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Sur fond de croissance économique atone et d’inflation galopante l’Argentine redouble « d’efforts et de coercition  » pour limiter la fuite des capitaux

Sur fond de croissance économique atone et d’inflation galopante l’Argentine redouble « d’efforts et de  coercition  » pour limiter la fuite des capitaux

 Les mesures de contrôle s’accumulent. Dernière en date: une taxe de 15% sur les achats en dollars par carte de crédit

La lutte contre la fuite des capitaux s’intensifie en Argentine. Depuis sa réélection en octobre 2011 à la tête de l’Etat, Cristina Kirchner a forcé les exportateurs à rapatrier leurs revenus, limité les versements de dividendes à l’étranger ou encore interdit l’achat de dollar en tant que monnaie d’épargne. Jeudi, la présidente s’en est prise aux achats par carte de crédit en introduisant une taxe de 15% sur tous les achats effectués à l’étranger à l’aide d’une bande magnétique.

Car depuis qu’il est interdit d’échanger pesos contre dollars – sauf en cas de voyage à l’étranger –, les Argentins ont pris pour habitude de recourir à leur carte de crédit. Entre juin 2011 et juin 2012, les achats effectués à l’étranger par ce biais ont bondi de 48%. Cette technique permet aux Argentins de se protéger contre un taux d’inflation qui, selon les analystes de Capital Economics à Londres, pourrait atteindre 24% en 2012. Les achats par carte de crédit ont également l’avantage d’être facturés au taux de change officiel de 4,65 pesos pour 1 dollar alors que le billet vert vaut 6,37 pesos sur le marché noir.

Peur d’une conversion forcée

Pour Cristina Kirchner, cette taxe est un moyen de s’assurer de nouvelles rentrées fiscales alors que l’économie argentine devrait stagner en 2012 et connaître une croissance négative en 2013 selon Capital Economics. La mesure vise surtout à préserver les réserves en dollars de la banque centrale (45,1 milliards de dollars à la mi-août) alors que la menace d’une dépréciation du peso se fait plus forte.

Les efforts du gouvernement font pourtant craindre une nouvelle conversion forcée des dollars en pesos. Comme en 2002, au lendemain du défaut de paiement de l’Argentine sur une dette publique de 95 milliards de dollars. Du coup, c’est l’effet inverse de celui escompté qui se produit puisque les Argentins retirent en masse leur argent du système bancaire. En 2011, 21,5 milliards de dollars sont ainsi sortis du pays, soit près du double qu’en 2010. Conséquence: les banques éprouvent du mal à prêter des dollars aux entreprises argentines. Selon Bloomberg, les prêts en dollars ont chuté de deux tiers en juillet (337 millions de dollars) par rapport à la même période un an plus tôt

Par Sébastien Dubas/Le Temps sep12

1 réponse »

  1. croissance negative, terme debile invente par les politiciens pour ne pas appeler un chat un chat…
    pourquoi les journalistes reprennent ils ce terme dont le but est clairement de manipuler les individus?

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