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Retraite et Démographie : L’augmentation de la longévité devient un problème financier

Retraite et Démographie :  L’augmentation de la longévité devient un problème financier

L’OCDE recommande une prévoyance privée obligatoire pour combler les lacunes des revenus sous forme de pensions.

L’augmentation de l’espérance de vie implique une nouvelle attitude face au travail et à l’épargne pour les vieux jours. Dans sa dernière étude sur la question, l’OCDE recommande une prévoyance privée obligatoire pour combler les lacunes que les revenus sous forme de pensions risquent fort de faire apparaître.

La crise qui persiste sur les marchés financiers et le difficile assainissement des comptes publics compliquent aussi la sécurisation financière des générations plus anciennes. L’OCDE estime pour sa part qu’en raison de l’allongement constant de l’espérance de vie, il faut que les autorités et les assurés repensent leurs plans s’ils veulent être capables de garantir des revenus adéquats aux futures générations de retraités.

Après analyse, les experts du Château de la Muette à Paris estiment que les conditions pour réussir cette nouvelle équation ne sont de loin pas réunies dans tous les pays. Ils sont persuadés au demeurant que les pays développés ne pourront pas faire l’économie d’un relèvement de l’âge de la retraite. Au lieu de le baisser comme le fait actuellement le gouvernement français, il faudrait à plus long terme le fixer à au moins 67 ans. Car croire que pour éviter le chômage des jeunes des travailleurs plus âgés devraient être remplacés par des plus jeunes conduit tout droit à une impasse.

Comme la population active n’augmente que lentement et même diminue, on pourrait s’attendre à d’importantes impulsions de l’allongement de la durée de travail. Idéalement, les réformes des retraites devraient s’articuler avec l’accroissement de l’espérance de vie. En effet, si l’on extrapole les tendances démographiques jusqu’en 2050, les personnes âgées de 65 ans bénéficieront alors encore d’une espérance de vie restante d’au moins vingt ans.

Pour l’OCDE, il est clair que les bénéficiaires d’une pension de base accordée par un régime «obligatoire» devront augmenter celle-ci, soit grâce à une élévation du taux de cotisation auprès de l’institution de retraite «obligatoire» de base d’une caisse de retraite, soit grâce au bénéfice d’un contrat de retraite complémentaire auprès d’une compagnie d’assurance. L’OCDE se prononce clairement en faveur d’un système obligatoire tel que le deuxième pilier suisse. Là où le complément n’existe pas encore, les politiques se voient confrontés à une sérieuse difficulté: empêcher que les populations ne considèrent pas que les décisions allant dans ce sens se traduisent par des impôts supplémentaires.

On a calculé qu’en moyenne, dans les 34 pays membres de l’OCDE, ceux qui accèdent au marché du travail peuvent s’attendre à des pensions nettes d’environ la moitié de leurs revenus en tant qu’actifs. Dans de nombreux pays, cette proportion est loin d’être atteinte. Pour bien faire, il faudrait d’ailleurs viser 60%. Les pays qui seraient en mesure de garantir ce niveau d’obligation auraient tous fait un grand pas vers une prévoyance-vieillesse complémentaire privée.

L’OCDE en a profité pour préciser aussi son point de vue en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté des personnes âgées. Celle-ci se situe aujourd’hui, il est vrai, à un niveau inférieur à ce qu’il était pendant les années septante et quatre-vingt. C’est du reste la raison pour laquelle on parle tant actuellement de l’âge d’or des retraités. Mais, en l’absence de mesures appropriées, on risque de voir s’aggraver à nouveau la pauvreté des personnes âgées. Pour combattre cette tendance, l’OCDE recommande le recours à des incitations fiscales comme le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Australie en ont pris l’initiative. Souvent de telles incitations bénéficieraient toutefois davantage à ceux dont les revenus sont plus confortables. Vues sous l’angle de la lutte contre la pauvreté, les mesures encourageant une épargne privée plus importante devraient par conséquent se concentrer sur des personnes aux revenus plus modestes.

Henri schwamm /Université de Genève/ agefi juil12

4 réponses »

  1. Juste après la guerre de 39/45, la situation des « vieux » en France
    était si catastrophique, qu’on avait trouvé un nouveau nom pour les définir :

    Ils étaient les : ÉCONOMIQUEMENT FAIBLE !

    L’histoire serait-elle un éternel recommencement comme le dit l’adage ?

    Mais non, mais non, faisons confiance à nos dirigeants pour trouver un nom
    plus « moderne » à cette situation comme qui dirait … préoccupante peut-être ?

  2. honetement,est ce que vous pourriez confier vos cottisations retraite a une banque(crédit agricole) ou a un assureur(groupama) aujourd’hui?honte a l’ocde.une bien meilleure solution serait de passer a la retraite par points ou de plafonner les retraites

  3. Il ne faut pas croire à ce qu’on nous répète sans cesse : que la durée de vie humaine augmente. Cette idée est fallacieuse. Car les nouvelles générations, surtout les moins de 20 ans, ont une hygiène de vie souvent déplorable. Drogue, alcool et cigarettes sont consommés sans aucune modération. Les femmes ont augmenté leurs consommations toxiques. A cela il faut ajouter les effets de la pollution, et la malbouffe industrielle. Y a qu’à constater même chez les nouveaux nés proches des grandes mégapoles, le nombre de problèmes respiratoires et autres. Je pense qu’on veut nous faire gober une raison autre que politique et économique pour nous imposer de travailler plus longtemps et ainsi reculer le paiement des retraites. Le vrai problème des retraites est le chômage et ses conséquences : il n’y a plus assez de cotisants. Les 25 milliards de déficit c’est pas une vue de l’esprit !

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