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Bailout : Chypre pourrait devenir le quatrième Etat de la Zone euro à demander l’aide de Bruxelles

Bailout : Chypre pourrait devenir le quatrième Etat de la Zone euro à demander l’aide de Bruxelles

 Une grande banque chypriote a un besoin urgent de 1,8 milliard d’euros d’ici à fin juin. Fortement liée à la Grèce, l’île est en récession depuis 2011

Le flou a régné lundi sur une éventuelle aide européenne pour sauver les banques chypriotes. D’une part, le gouverneur de la Banque centrale de Chypre, Panicos Demetriades, a affirmé qu’un plan de sauvetage était de plus en plus probable. Deux jours plus tôt, c’était le président chypriote, Demetris Christofias, qui n’excluait pas un recours à une aide européenne. «Nous sommes confiants que Chypre va surmonter les défis auxquels elle est confrontée, a expliqué, d’autre part, Olivier Bailly, porte-parole de la Commission européenne (CE), au Temps. Nous n’avons reçu aucune demande d’intervention à ce jour, mais ça peut évidemment changer.» Et d’ajouter: «Si Chypre estime qu’une aide est nécessaire, elle peut faire appel au Fonds européen de stabilité financière.»

Ces déclarations contradictoires ne cachent toutefois pas les faits. En substance, les banques chypriotes sont fortement exposées à la dette grecque. Nicosie doit trouver au moins 1,8 milliard d’euros d’ici à fin juin pour recapitaliser la Banque populaire de Chypre, deuxième établissement du pays, frappée de plein fouet suite à la restructuration de la dette grecque. Celle-ci sera remboursée, mais avec un rabais de 74% et seulement dans dix ans. Au total, les banques qui ont prêté 22 milliards d’euros aux entreprises grecques ont subi une perte de 3 milliards pour 2012, soit un sixième du produit intérieur brut (PIB) annuel du pays.

Ce n’est pas la première fois que les banques chypriotes se trouvent en situation délicate. L’an dernier, l’Etat insulaire avait négocié un crédit de 2,5 milliards d’euros auprès de la Russie. Il vient de faire la même démarche auprès de la Chine, apparemment sans succès.

Présidence européenne

«Par ailleurs, reprend Olivier Bailly, Chypre est aussi exposée au ralentissement économique de la Grèce. D’où nos recommandations d’assainir les finances publiques ainsi que de diversifier les partenaires économiques.» A présent, 30% des dépôts bancaires, 24% des investissements à l’étranger et 24% du commerce extérieur sont liés à la Grèce.

Indépendante depuis 1959, membre de l’UE depuis 2004, Chypre, 803 000 habitants, a adopté la monnaie unique en 2008. Même si elle pèse moins de 1% du PIB de la zone euro, elle assumera la présidence tournante de l’UE dès juillet pour six mois. Son économie est en récession depuis 2011 et le sera toujours cette année. Le déficit budgétaire dépasserait les 10% cette année. Le taux de chômage a atteint 10,1%, contre 6,8% en 2010. Le revenu par habitant s’élève à 22 000 euros.

Chypre deviendrait le quatrième pays de la zone euro, après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, à faire appel au FESF.  Le fonds dispose d’une réserve de 250 milliards d’euros.

Les recommandations de Bruxelles à Chypre

Par Ram Etwareea/Le Temps Juin12

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