Behaviorisme et Finance Comportementale

Une monnaie, deux euros…par Bruno Colmant

Une monnaie, deux euros…par Bruno Colmant

Qu’est-ce que la monnaie ou plutôt le phénomène monétaire ?

Un actif, bien sûr.

Un étalon de mesure aussi.

Mais c’est surtout une formulation de l’échange et un accumulateur de valeur.

La fonction d’intermédiaire des échanges est transactionnelle.

La fonction d’accumulation de valeur (ou de thésaurisation) correspond au contrat étatico-social de la monnaie : la valeur de la monnaie est fixée par l’Etat pour réguler l’emprunt ou le report de la consommation. C’est donc l’Etat qui fixe indirectement la stabilité temporelle de l’épargne et donc le prix de l’utilité du temps.

Or ces deux fonctions, qu’on peut qualifier de transactionnelle et d’accumulatrice, ne sont pas consubstantielles.

On peut très bien imaginer une monnaie transactionnelle sans qu’elle corresponde à un instrument d’accumulateur d’épargne. C’est le cas d’un chèque, par exemple.

Inversement, une monnaie peut servir à la thésaurisation sans être transactionnelle. C’est, par exemple, le cas de l’or.

Lorsqu’une monnaie devient précaire, le rôle transactionnel prime car la monnaie n’est plus thésaurisée.

Par contre, lorsque le pouvoir d’achat de la monnaie est perçu comme stable, la monnaie peut être thésaurisée.

A mon intuition, la crise de l’euro révèle un antagonisme entre ces deux fonctions de la monnaie.

Le Sud de l’Europe attribue essentiellement une valeur transactionnelle à la monnaie, qui doit circuler, au prix d’une certaine inflation et/ou d’une dépréciation du pouvoir d’achat, pour stimuler l’échange.

Le Nord de l’Europe veut, quant à lui, conserver la pérennité du caractère de thésaurisation de la monnaie.

La monnaie a donc désormais deux significations, ou, à tout le moins, deux perceptions selon la géographie d’une zone monétaire commune.

Le Sud de l’Europe a besoin d’une impression monétaire pour faire tourner l’économie tandis que le Nord de l’Europe veut maintenir le pouvoir d’achat de l’épargne accumulée.

Cette confrontation est plus que sémantique.

Elle porte en elle les germes de la dislocation de l’euro.

SOURCE ET REMERCIEMENTS LE BLOG DE BRUNO COLMANT

http://blogs.lecho.be/colmant/2012/07/une-monnaie-deux-euros.html

1 réponse »

  1. Selon l’école autrichienne la fonction de la monnaie est de servir de valeur d’échange et rien d’autre. Cette qualité peut la rendre attractive comme actif au même titre que d’autres actifs comme les valeurs mobilières, l’immobilier, l’or, les oeuvres d’art, etc. Si la monnaie n’est plus acceptée comme valeur d’échange, par exemple en cas d’hyperinflation, elle cesse d’être une monnaie et les gens utilisent une autre monnaie ou reviennent au troc.

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