A Chaud!!!!!

Humeurs de Loups du Dimanche 2 Septembre 2012 : L’Espagne, entre cynisme et culot par Bruno Bertez

Humeurs de Loups du Dimanche 2 Septembre 2012 : L’Espagne, entre cynisme et culot par Bruno Bertez 

  Les Espagnols ne sont pas fous, loin de là. Ils savent défendre leurs intérêts et leur patrimoine, le mettre en sécurité. Ainsi comme vous l’avez vu les déposants dans les banques espagnoles ont retiré 74 mds d’euros de leurs comptes pour les mettre en sécurité. Ils connaissent la situation de leur pays, ils savent que tous les chiffres sont faux, bidonnés, Ils voient les maisons vides, les chantiers abandonnés, et les employés de banque savent que tout cela est inventorié sur des bases irréalistes. Et les banques ne sont pas les dernières à informer leurs clients ultra riches qu’il est prudent d’aller voir ailleurs, elles facilitent même les transferts chez les correspondants!

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« Il y a des banques qui ont des terrains qu’actuellement personne n’achète », indique Fernando Encinar, responsable des études sur le portail immobilier Idealista. « Et si ces terrains sont dans des villes bien situées, où elles savent qu’en construisant des logements pas chers elles vont pouvoir les vendre, alors elles recommencent à construire ». On reste toutefois bien loin du niveau atteint avant la crise: selon le ministère du Logement, alors qu’en 2006 l’Espagne construisait 737.186 logements, en 2011 elle n’en a bâti que 76.005. 

Pendant que, sur les collines de Benalmadena, les grues sont déjà au travail pour un nouveau complexe résidentiel qui verra le jour face à la mer, à trente kilomètres de là, à Malaga, un lotissement voit ses maisons, qui n’ont jamais été achevées, se couvrir de graffitis. Et dans d’autres zones du pays, reconnaît Fernando Encinar, « personne n’achète et on ne construira plus pendant longtemps ». Alors, imagine-t-il, « peut-être qu’à court ou moyen terme, nous verrons des logements non terminés être détruits, pour rendre le terrain à la nature. »

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Pendant que les Espagnols mettent leur argent à l’abri, c’est le votre qui bouche les trous. Le votre par le biais des balances du système européen et par vos aides directes et indirectes. La dette de la Banque Centrale espagnole vis a vis de l’eurosystème  atteint des proportions galactiques, pour parler comme au foot dont ils sont les rois, à coups de centaines de millions d’euros de votre poche, et cette dette ne sera jamais remboursée, vous y serez pour le prorata de la France dans ce sinistre euro système ,tout comme les Allemands y seront pour le leur, lequel est encore plus important.. Les ordres de grandeur sont par centaines de milliards. Et l’on ne vous parle en France que de trous de quelques milliards pour justifier votre spoliation!  Vous y serez de votre poche, à la fin quand le rêve s’écroulera.

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Les Espagnols donc mettent leur argent, leur fortune en sécurité, bien à l’abri dans des comptes et des coffres qui n’ont plus la nationalité espagnole et leur prudence, se traduit par un accroissement considérable de vos risques, comme si vous n’en n’aviez pas déjà assez avec l’incurie de vos propres gouvernants.

Plus l’argent des dépôts fuit l’Espagne et plus les maitres chanteurs sont en position de force, voilà encore une chose que l’on vous cache. Car personne ne sait, mis à  part persévérer dans la ruine et l’erreur, comment résoudre ce problème.

La tarte à la crème en cours de cuisson actuellement de l’unification bancaire européenne est de la poudre aux yeux pour la bonne raison que cette unification, perte de souveraineté bancaire, ne peut sérieusement être envisagée sans son pendant : l’unification fiscale ….

Les pays du core, core dur à l’Allemande et core mou à la Française sont dans la seringue. Cette histoire de balances au sein de l’eurosystème est l’une des plus grosses erreurs de gestion des pères de l’eurozone.

Personne n’avait prévu que la dialectique ferait son œuvre et que les faibles seraient les plus forts, tenants leurs créanciers par la barbichette pour parler poliment.

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Il y a comme un parfum de «subprimes» qui flotte au-dessus d’une série de produits exotiques. Il s’agit de créances immobilières en provenance d’Europe du Sud.

