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Etats-Unis : La bombe à retardement des étudiants endettés

Etats-Unis : La bombe à retardement des étudiants endettés

Sans une extension de l’aide fédérale apportée aux étudiants qui expire en juillet prochain.  7,4 millions d’étudiants américains vont subir  une hausse drastique du taux d’intérêt de leur prêt qui passera de 3,4% actuellement à 6,8% dès juillet.

Source Zerohedge 

La mesure daide aux étudiants , qui avait été largement approuvée par le Parti républicain et le président de l’époque George W. Bush en 2007, induit une dépense de 6 milliards de dollars. Elle est désormais fortement contestée par ces mêmes républicains. Une opposition anachronique si l’on en croit une étude du Georgetown University Center on Education qui prédit que, d’ici à 2018, 63% de tous les emplois requerront au moins un niveau de formation postsecondaire. Et les employeurs auront besoin de 22 millions de nouvelles recrues ayant des diplômes de ce niveau. Or les Etats-Unis sont loin du compte. Au rythme actuel, il manquera trois millions d’employés qualifiés à l’échéance indiquée.

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Après les «subprime», certains voient dans l’endettement des étudiants américains la prochaine grave crise susceptible de secouer fortement l’Amérique. Celui-ci a atteint la barre psychologique des 1000 milliards de dollars. C’est beaucoup plus que l’endettement dû aux cartes de crédit. Mise en perspective, la dette privée des étudiants outre-Atlantique est supérieure à la dette publique hongroise. Les Américains fraîchement diplômés des universités du pays ont accumulé une dette moyenne de 25 000 dollars. Ce constat provoque la colère des milieux estudiantins. Le mouvement «Occupy Colleges» organise une vaste mobilisation dans les universités et exhorte les politiques à rendre les études universitaires gratuites.

Du côté des républicains, le dossier est embarrassant. Il y a quelques semaines, ils ont approuvé à la Chambre des représentants le budget 2013 du représentant du Tea Party, Paul Ryan, qui tranche à la hussarde dans les dépenses de l’Etat. Or les étudiants constituent un électorat important dans l’optique de la présidentielle du 6 novembre. Grand favori à l’investiture républicaine, Mitt Romney déclarait en mars en Ohio qu’il n’était pas près de garantir un tel financement. Désormais, la polémique a enflé et l’ex-gouverneur du Massachusetts a pris conscience de ce qu’il pouvait perdre dans cette bataille. Il vient d’apporter son soutien à l’extension du soutien étatique.

En 2008, Barack Obama avait réussi à galvaniser l’électorat jeune aujourd’hui déçu des promesses non tenues. Il avait obtenu 66% des votes des 18-29 ans. Cette année, le président démocrate entend mobiliser cet électorat par un autre biais: la valorisation de l’éducation par un accès non prohibitif aux études.

En 2012, le débat a changé de nature. Voici quelques années, beaucoup d’Américains étaient prêts à prendre le risque d’investir dans des études universitaires onéreuses. Mais ils avaient de bonnes chances d’avoir un retour rapide sur investissement grâce à un emploi bien payé. Avec la crise économique, la situation a radicalement changé. La moitié des universitaires fraîchement diplômés sont au chômage ou occupent un emploi mal payé qui ne correspond en rien à leur formation: serveur dans un restaurant, barman, réceptionniste.Les diplômés d’études supérieurs sont surreprésentés dans les emplois qui ne nécessitent que l’équivalent des études secondaires.  De plus, les employeurs qui recrutent dans ces domaines ne sont pas moins exigeants pour autant, et ils réclament souvent une expérience probante, en plus d’un diplôme. En 2011, 1,5 million de détenteurs de bachelors, soit 53,6%, entrait dans cette catégorie.En 2000, juste avant l’éclatement de la bulle internet, ils n’étaient que 41%.

Désormais, les diplômes en zoologie, anthropologie, en philosophie, ou histoire de l’art ne permettent plus de trouver du travail. Une dure réalité que les jeunes doivent prendre en compte à un âge où ils ne saisissent pas encore l’impact que cette décision pourra avoir pour leur avenir.

 Aussi les jeunes Américains hésitent-ils à se lancer, voire à poursuivre leurs études jusqu’au master. La raison de ce renoncement: les frais universitaires ont littéralement explosé, doublant en l’espace d’une décennie. Leur montant va de 5000 à 50 000 dollars par an.un investissement qui a beaucoup augmenté et qu’ils ne pourront pour certains  jamais rentabiliser.

 Par Stéphane Bussard New York/le temps avril12

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