Behaviorisme et Finance Comportementale

La tragédie grecque? Plutôt une comédie de la troïka et de l’Allemagne…selon Ambrose Evans Pritchard

La tragédie grecque? Plutôt une comédie de la troïka et de l’Allemagne…selon Ambrose Evans Pritchard

Aujourd’hui, la troïka formée par le Conseil de l’Europe, le FMI et la BCE retourne en Grèce pour examiner la situation. Le pays n’a pas réussi à remplir 210 des objectifs qui lui ont été assignés pour la réduction de son déficit. « Si la Grèce ne respecte pas les conditions, il ne lui sera plus versé de paiement. Je dois dire que je suis plus que sceptique », a affirmé le ministre de l’Economie allemand, Philip Roesler, ajoutant qu’une sortie de la Grèce de la zone euro avait perdu « toute son horreur » depuis longtemps. L’Allemagne a visiblement décidé de bouter la Grèce hors de la zone euro, quelque soit l’action du gouvernement grec, affirme Ambrose Evans-Pritchard sur son blog dans le Daily Telegraph.

Au lieu de se contracter de 1,1% en 2011, et de 2,1% en 2012 comme prévu par la troïka, le PIB de la Grèce a perdu 6,9% l’année dernière, et l’on évoque une réduction de 6,7% pour cette année. La Troïka a donc sous-estimé la récession réelle de près de 12% sur 3 ans. Le résultat, c’est que les recettes fiscales se sont réduites d’autant, et que les coupes budgétaires drastiques que le pays a subies, les fermetures d’hôpitaux et les réductions des salaires, par exemple, n’ont pas été suivies d’une réduction du déficit fiscal.

Les Grecs ont aussi échoué à mener à bien leur programme de privatisations, mais comment aurait-il pu en être autrement, alors qu’il est évident que des ventes massives de biens publics dans un tel contexte auraient provoqué un effondrement du marché immobilier, et accentué la chute du PIB.

« On peut se sentir bien seul lorsqu’on décide de soutenir les Grecs, étant donné les péchés qu’ont commis leurs élites sur la dernière décennie, mais doit-on vraiment pour autant s’en tenir aux histoires concoctées par les créanciers du cœur de l’Europe, et des larmes de crocodile intéressées des architectes politiques bruxellois, francfortais et même washingtoniens, de ce désastre ? Ce que M. Roesler voulait dire, c’est que l’Allemagne n’a pas l’intention de dépenser un seul sou du contribuable pour la Grèce. Pas un euro», écrit Evans-Pritchard

Compte tenu que des restructurations des dettes de créanciers privés ont déjà eu lieu à 75%, il ne sera plus possible d’en organiser de nouvelles d’une telle ampleur. En cas de versement d’une nouvelle aide de l’UE, cet argent sera soumis à un risque maximal, explique le journaliste. « Il s’agit seulement d’un calcul sordide, et de beaucoup de mensonges », assène-t-il en conclusion.

Source The Telegraph/Express be juil12

1 réponse »

  1. La deuxième restructuration de la dette grecque va coûter entre 70 et 100 milliards d’euros aux 17 banques centrales nationales et aussi à la BCE.

    Il va donc falloir recapitaliser les banques centrales nationales et recapitaliser la BCE.

    Deux possibilités :

    1- Les contribuables de la zone euro vont devoir payer entre 70 et 100 milliards d’euros d’impôts supplémentaires.

    2- Ou alors on va épargner les contribuables : les banques centrales nationales vont devoir vendre une partie de leurs réserves d’or.

    Quelle possibilité va choisir François Hollande en France, Mariano Rajoy en Espagne, Mario Monti en Italie, etc ?

    Lisez cet article :

    La Banque de France va-t-elle devoir vendre son Or ?

    Si la banque de France doit se recapitaliser pour absorber les pertes liées à une nouvelle décote des obligations souveraines grecques, elle devra faire appel à l’Etat ou peut-être…vendre son Or.

    L’Europe travaille à une nouvelle restructuration de la dette qui pourrait contrainte la banque centrale européenne (BCE) et la Banque de France à se recapitaliser. Pour faire baisser l’endettement de la Grèce et maintenir ainsi le pays dans la zone euro, cette restructuration de la dette supposerait en effet des pertes importantes pour la Banque centrale européenne et les banques centrales nationales. L’objectif serait, selon des informations obtenues par l’agence Reuters, de réduire l’endettement de la Grèce de 70 à 100 milliards d’euros afin de le ramener à 100% du produit intérieur brut.

    L’une des options envisagées consisterait pour la BCE et les banques centrales nationales membres de l’Eurosystème à accepter une décote de 30% sur les obligations de l’Etat grec qu’elles détiennent. Le montant total des créances du secteur officiel sur la Grèce , qui comprend les prêts bilatéraux consentis à Athènes par les Etats membres, est estimé entre 220 et 230 milliards d’euros.

    Les banques centrales de la zone euro détiennent en effet de grandes quantités de titres grecs acquis notamment dans le cadre du SMP (securities markets programme) et ces titres sont généralement assortis de taux d’intérêt très élevés. D’ailleurs, la Banque de France va reverser à la Grèce les intérêts qu’elle a perçu au tire des obligations souveraines grecques qu’elle détient, soit 754 millions d’euros comme le premier plan de restructuration le prévoyait.

    La BCE s’est refusé à tout commentaires sur ce sujet. Mais certains responsables européens estiment que la Banque de France et les banques centrales de Malte et de Chypre seraient en première ligne. Elles sont les plus exposées à la dette publique grecque, et pourrait avoir besoin d’être recapitalisées pour compenser les pertes liées à la décote des obligations souveraines qu’elles détiennent. Certains imaginent même qu’elle pourrait vendre son Or…

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20120727trib000711375/la-banque-de-france-va-t-elle-devoir-vendre-son-or-.html

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