Ils s’appellent Bancaja 8A, UCI 8 TR A… derrière ces noms barbares, se cachent des produits adossés à des prêts immobiliers espagnols ou italiens. Bien notés par les agences de notation, ces produits ont été diffusés dans de nombreuses banques européennes. Dans son rapport annuel, ECBC, le spécialiste de ces produits, estime qu’il y a 1,62 trilliard d’euros en circulation rien que sur l’immobilier dans l’Europe des 27. Les spécialistes reconnaissent que certaines créances risquent de ne pas pouvoir être vendues. Cela explique pourquoi les banques espagnoles, par exemple, se ruent au guichet de la Banque Centrale Européenne. 

Cela ne vous rappelle rien? C’est ce grand jeu de la titrisation, consistant à prendre des prêts immobiliers et à les reclasser par paquet à des fonds d’investissement ou des banques qui avaient mis à terre le marché immobilier américain. 

 Pour le moment, la situation n’est pas visible car la Banque Centrale Européenne est prête à prêter de l’argent en échange de ces produits complexes.A partir du moment où de nombreux ménages espagnols ou italiens ne seront pas capables d’honorer leurs prêts, qui va encaisser la perte? Les banques, la BCE? Des questions se posent…..

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Mais il y a pire encore. Nous sommes désolés, mais oui, il y a pire encore.

Jusqu’au mois dernier les banques espagnoles avaient pratiqué le triste Sarkozy trade, entendez par là qu’elles avaient acheté des bonds de leurs souverains avec des fonds courts, quasi gratuits de la BCE et bien, tenez vous bien elles commencent à les vendre. Elles les vendent pour compenser la chute de leurs dépôts, elles les vendent parce qu’elles ont des gogos en face. Le fait que Draghi ait fait son coup d’état et se propose de se porter contrepartie donne aux banques espagnoles la possibilité de se décharger toujours sur le dos de la collectivité européenne. Nous disons cela car nous voyons mal des investisseurs extérieurs venir prendre le risque de se mettre en face des banques espagnoles.

Source Blomberg

Ah, la solidarité! C’est fou ce qu’ils aiment nos Espagnols…

Pendant ce temps la France qui a notre connaissance n’a pas de problème de solvabilité, comme en témoignent les taux courts négatifs et le niveau raisonnable des taux longs, la France taxe et surtaxe ses ressortissants  pour … pallier à l’insolvabilité des pestiférés.

Pendant ce temps, le moral des Français chute dans les plus bas étiages historiques, prélude à une chute dramatique de l’activité et donc a une forte montée du chômage.

Nous l’avons dit des le premier jour, l’erreur fondamentale du Pouvoir en place est de s’être solidarisé des pestiférés alors que la France n’était pas dans ce camp.

En se solidarisant aux pestiférés, la France les a enhardit et leur a permis de renverser le rapport des forces européennes, elle leur a permis, en état de faiblesse, de devenir les maitres du jeu.

Cette erreur française est une faute de jugement des nouveaux élus, ils ont cru, compte tenu de leur passé laxiste et de leurs promesses électorales,  qu’ils allaient eux aussi se trouver dans le camp des pestiférés, ils n’ont pas compris que dans un monde financièrement pourri, la France faisait encore parti de ceux qui l’étaient moins. La France fait partie du core mou, certes, mais elle fait partie du core. Et il suffirait d’un virage politique et d’un virage de politique économique et fiscale pour qu’elle puisse prétendre rejoindre le core dur. N’oubliez, pas dans un monde financier en décomposition, les concours de beauté ne sont que relatifs.

Il est encore temps de réagir et de penser à l’intérêt des Français au lieu de penser à l’agenda de l’Internationale socialiste.

Juan José Padilla a trouvé de nouveaux repères sur son œil droit, aux banderilles.

BRUNO BERTEZ Le Samedi 1er Septembre 2012

8 réponses »

  1. Me souvenant des maisons à 1000$ de détroit, je consultais hier les annonces immobilières en Espagne, et je m’intéroge, avec plus de 3 millions de logement vacant, les prix me semble pas vraiment chuter (possible que je me trompe) alors est-ce a dire que nos portes monnaies sont là pour supporter les établissements financiers en espagne de manière à ce que le marché immobilier mort-vivant espagnol reste debout ???

  2. L’interrogation sur le prix de l’immo espagnol… contient sa propre réponse.

    Depuis l’instant Lehman en septembre 2008…. eh… bien… il ne s’est officiellement rien passé du côté de la valo de l’immo espagnol !

    😉

    Admirez au passage la résilience…. les prix chutaient dans pas mal de pays… mais l’Espagne… c’était le Grand Silence.

