Cycle Economique et Financier

Zone Euro : La crise sociale se conjugue à d’autres indicateurs structurels négatifs.

Zone Euro : La crise sociale se conjugue à d’autres indicateurs structurels négatifs.

Le chômage a atteint un nouveau record dans la zone euro et a touché en particulier de plein fouet les pays du sud soumis à une forte austérité, montrant que si la crise financière se calme la crise sociale, elle, ne connaît aucun répit.

Le taux de chômage a atteint 10,8% en février. Il n’avait jamais été aussi élevé depuis juin 1997 avant la création de la zone euro, a indiqué hier l’office européen de statistiques, Eurostat. Il s’agit du dixième mois de suite au cours duquel le chômage a atteint ou dépassé le seuil de 10%. Et la situation a peu de chances de s’améliorer à court terme.

Selon les calculs d’Eurostat, déjà 17,13 millions de personnes étaient au chômage en février dans les 17 pays de l’Union monétaire, soit 162.000 de plus que le mois précédent et 1,47 million de plus qu’un an auparavant.

Le tableau est toutefois contrasté: en Allemagne, première économie de la zone euro, le marché du travail est convalescent et le chômage à seulement 5,7% en février. Dans le même temps, l’Espagne continue de tutoyer des sommets avec ses 23,6% de chômeurs, suivie par la Grèce avec 21% de chômeurs (où les dernières données concernent le mois de décembre), le Portugal (15%) et l’Irlande (14,7%). En Italie, le chômage a atteint un nouveau record, à 9,3% en février. «La flambée du chômage dans les pays du sud tient en grande partie à des facteurs structurels mais reflètent également les conséquences douloureuses des mesures draconiennes imposées» pour réduire les déficits suite à la crise de la dette, estime Jennifer McKeown de Capital Economics.

Cette situation affecte lourdement les moins de 25 ans: en février, un jeune sur cinq était au chômage dans la zone euro, principalement dans les pays du sud. En Espagne et en Grèce, le phénomène touche carrément un jeune sur deux.

L’emploi a ainsi atteint en mars son plus fort taux de contraction depuis deux ans, selon les données compilées par l’institut Markit qui publie l’indice PMI «Avec une probable contraction de l’activité au premier trimestre et le danger d’une contraction plus prononcée au deuxième trimestre, le chômage en zone euro a de fortes chances de dépasser les 11% cette année», avertit Howard Archer, analyste de la société d’études IHS Global Insight.

Dans l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage s’est inscrit à 10,2% en février, un record absolu pour les 27 pays de l’UE. Aux Etats-Unis, le taux de chômage était de 8,3% en février. En janvier, il était de 4,7% au Japon.

L’indice PMI également publié hier a mis en évidence que le secteur industriel s’est nettement contracté en mars, sous le coup d’une baisse des nouvelles commandes et d’une hausse des prix du pétrole. Avec à la clé, de nouvelles réductions d’effectifs à attendre.

source Global Macro Monitor

Autant de paramètres qui vont peser sur la consommation, d’autant plus que les prix du pétrole grimpent, maintenant une pression importante sur les prix. «Ces écarts vont encore rendre plus compliquée la tâche de la Banque centrale européenne» (BCE), relève Martin Van Vliet de la banque néerlandaise ING.

Tout se complique pour Athènes

L’économie de la Grèce se contractera de 5% cette année et son taux de chômage grimpera à 20%, compliquant les efforts d’Athènes pour réduire son déficit budgétaire, prédit l’institut d’études économiques le plus réputé du pays dans son bilan trimestriel publié lundi.

Les prévisions de la Fondation pour la recherche économique et industrielle (IOBE) sont plus pessimistes encore que celles de la Commission européenne et du Fonds monétaire international (FMI), qui tablent sur une contraction de 4,7% à 4,8% du produit intérieur brut (PIB) grec cette année. • D’après ce rapport, l’inflation tombera à moins de 1% cette année contre 3,1% l’an dernier si la demande continue de fléchir. Le taux de chômage devrait quant à lui s’envoler à 20%, alors qu’il avait déjà touché un niveau record en 2011, à 17,3%. La Grèce doit s’imposer toujours plus d’austérité budgétaire pour assainir ses finances publiques dans le cadre du nouveau plan de sauvetage accordé par la zone euro et le FMI, censé lui éviter un défaut désordonné sur sa dette publique. La reprise économique n’est pas attendue avant 2014.

source afp/reuters mars12

4 réponses »

    • Bien d’accord! C’est du flan! Ils ne sont pas prêts de s’en sortir, malheureusement! Et d’autres pays vont se retrouver dans la même situation!

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