leur niveau le plus élevé depuis novembre 1994.

 Les prêts hypothécaires représentent quant à eux même 57% du PIB (cependant, la proportion de « créances douteuses » y est beaucoup plus faible). En outre, si le Portugal devait faire défaut, ce qui devrait arriver en 2013 selon les investisseurs, les banques espagnoles, qui ont beaucoup prêté à ce pays, seraient en première ligne

Selon l’économiste Willem Buiter de chez Citigroup , les banques européennes auraient encore besoin de plus du double du montant de liquidités qui ont déjà été injectées par la Banque Centrale Européenne dans le cadre des programmes de « LTRO », pour se maintenir durant l’année 2013

Les banques espagnoles ont parallèlement augmenté leur exposition au gouvernement alors que la capacité de Madrid à atteindre son nouvel objectif de déficit de 5,3% pour 2012 est de plus en plus mise en doute.

Le portefeuille d’emprunts d’Etat espagnols détenu par le secteur bancaire a crû de plus de 10% en décembre et en janvier, la plus forte augmentation enregistrée dans la zone euro, note Royal Bank of Scotland. Cela renforce le risque de contagion entre les banques et la dette souveraine. C’est le « serpent monètaire »qui se mord la queue….d’autant que l’effet de contagion interne  devient effet domino à l’échelle européenne  et du mème coup  un problème pour l’Italie, car le mouvement de vente qui touche les titres espagnols entraîne le marché italien dans son sillage, bien que le pays ait de meilleurs fondamentaux. Hors paiement des intérêts, le budget italien était déjà excédentaire en 2011, ce qui a permis de stabiliser la dette du pays. Ses banques n’ont par ailleurs pas connu de bulle de l’immobilier et de l’endettement. En Italie, la dette des ménages et des entreprises représente 127% du produit intérieur brut (PIB), contre 204% pour l’Espagne, selon les estimations de Morgan Stanley. Et vu que l’Italie a toujours affiché une faible croissance, sa prévision d’un contraction de 1,3% du PIB pour cette année choque moins….

Le désert économique

Pour rappel la crise immobilière espagnole, qui a éclaté en 2008, continue de s’aggraver. Les ventes de maisons ont chuté de près de 30% l’an dernier, atteignant fin 2011 leur plus bas niveau depuis 2007.À l’échelle du pays, le prix moyen d’une maison a chuté de 11,2% l’an passé, selon l’Instituto Nacional de Estadistica.Dans la capitale Madrid, le recul atteint de 15,7%.

L’Espagne a le taux de chômage le plus élevé de l’Union européenne: 23%. Et le gouvernement prévoit un taux encore plus élevé – soit 24,3% – dans la foulée de la récession pressentie en 2012. Près d’un chômeur sur trois dans la zone euro se trouve en Espagne. Et Madrid vient d’admettre que «630 000 emplois (chiffre net) seront encore détruits en 2012».

Faire de l’Espagne « le sanctuaire du vice »

On connaissait déjà en Espagne  les « Bordels » à ciel ouvert (directement « convergés » à l’Europe de l’Est) et les champs de marijuana « thérapeutique » mais voilà que sur les débris de la crise espagnole, l’entreprise américaine Las Vegas Sands (LVS) veut tenter le grand jeu: implanter le plus grand complexe de casinos en Europe. «Eurovegas», tel qu’on le surnomme outre-Atlantique, sera la version européenne de la capitale américaine du jeu: six casinos, 36 000 chambres d’hôtel, trois terrains de golf, un auditorium de 15 000 places.Les prétendants qui se disputent ce projet gigantesque? Madrid et Barcelone – les deux éternelles rivales, en politique comme sur les terrains de Foot. Or, LVS brandit un trophée peu ordinaire pour l’éventuel gagnant: 17 milliards d’euros d’investissements et, surtout, la création de 261 000 emplois (directs et indirects).

Selon le quotidien El País, LVS a dressé une liste d’une trentaine de conditions préalables à son implantation.L’entreprise exigerait notamment la cession gratuite du terrain pour y ériger son complexe, deux ans d’exemption de cotisations sociales, 10 ans d’exemption de taxe sur le jeu et, pourquoi pas, l’autorisation d’entrée dans les casinos pour les mineurs!

En somme, le gagnant devra faire toute une gymnastique. La présidente de la région de Madrid, Esperanza Aguirre, est prête, elle, à faire toutes les contorsions nécessaires. «S’il faut faire n’importe quelles modifications législatives, réglementaires […], qui soient dans mes principes, elles se feront […]. Obtenir ces deux millions d’emplois signifierait que la moitié des Madrilènes qui sont au chômage cesse d’y être», a-t-elle confié. De toute évidence, M. Adelson – 14e fortune mondiale, selon Forbes – a quant à lui  de bonnes chances de gagner son pari.

A moins  qu’une fois encore en matière économique le « miracle » ne se révèle  que chateau en Espagne….construits sur une montagne de dettes  à grand renfort de LBO et autre montage (tripotage) financier très sophistiqué…..

THE WOLF Le 24 Mars 2012

EN BANDE SON :

2 réponses »

  1. Samedi 24 mars 2012 :

    Mario Monti s’inquiète du risque de contagion entre l’Espagne et l’Italie.

    Mario Monti s’est déclaré samedi inquiet de l’état des finances publiques de l’Espagne, évoquant un risque de contagion au sein de la zone euro pouvant toucher son pays, l’Italie.

    «Elle (l’Espagne) a assurément réalisé une réforme décisive du marché du travail mais n’a pas accordé la même attention aux finances publiques», a dit le président du Conseil italien lors d’un colloque économique à Cernobbio, sur le lac de Côme.

    «Cela nous préoccupe énormément parce que leurs rendements augmentent et qu’il ne faudrait pas grand-chose pour provoquer une nouvelle contagion qui nous concernerait.»

    En février, les Espagnols avaient ébranlé les marchés en révélant ne pas avoir respecté leur objectif en matière de déficit du budget 2011.

    Reuters.

    http://www.20minutes.fr/ledirect/904089/mario-monti-inquiete-risque-contagion-entre-espagne-italie

  2. En Espagne comme ailleurs en Europe il faut changer de méthode et arrêter de relancer avec primes à la caisse ou grands chantiers.
    Le projet le plus réaliste et crédible est selon moi celui proposé par l’économiste Alain Lipietz dans son tout récent ouvrage :

    http://lipietz.net/spip.php?article2712

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