    Et pour cause. Tout l’édifice (au sens propre et figuré) espagnol… est basé sur le « price to fantasy »… l’immobilier encombre le bilan des banques espagnoles… au prix fort.

    Factorisez une « vraie » baisse… et tout s’effondrerait. Littéralement.

    Voilà pourquoi, pardonnez le cercle, les prix… ne baisseront pas.

    Jusqu’à l’absurde… Physiquement, un jour, ces millions de maisons… tomberont littéralement en ruine… mais resteront au prix fort dans le bilan des banques.

    Il n’y a pas de solution… à part continuer à pédaler. C’est à dire gagner quelques mois, un an, deux éventuellement, avec la BCE qui (officiellement, semi officiellement, voire carrément en sous main et en pleine illégalité) continuera de financer l’état et les banques espagnols.

    La chose vraiment inquiétante : les banques espagnoles qui commencent à se délester du papier qu’elles avaient acheté fin 2011 et début 2012. Pas bon ça…

    Et contre cela, il n’y a qu’une seule méthode : un nouveau LTRO.

    Draghi va rebalancer 1000 milliards sur la table, et là les banques espagnoles pourront reprendre le « sarko trade ».

  3. Mais pourquoi voir la brindille dans l’œil de l’Espagne, personne ne parle des prix des logements en France qui sont 2 fois plus chère qu’aux US ramenés par rapport au revenue moyen des ménages ?

    180 en 2012 france / 85 en 2012 US pour une base 100 en 2000 (il est bon a savoir quasi même chiffre pour les 2 pays jusqu’en 2006).

    • Chaque pays à sa structure de prix .Il n’existe pas encore de marché mondial unifié de l’immobilier bien que les Anglo saxons s’emploient a en créer un.

      La loi de la concurrence a du mal à jouer s’agissant de biens … non déplaçables.

      Plus sérieusement la France a pratiqué pendant des décennies une politique de contrôle des prix des logements, cette politique a empêcher le marché de faire son travail d’équilibrage entre l’offre et la demande. Les prix contrôlés et bloqués dans certains cas type loi de 48 faussent le marché et comme dans les pays socialistes tout ce qui n’est pas à son prix est … rationné. Le contrôle des prix entraine une allocation par autre chose que les prix c’est à dire le rationnement, les files d’attente, les passe droits, les corruptions etc . Tout contrôle des prix crée sa contrepartie, le rationnement.

      Par ailleurs les déséquilibres introduits dans les contrats de location et dans la législation font que le locataire est considéré comme un assisté, comme quelqu’un qui, tout comme le salarié, n’est pas une personne responsable en tant que co contractant: Le locataire n’est pas une personne responsable a part entière, cela crée une psychologie d’assistanat et d’irresponsabilité. Le locataire est en quelque sorte sous tutelle, cela est enfoui, peu visible mais déterminant dans le fonctionnement du marché locatif.

      Le pire est que le contrôle dissuade les gens d’investir dans ce secteur, même si la rentabilité est bonne car ce secteur comporte un risque politique, les investisseurs exigent une prime de risque. L’offre est donc inférieure à ce qu’elle devrait être et l’équilibre ne se réalise jamais.

      Enfin la France confond les aspects économiques du logement avec les aspects sociaux. Ce faisant on fausse tout le marché et entretient la pénurie.

      Il est normal que les locataires aux moyens restreints soient aidés dans une société
      d’état providence, mais ce qui est anormal c’est de faire aider ces locataires par les investisseurs et propriétaires de logement. C’est à la collectivité d’aider les locataires par des aides personnelles ciblées et financées par l’impôt .Ceci afin de préserver les mécanismes du marché qui permettent de découvrir les vrais prix d’équilibre entre offre et demande.

      Tout ce qui est contrôlé, rationné, pas à son prix finit par devenir rare avec à la clé une allocation politique ou mafieuse.
      Cela n’enlève rien à la nécessité d’aider les locataires lorsqu’ils ne peuvent réellement faire face aux loyers exigés par le marché. Mais le mélange des deux logiques, l’économique et la sociale conduit à des catastrophes durables.

      Le problème du logement me fait penser au problème agricole : au lieu de considérer que les agriculteurs nécessiteux doivent être aidés spécifiquement, personnellement de façon ciblée, on manipule les prix agricoles ce qui fait que certains producteurs gagnent des fortunes immorales sur le dos de la collectivité et de l’économie productive non agricole.

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