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Bill Gross (Pimco) prévoit des rendements de misère pour les obligations et les actions

Bill Gross (Pimco) prévoit des rendements de misère pour les obligations et les actions

Bill Gross, célèbre gestionnaire de fonds d’obligations chez PIMCO, soutient que le « culte des actions » est terminé et que les titres boursiers et les obligations offriront des rendements minimes à la prochaine génération d’investisseurs.

chapeau

Couverture du Business Week du 13 août 1979 intitulée « The Death of Equities ». L’histoire se répète mais se répètera-t-elle encore ?

Dans son plus récent rapport mensuel, Bill Gross prévient les investisseurs qu’ils feraient mieux d’oublier les rendements annuels de 6,6 % pour les actions américaines. En effet, le gestionnaire prévoit que les conditions de marché vont continuer de se détériorer dans un avenir proche.

« La question est la suivante : comment un rendement réel de 6,6 % pourrait être reproduit dans le futur si, actuellement, les conditions sont plus favorables que jamais aux profits des entreprises [et que le futur n’est pas favorable] », écrit Bill Gross dans un extrait publié par le Globe and Mail.

Selon lui, les bénéfices des entreprises ne pourront pas continuer à dépasser la croissance du PIB américain, qui augmente de 3,5 % annuellement en moyenne, si plus d’argent n’est pas injecté dans l’économie par le gouvernement ou par les salariés.

Or, la portion du PIB attribuable aux salaires diminue depuis les quarante dernières années et, de son côté, le gouvernement américain a accumulé un gigantesque déficit, rappelle le gestionnaire.

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L’histoire semble indiquer que nous devrions connaître une période de croissance du PIB faible voire nulle pouvant durer jusqu’à dix ans, après une récession déclenchée par les faillites de banques (Reinhart et Reinhart, 2010). Ces longues périodes sont dominées par le désendettement des gouvernements, des banques et des ménages, par un épuisement des politiques et par l’expérimentation, autant de facteurs qui se traduisent par une croissance faible voire nulle. L’accélération du processus de reconstitution des stocks a provoqué un recul de la croissance du PIB puisque les stocks se résorbent ensuite. Quant aux rebonds des marchés financiers, ils cèdent la place au découragement. Cependant, d’une certaine façon, le repli brutal des indicateurs avancés depuis le début de l’année, à l’instar des indices des directeurs d’achat (PMI) et des indices de surprise économique, ne constitue pas véritablement… une surprise. L’économie mondiale se redressera elle-même.

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Selon le réputé gestionnaire, les investisseurs devraient remettre en question la bonne vieille philosophie d’acheter des actions dans le but de les détenir à long terme. Fini, donc, les rendements annuels de 6,6 % (après inflation) que les actions ont procuré depuis cent ans, affirme M. Gross. Ce taux de rendement, qu’il qualifie d’«aberration historique», ne se reproduira pas de sitôt en raison du ralentissement de l’économie mondiale.

Gross n’est pas le seul à prédire un avenir sombre aux actions. le stratège de Bank of America, Savita Subramanian, a souligné qu’un indicateur boursier maison, qui prend le pouls des investisseurs, a décliné pour la dixième fois cette année à un nouveau creux historique, soit depuis 1985. Cet indicateur signale que les stratèges des firmes de courtage sont plus pessimistes envers les actions qu’ils ne l’ont jamais été en 27 ans.

Par ailleurs, en mai dernier, le Financial Times de Londres titrait une analyse « Out of stock », dans laquelle il affirmait que six décennies de passion envers les actions ont pris fin, citant les pressions réglementaires sur les assureurs et les caisses de retraite pour qu’elles privilégient les obligations. «Les actions n’ont pas été aussi en défaveur depuis un demi-siècle. Plusieurs affirment que le culte des actions est mort», peut-on lire dans l’article qui précise que l’assureur allemand Allianz a seulement 6 % de son actif à la Bourse.

Mais Attention Bill Gross  n’est  pas plus optimiste pour les obligations. Les bons du Trésor américain frôlant le fonds du baril, « il est encore plus improbable de penser que les obligations à long terme vont reproduire les performances du passé ».

Bill Gross prévoit que les obligations amèneront des rendements de 2 % annuellement alors que les actions pourraient produire jusqu’à 4 % par année. Une fois l’inflation prise en compte, la performance d’un portefeuille équilibrée serait près de zéro, ce qui serait « désastreux pour les régimes de retraite et les assureurs».

Source Globe and Mail/F&I /Les Affaires.com Aout12

5 réponses »

  1. cela rejoint mes anticipation d’un lessivage du patrimoine mondial avec une stagdélation (montée de energie+nourriture & baisse de tout le reste

  2. Je n’y crois pas. Il faudra bien que les investisseurs aillent chercher du rendement quelque part, nous serons plus actifs sur les marchés. La volatilité va augmenter mais les rendements ne diminueront pas.

    • Le temps moyen de détention d’une action à Wall Street est de 17/18 secondes, peut-on parler d’investisseurs ?, fini le temps de papa qui achetait des actions et les gardait.
      Ils continueront à jouer au casino, pardon à la bourse, à plumer les petits.

    • @hagen

      Viendra un jour ou vous et vos copains fans du crony capitalism et du capitalisme d’arbitrage ne pourront plus justifier au nom d’une pseudo liquidité des marchés votre prédation quotidienne, votre pseudo droit de seigneuriage sur le capital productif !!!!

  3. La bourse n’en déplaise à certains est une jungle, où les plus forts survivent grâce aux plus faibles, qui payent pour eux. Cela a toujours été et sera de plus en plus. Akpoonne tournez-vous vers les obligations canadiennes ou suédoises à 1,5% vous dormirez tranquille sans faire de névrose contre les « méchants » day traders.

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