Commentaire de Marché

La faillite, les voilà ! par Guy Millière

La faillite, les voilà ! par Guy Millière 

Comme c’était prévisible, Nicolas Sarkozy a été battu.

Le suicide en direct de François Bayrou, le seul homme politique capable d’appeler à voter pour un candidat tout en disant que ce candidat est nul, ne l’a pas aidé. Mais rien ne pouvait aider encore Nicolas Sarkozy. Disons qu’il a limité les dégâts : la défaite a été honorable.

Comme c’était prévisible aussi, François Hollande a été élu.

Comme c’était prévisible, François Hollande a prononcé des discours vides.

Et comme c’était prévisible, les foules extatiques ont aimé.

PLUS DE MILLIERE EN SUIVANT :

François Hollande aime la jeunesse et la justice. Il aurait été étonnant qu’il dise qu’il apprécie la vieillesse et l’injustice. Il aurait pu ajouter qu’il aime la santé davantage que la maladie, le beau temps davantage que la pluie, et, pourquoi pas, que l’eau mouille, que la paix, c’est beau, et que le soleil luit à midi en plein été. Des jeunes filles seraient tombées en pâmoison.

François Hollande va composer un gouvernement, et ce gouvernement sera beau comme un discours de François Hollande.

Les journalistes des grands médias courbés à ses pieds trouveront ce gouvernement merveilleux.

François Hollande sera reçu par les chefs d’Etat et de gouvernement du reste du monde.

La réalité fera son retour assez vite, mais les mauvaises nouvelles glisseront sur François Hollande sans l’atteindre.

Il est socialiste, donc toute montée du chômage sera attribuée aux forces sournoises du capitalisme qui voudront que François Hollande échoue.

Les jeunes gens qui n’ont pas d’emploi et qui ont acclamé François Hollande n’auront toujours pas d’emploi sous François Hollande, mais trouveront que ce n’est pas grave, et que la misère est plus belle dès lors que François Hollande est à l’Elysée.

Et puis, des réformes fondamentales seront votées ou promises, et dès lors, des milliers de gens seront prêts à tous les sacrifices : imaginez, le mariage gay, la contraception libre et gratuite pour les mineurs. Elle n’est pas belle, la vie ?

Le 16 mai, pour boucler ses fins de mois difficiles, la France devra trouver un milliard d’euros sur les marchés financiers, mais comme François hollande a promis de dompter les marchés financiers, elle les trouvera sans aucun problème, et à un taux d’intérêt très avantageux. Si elle ne les trouve pas ou si les taux d’intérêts montent, François Hollande dira que le monde des riches se ligue contre lui, et les Français accepteront avec joie les restrictions qui leur seront demandées par François Hollande. Ce sera la pénurie exacerbée dans la joie, car, grâce au socialisme, la pénurie est joyeuse, par définition.

François Hollande a dit qu’il voulait la croissance et pas la rigueur, et donc il y aura la croissance, et s’il n’y a pas la croissance, ce sera la faute des odieux capitalistes. Car les socialistes ne sont jamais responsables de rien, par définition.

François Hollande est certain que les autres dirigeants européens voudront, comme lui, pouvoir dépenser plus, et il ne doute pas qu’Angela Merkel va financer les dépenses de la France, et si Angela Merkel refuse, François Hollande dira qu’elle est odieuse et mérite de perdre les élections en Allemagne.

Un récent rapport de la Cour des Comptes annonçait que la France devait procéder à des coupes drastiques dans son budget, ce qui coïncide parfaitement avec les projets dispendieux de François Hollande, mais François Hollande dira qu’il n’a pas besoin de faire des coupes drastiques, qu’il peut financier ses projets en augmentant les impôts des particuliers et des entreprises, et si particuliers et entreprises ne sont pas an rendez-vous, il dira que c’est parce que les particuliers et les entreprises sont méchants, à moins qu’il ne dise que c’est la faute de Nicolas Sarkozy.

De toute façon, tout ce qui ira bien s’accomplira grâce à François Hollande, et tout ce qui ira mal sera la faute de Nicolas Sarkozy. Comme assez rapidement rien n’ira bien et que tout ira mal, ce sera, beaucoup, la faute de Nicolas Sarkozy.

Voici trente et un an, les partisans de François Mitterrand s’étaient rassemblés place de la Bastille. La France était censé passer de la nuit à la lumière. Deux années plus tard, un slogan servait à définir les socialistes : « la faillite nous voilà », avait tiré ironiquement pour définir le gouvernement Mauroy finissant un quotidien de droite (cela existait encore en ce temps là).

Trente et un an plus tard, les enfants de ceux qui ont acclamé François Mitterrand étaient rassemblés à la Bastille pour acclamer François Hollande. Ils ont dans la tête les imbécillités qui étaient déjà dans la tête de leurs parents, et montrent que les imbécillités peuvent se transmettre de génération en génération. Les imbéciles, dit un vieux dicton, ne changent pas d’avis. On peut ajouter au dicton : leurs enfants non plus.

