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Reprise en trompe l’œil sur l’immobilier US : Ce qui dope l’immobilier ce sont les Hedge Funds !!!!

Reprise en trompe l’œil sur l’immobilier US : Ce qui dope l’immobilier ce sont les Hedge Funds !!!!

Placements alternatifs. Les hedge funds font l’inverse de 2007 en étant globalement long sur la pierre.

Les signes de reprise immobilière aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure en Europe, pourrait bien être le fait des hedge funds. D’après le sondage publié  par Towers Watson/Financial Times Global Alternative Survey 2012, il ressort que des 3136 milliards de dollars d’actifs sous gestion (AuM) alternatifs gérés pour le compte de clients à travers le monde en 2011, le gros de l’allocation a résidé dans l’immobilier. Avec une part de 35% des capitaux investis.Ce groupe est suivi par le private equity, qui recueille 22% des fonds, puis les hedge funds (21%). Seulement 3% des capitaux alloués aux stratégies alternatives se sont dirigés l’an dernier vers les matières premières et 6% vers les fonds de hegde funds (FoHF). Cette année Towers Watson a intégré les investisseurs institutionnels n’étant pas nécessairement des fonds de pension ou tout institut de prévoyance. Pour la première fois, les investisseurs dits «directs» tels que les hedge funds et les fonds de private equity (fonds de participations) figurent parmi le panel.

Case-Shiller house price index - 20 city composite 

De fait, d’aucuns associent la lente mais palpable reprise de l’immobilier aux Etats-Unis et en Europe aux investissements alternatifs. Sur la base des dernières statistiques, notamment l’indice S&P 500 Case Schiller Real Estate Index (qui suit les variations de valeur/prix des actifs immobiliers), l’on constate que le neuf est toujours à l’agonie. Le taux d’annulation d’achat d’objets neufs est de 30%, un niveau record qui tarde à se stabiliser. Une situation qui s’explique notamment par le fait que de nombreux jeunes couples, autrefois automatiquement éligibles à l’accès à la propriété, peinent à trouver le financement suffisant et adéquat (les bonnes garanties) sous le nouveau régime prudentiel d’octroi de crédit.

U.S. house price level 

Cela dit, le segment de l’ancien se redresse nettement. Précisément grâce à la manne financière des fonds alternatifs, qui investissent massivement dans les objets décotés. 25% minimum de décote, pour être précis, d’après l’expert américain John Thomas, qui dirige le site de veille des stratégies alternatives, le Hedge Fund Trader. John Thomas était en Suisse, à Zermatt, le 27 juillet prochain, pour animer un débat sur les défis actuels posés aux investisseurs.

PLUS DIMMO ET DE HEDGE FUNDS EN SUIVANT :

Pour mémoire, au début des années 90, les hedge funds dédiés à des stratégies liées à des actifs immobiliers était quasi inexistant. Aujourd’hui ils font légion. Il peut paraître paradoxal d’associer l’industrie des hedge funds, caractérisée par des acteurs en quête d’actifs liquides et pouvant ajuster leurs positionnements de manière extrêmement rapide, avec le secteur immobilier, illiquide par définition. On se doute bien sûr qu’il ne s’agit pas pour les asset managers alternatifs d’acquérir un bien physique particulier directement auprès du vendeur.

Ces derniers passent par des fonds immobiliers (dont les real estate investment trusts ou REITs, les ETFs, les fonds de forwards/futures ou de contrats à terme) ou des sociétés immobilières cotées, auxquels ils appliquent les stratégies typiques des hedge funds. Par exemple le fonds Forward Real Estate Long/Short Fund (ticker FFSRX) recherche une performance absolue grâce à une combinaison de revenus réguliers et stables (quoique limités) et de gains de capital significatifs, le tout générant une performance globale supérieure à celles des placements alternatifs plus traditionnels. Pour cela, le fonds est constamment investi à hauteur de 80% au minimum dans des Reits, des sociétés immobilières cotées et des fonds à thème immobilier. Depuis le début de l’année, au 30 juin 2012, la performance du FFSRX est de plus de 16%, 9,5% sur un an et 29,9% annualisé sur trois ans! A comparer avec les principaux indices, en hausse de seulement 5% en moyenne depuis le début de l’année, 4% sur un an et une performance annualisée de moins de 15% par an sur trois ans. Avec un profil de risque/rendement inférieur… durant la crise immobilière de 2007-2008, les hedge funds qui s’étaient positionnés sur une chute du secteur ont pu exprimer leurs vues en shortant (vendant à découvert) l’ETF de State Street adossé à des constructeurs immobiliers américains: le SPDR Homebuilders ETF (XHB). D’autres, enfin, utilisent la stratégie classique long/short sur ces instruments financiers.

Levi-Sergio Mutemba/Agefi juil12

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