La différence avec 1981, c’est que la faillite arrivera beaucoup plus vite. La faillite est quasiment déjà là. Elle n’attendait plus que celui qui viendrait la déclarer : il est là et sera bientôt à l’Elysée.

La différence est aussi que ce sera cette fois une faillite aux dimensions de l’Europe. Je l’ai écrit plus haut : elle n’est pas belle, la vie ?

Et si vous boudez votre plaisir, je vous parlerai des drapeaux sur la place de la Bastille : en cherchant bien, il devait rester quelques drapeaux français. Un drapeau américain ou israélien aurait été très malvenu. Les drapeaux de quelques régimes islamiques, par contre, étaient à leur place. Les drapeaux de la gay pride étaient tout à fait à leur place eux aussi.

C’est superbe, un peuple rassemblé dans l’harmonie et la lucidité.

Guy Millière 7 Mai 2012  pour www.Dreuz.info

  Texte de Guy  Millière, Philosophe, économiste,  professeur d’histoire des idées et des cultures à Paris  VIII  

6 réponses »

  1. « Le 16 mai, pour boucler ses fins de mois difficiles, la France devra trouver un milliard d’euros sur les marchés financiers, mais comme François hollande a promis de dompter les marchés financiers, elle les trouvera sans aucun problème, et à un taux d’intérêt très avantageux. »… Le pire, c’est que c’est exactement ce qui est arrivé.

    Quant à prévoir que François Hollande rendra Nicolas Sarkozy responsable de toutes les mauvaises nouvelles, ce ne sera pas pire que quand Sarkozy expliquait que tout était la faute de la gauche qui n’avait pas été au pouvoir depuis 10 ans.

    Je précise que je n’ai pas voté Hollande, mais la mauvaise foi m’insupporte (bien qu’il y ait quelques vérités mordantes dans le papier de G Millières .

  2. C’est digne d’une officine UMP et c’est professeur à l’Université ! Ce n’est pas une litanie de titres qui fait la qualité d’un papier.Relisez les papiers de Bertez

  3. C’est vraiment super naze comme article….. bouh !
    La faillite est de droite ou de gauche ? et pis ça veut dire quoi d’abord ?
    Millière c’est la misère !

    • Je serais intéressé par les critéres qui vont ont permis de dire qu’il y a des gens de gauche qui lise le Blog à Lupus

  4. Au vu des commentaires, il est quand même amusant de constater qu’il y a MÊME des gens de gauche qui suivent ce blog.

  5. Et oui, la France a enfin trouvé son Chuck Norris!
    Cocorico!

    François Hollande n’a nul besoin de s’incliner devant l’Allemagne, la Chine, ou la Libye pour ramener la croissance avec les dents: il la décrète!
    François Hollande n’a pas à organiser de programme d’austérité destiné à juguler la dette incontrôlée: il la vaporisera d’un froncement de sourcil!
    Moody’s est le premier à s’incliner devant la toute-puissance de François: elle a annoncé, entre 2 tremblements, maintenir le triple AAA de la France.
    Avec perspective négative.

    Gare au retour de manivelle, gare à la gueule de bois.
    Avec sa bulle immobilière en début d’implosion, un système bancaire historiquement sous-capitalisé, bourré d’obligations d’état « à perspective très, très négative », une croissance atone, synonyme de destruction continue d’emplois, la France sera une proie facile, divorcée de l’euro-troupeau du Nord, de la main nourricière.
    Pour le plus grand plaisir des charognards de Wall Street, en train de planifier le moment le plus opportun pour « shorter », massivement, brutalement, les actifs français, durant la future panique obligataire, soigneusement organisée, médiatisée.

    Mais François veille: il interdira aux agences de notation de révéler le risque croissant, factuel, de banqueroute de notre pays, interdira aux vils spéculateurs de vendre les actions de nos banques zombies.
    Et incitera ces dernières, paradoxalement, à se charger toujours davantage de ces même obligations, pour éviter de remettre en question le train de vie de l’Etat.

    Merci, François, pour ton altruisme.
    De daigner achever notre système failli, après 30 années d’interminable agonie.
    D’accélérer l’arrivée des réformes salutaires, celles-là même qu’aucun candidat n’a osé mentionné dans son programme. Par ce que la réalité fait rarement rêver.
    Et de graver cet important message, quelque peu répétitif mais jamais retenu, dans les livres d’histoire, pour les générations futures: voici le prix à payer quand vous portez des démagogues au pouvoir.

    Le jour de son réveil, le petit peuple, tout en colère de s’être laissé berné tant de fois, jurant qu’on ne l’y reprendra plus, nous fera-t-il encore passer par la case « socialisme national », ou autre variante excessive?
    Un démagogue digne de ce nom sait également désigner les « bons » coupables, ce qui ne manquerait pas de précipiter de tels évènements.

Laisser un commentaire